La pluie martelait mon doux visage enfantin. Tous ces gens autour de ce trou. Et maman ou est-elle ? Pourquoi n'est-elle pas avec moi ? Tout le monde ici à l'air et je ne sais pas pourquoi. Maman t'es où ?
Je tremblais et me rapprochai de mon père. Son visage était dévasté. Tout habillé de noir, il me faisait peur. Sa barbe de trois jours semblait vieillir de 10 ans son visage. Les gens se mirent à la file indienne, comme lorsqu'on attend pour manger à la cantine à l'école. Mon père se pencha vers moi, me tendant une rose blanche et me murmura tendrement :
-" Tiens, pour que maman puisse décorer sa future maison.."
Sa future maison ? Je ne comprenais rien. Je saisis délicatement la rose dépourvue d'épines et m'approchai du grand trou.
Je me penchai, et à l'intérieur il y avait une grosse caisse brune recouverte de roses rouges. Je jetai ma fleur blanche dans cette océan nacré.

Quelques années plus tard...

J'étais épuisé, le spectacle avait duré deux bonnes heures de quoi montrer mon talent devant de grands directeurs d’Académies. Mon père avait organisé tout ça pour moi. Il voulait que je réussisse depuis le décès de ma mère. Tout son monde était organisé autour de moi, au début ça m'allait très bien, j'étais même plutôt content mais à force ça finissait pas m'étouffer. Il voulait toujours tout savoir, tout voir, tout gérer. C'était d'ailleurs l'origine de nos nombreuses disputes quotidiennes, il ne pouvait pas s'empêcher de rajouter son grain de sel. Même lorsque je dansais, alors que lui n'avait jamais rien compris à cet art. Il faut dire que mon père ne connaissait pas grand chose, à part ses grands bureaux qui lui rapportait un fric monstrueux.
Je passai rapidement une serviette sur mon front transpirant. Remerciant du regard celui qui m'avait tout apprit : Monsieur Smith.
Après de longues minutes d'attente, on m’appela. Le stress monta encore plus qu'au début du spectacle. Je me présentai sur scène. Tout se déroula très rapidement, on m'annonça que j'étais pris dans une académie très renommée.
Je levai les yeux au ciel, pensant que ma mère aurait été très fière de moi...