Cher Yukishiro,

Tu ne dois sûrement pas t'attendre à recevoir un courrier de ma part, de la part de la psy de l'académie, je comprends. Mais ne t'en fais pas, j'essaie juste de faire en sorte qu'on nous repère trop vite, et j'aime bien écrire, les lettres sont tellement rares de nos jours, tout comme ta présence. J'essaie de te croiser mais visiblement ce n'est jamais sur toi que je tombe. Laisse-moi soupirer de cette déception. Oui, j'ai très envie de te parler, tu es plus qu'un simple élève pour moi, un ami extraordinaire sur qui on peut compter. J'ai peur que tu me fuis... ça te dirais qu'un jour on fasse une sortie tous les deux ? J'en sais rien, y'a des coins sympas aux abords de l'Académie.

Bien, ce n'est pas le plus important. A vrai dire j'ignore de quoi te parler ! Je tiens tellement à toi que j'ai peur que la moindre bêtise m'amène à penser que tu m'en voudras éternellement.

Je continue mes conquêtes. Toi, tu en as ? J'aime être la femme mystérieuse aux techniques étranges pour soigner les élèves. Élèves ou non d'ailleurs. Tu sais que dans un bar un homme m'a abordé juste pour me demander quel parfum je portais afin qu'il achète le même à sa femme ?! C'était si pathétique que j'en ai ri et je suis partie en haussant les épaules. Je m'amuse tellement mais j'ai tellement besoin de plus, plaire ne suffit pas, j'ai besoin que l'on me le montre.

Ah mon pauvre Yû, désolée de t'assommer d'histoires à dormir debout, tu n'en as  sûrement rien à faire après tout. Sache que j'ai vraiment besoin de toi, et pas la psy, c'est Raven qui t'appelle.

Ah, aussi, je croyais que tu voulais me dire quelque chose, me trompais-je ?

Amitiés,
Raven.

PS : Tu savais que j'adorais les peluches ? Et le café, mais les peluches aussi, je trouve ça tellement mignon !

Cher ami,

Chaque phrase qui vient de toi me réchauffe le cœur. Chaque jour je lis et relis. Tu écris si bien en plus de cela. Tu as tout pour plaire sais-tu ? Je t'en prie viens vite, j'ai tellement envie de te prendre dans mes bras. Je te promets de ne pas tout de suite te sauter dessus, voire pas du tout. Je sais à quel point ce doit être dur d'être toi. M'enfin, je préfère toujours être moi, avec mon charme naturel mes magnifiques yeux bleus qui font craquer les âmes. Et la tienne est encore pure, félicitations.

Tu préfères que j'aie les cheveux bouclés ou les cheveux lisses ? J'hésite toujours. J'ai l'air d'une reine les cheveux bouclés, mais une fois lisses ça fait tellement canon.

Rigole pas ! Je te jure je suis si belle dans une robe rouge flamboyant, longeant mon corps avec perfection ! Je ris rien que d'y penser. Mais ce n'est pas la plus belle tenue, tu la verras au bal de noël, s'il y en a un. Et je viendrais te voir pour que tu vérifies par toi-même. J'espère juste que... Tu n'auras pas de cavalier, ou de cavalière. Ou alors j'espère qu'elle sera mieux que moi...

Oups, désolée pour la tâche de café sur le coin de la feuille, j'ai encore fait tomber ma tasse tellement je tremble en ce moment -à vrai dire je suis en débardeur alors que la fenêtre est ouverte. Je crois que je suis malade. Voudras-tu me rendre visite avec quelques bonbons ? Je te montrerais ce que j'ai peint, et tu me diras ce que tu en penses. Ce sont surtout des visages mais peu importe, ils comptent tellement pour moi que j'ai envie de te les faire partager,ça nous fera des souvenirs communs en plus. Je t'apprécie énormément. J'ai pas envie de me laisser guider par certaines personnes. Je veux passer du temps avec toi, à condition que tu le veuilles.

Dis-moi, quels gâteaux tu préfères ? Je pourrais t'en ramener lorsque nous nous baladerons, qu'en dis-tu ? Il n'y aura personne pour se mettre entre nos chemins, nous pourrons discuter tranquillement, rire, nous amuser rien qu'un peu. Je suis pressée de te voir Yû, tellement pressée...

Raven.

Cher Yû,

Tu me manques déjà. Cette balade au parc m'a permis de me rendre compte à quel point je suis capable de tenir à quelqu'un. J'ai peur de te blesser, c'est d'ailleurs ce pour quoi je me suis pratiquement enfuie au bout de déjà un quart d'heure avec pour excuse que je devais rejoindre quelqu'un, une urgence. A vrai dire il n'y avait rien d'urgent, j'étais juste stressée d'être là à me promener à tes côtés. Ce qui m'a e plus gêné, c'est sûrement quand j'ai repensé à ta dernière lettre, dans laquelle tu as dit que j'étais canon. Ce compliment m'est tellement allé droit au cœur Yukishiro... J'en rougis chaque fois que j'y repense, est-ce stupide ?

Je serais tellement flattée et ravie que tu me ramènes ces fameux bonbons du Japon ! Ce pays est tellement fascinant. Sérieusement, si je devais choisir un voyage ce serait directement là-bas ! Visiter tous les monuments, en apprendre plus sur la culture et surtout, mais surtout : goûter à toute la nourriture possible ! Je suis tellement gourmande, et j'aime beaucoup de choses. Je n'ai peur de rien quand il est question de goût... Peut-être que je peindrais un paysage de ton pays, pour m'en mettre d'autant plus l'eau à la bouche, bien que cela me donne envie de me trouver encore près de toi sur ce banc, à regarder les gens passer et s'imaginer des parties de leur vie rien qu'en voyant leur tête. Ce fut si amusant.

J'ai bien l'impression que tu éveilles énormément de curiosité chez moi, une curiosité qui me donne envie d'en savoir plus sur toi, d'apprendre à te connaître plus que cela. Passe dans trois jours au café du coin de la rue principale du centre-ville, on s'y retrouvera et alors on pourra se poser pleins de questions, continuer à rire et bien d'autres choses encore, s'amuser comme de grands gamins en fait ! -Oui, tous les lundis après midis je les passe à lire un bouquin à ce café, au chaud. Je te commandera du marbré, et la boisson de ton choix. Trop peu de gens viennent là, on ne nous remarquera pas. On sera plus libres encore qu'au parc ou qu'aux jardins de l'académie, crois-moi !

J'aimerais m'excuser du retard de ma lettre, mais j'ai passé ces derniers jours à lire, à peindre et dormir tellement j'étais malade. En plus, je croulais sous les rendez-vous, quel malheur que d'être psy !

Raven.

Cher Yû,

Tu me manques. Même si ça peut paraître bizarre, c'est la vérité ! Je m'attache beaucoup à toi. Ces petites rencontres par ci par là, n'est-ce pas insuffisant ? On pourrait se voir encore plus souvent ! Tu sais à combien ça me rend heureuse de te voir ? Je sais qu'il faut faire preuve de discrétion et tout le blablabla. Mais j'aimerais bien aussi te prendre dans mes bras au moins une fois. Rien qu'une petite seconde... ça me rassure que tu ne sois pas dérangé par le fait que je rougisse, ou que j'ai d'autres petites manières comme me mordre la lèvre ou tu en verras d'autres !

Ne t'en fais pas, je sais à quel point c'est dangereux pour l'un et pour l'autre que je sois curieuse. Mais les défauts sont là pour nous rendre plus intéressants.

Bref, là n'est pas la question. On ne cesse de me demander à un endroit ou à un autre, je tourne en bourrique, ça me donne mal à la tête. Je peux te rejoindre après que tu aies fini les cours ? Où que tu sois je te trouverais, ne t'en fais pas. Puis si je n'y arrive pas, on le fera à ma place. Je pourrais t'aider pour les devoirs si tu en as, mais j'ai envie de parler, d'en savoir plus sur toi. Ton plat préféré, ta couleur préférée... Et le Japon ! Oui, en savoir plus sur ce pays qui au final ne m'est pas si connu. Je serais d'ailleurs ravie de devoir faire un voyage avec toi. Je serais peut-être celle qui éprouverait le plus de bonheur au Monde. Nous ferons ce voyage un jour, je te le promets si tu me le promets en retour, petite âme charmante ! (Oui, j'ose t'appeler ainsi)

J'ai été voir une pièce de théâtre l'autre soir avec un pauvre homme qui m'a payé ma place en me trouvant comme "tombée du ciel". J'en ri ! Moi, un ange ?! Je suis plutôt une succube, pauvre de moi, vois-tu la mauvaise réputation que je me forge ?

Ce spectacle était magique. Deux jeunes amants qui doivent se marier le refusent, et sans cesse se hurlent dessus avant de se rendre compte qu'ils s'aiment, et que cette comédie ne les avance à rien. Je détesterais de vivre une telle histoire d'amour, je préférerais qu'elle soit simple, pas d'embrouilles compliquées, de la tendresse, du jeu et un peu de taquinerie. Pas de routine, que des choses inattendues entre deux gens que l'on ne pensait pas voir ensemble. J'avoue être un peu jalouse en voyant tous ces beaux couples que je brise à chaque conquête. Je n'ai pas envie de ça mais je continue sur cette lignée. C'est malheureux. Crois-tu que cela changera un jour ?

Désolée Yukishiro, je m'égare. Bien que ton beau visage me ramène sur Terre, ou alors au contraire il me montre que les anges existent ? Je soupire, je soupire. Besoin de changement, besoin d'amusement. D'ailleurs, il y a un joli soleil dehors, je vais aller en profiter pour peindre, et je te montrerai ce tableau après l'avoir décrit dans ma prochaine lettre.

Je le répète, tu me manques Yû.

Raven.

Cher Yû,

Je trouve toujours un moyen de t'écrire. Entre deux rendez-vous, pendant les pubs si ennuyeuses, quand j'ai du temps libre. Ce devient presque une routine pour moi. Comme te voir ou te dévoiler de plus en plus de choses sur moi ou quoi que ce soit. C'est même une passion tout aussi grande que la peinture. Ah le désir et la passion sont chez l'être humain ce qui le pousse à en faire d'avantage pour lui et pour les autres. Ceci n'est certes qu'un détail mais il peut être très important.

Bref, ça n'a rien d'important dans ma lettre. J'aimerais juste dire que passer te voir l'autre soir m'a fait plus plaisir que je ne le pensais. Excuse-moi pour ce pauvre cri de joie qui est sorti de ma gorge quand je t'ai sauté au cou. J'ai peut être réveillé un ou deux des gens qui dormaient dans les chambres à côté. Oui, j'ai fait une sieste avant, ce qui explique que je sois venue assez tard. J'espère que tu as remarqué le cadeau que j'ai laissé à côté de la porte. Oui, j'ai peint ton portrait mon p'tit Yû... Une inspiration soudaine. Fais-en ce que tu veux. J'imagine que te croiser trop souvent me fait trop souvent penser à toi. J'en refuse même de pauvres rendez-vous avec de pauvres types qui sont prêts à me payer pour que je finisse dans leurs bras. C'est répugnant, crois-moi.

Revenons-en à l'autre soir. J'ai dû oublier ma veste, je suis stupide quand je m'y mets ! L'as-tu retrouvée ? J'aimerais la récupérer s'il te plait, elle est tellement précieuse à mes yeux, c'est ma favorite. Je ne l'échangerai pour rien au monde ! Je compte sur toi pour en prendre soin jusqu'à ce que je revienne la chercher. Merci énormément !

Mis à part ceci, cela, je n'ai pas énormément de choses à te raconter. A part quelques ragots. Par exemple... J'ai vu deux jeunes gens dans le jardin de l'Académie. Ils étaient si jeunes et tout timide, c'était trop cuuuute !

(Oui, Petite âme sensible.. Je trouve ça tellement mignon comme surnom, tu n'aimes pas ? On pourrait confondre ta chevelure purement blanche à de la neige, tes yeux à deux perles rares perchées là pour te rajouter encore plus de charme...
Désolée, je m'égare, et en plus de ça je viens d'oublier ce que je voulais dire.)

Ah si, je sais ! Je rougis encore tellement je suis touchée de tes compliments. Pourquoi m'en fais-tu autant ? Des crampes aux joues, c'est tout ce que je vais récolter à force de sourire ou de rire ! De plus, les autres enseignants passant dans le couloir vont me prendre pour une folle à mettre en asile. Mais c'est si amusant, cette situation est amusante.

PS : Hum, je viens de me souvenir, j'ai laissé ma veste et suis repartie avec ton pull sur mon dos, il sent très bon !

Raven.