Je ne suis douée que dans mes chaussons de danse.
Je ne suis douée que dans des demi-pointes.
Je ne suis douée qu’avec ma musique.
Je sais m’en sortir à la barre. Je sais m’en sortir en acro. Je sais m’en sortir en justaucorps. Je sais danser sur scène.
On ne m’a jamais demandé de danser sur de la glace.
C’est ma professeur de ballet, qui à remarqué que mes pointes de pied était très bien tendues, mais quand viens le moment de décider si je peux passer aux pointes ou non, la question reste en suspens.
Je me retrouve a me rendre compte que mes chevilles ne sont pas assez musclées et qu’avant tout… Je manque d’équilibre. C’est pourquoi beaucoup de monde m’a conseillé d’aller patiner.
Je n’avais jamais vraiment pris l’initiative de patiner. J’étais montée quelque fois sur la glace avec ma mère, mais ces rares fois n’ont pas contribué à me donner de l’équilibre, j’étais trop petite et ne m’entrainait pas.
C’est pour cette raison que ce jour là, j’avais décidé d’aller de moi-même à la patinoire, celle de la grande place étant la seule que j’aie reperée, déterminée à patiner pour de vrai. Etant en week-end, j’étais sortie de l’académie avec permission, et avait été conduite par ma mère jusque la bas. Elle m’y déposa et repartit dans sa voiture, qui fusa tout droit avant de tourner à droite et de disparaitre. Je poussais un soupir, puis m’approchais et me dirigeais droit vers les vestiaires pour me chausser.
Enfiler des patins fut une dure tache. Peu habituée à sentir mon pied serré dans une chaussure jusqu'à la cheville, et surtout de me voir prendre 10 centimètres rien qu’ne marchant sur les lames, j’eu du mal à trouver mon équilibre sur le terre ferme. J’allais avoir l’air maline sur la glace.
Après quelque pas, je pus enfin marcher normalement. Je me dirigeais donc vers la glace. Il y avait peu de monde en heure creuse. Raison de plus de vite me lancer, je ne risquai pas trop d’être vue par la foule.
Je m’élance.
Un pas sur la glace. Mon pied dérape déjà. Je monte le second et me cramponne nerveusement à la rambarde, en serrant la mâchoire de toutes mes forces, comme si elle allait me tenir droite. Ce ne fus pas le cas.
Pour me forcer a m’élancer, je me repousse loin de la barrière et glisse donc a un rythme beaucoup trop rapide a mon gout, mais qui s’apparente en réalité a celui d’une tortue. C’est pourquoi, je donne un petit coup, comme pour faire du roller. Puis un second. Mon manque d’expérience me fait garder les jambes fléchies. Je piétine, patine comme je peux, perd même l’équilibre, mais j’échappe a la chute. Donnant un plus grand coup, je relève la tête.
Je me redresse, et regarde la piste glacée. Il y a cette fille, aux cheveux de feu, qui ne semble pas se soucier de quoi que ce soit, qui virevolte autour de moi. Elle est sublime et maîtrise ses patins. Je ressemble à un éléphanteau sur glace alors qu’elle, ressemble à un vrai cygne. Je suis dans mon bonnet, mes gants, ma parka, alors qu’elle, a l’air habituée au froid.
Je me laisse l’admirer, me rapprochant toujours sous l’effet du pas, et j’ai presque l’impression de pouvoir la rejoindre à la même vitesse.
C’est pourquoi je ne me rend pas compte que cette fille, je suis en train de lui foncer dessus.
© one more time.