Difficile de trouver quelqu'un aussi buté. Ne pas lâcher la grappe de cette façon est tout bonnement hallucinant : Arriverez-vous à trouver une autre personne qui veut toujours avoir raison, même quand c'est l'évidence même qu'elle a tort ? Ce genre de caractère requiert une patience angélique. Pour cotoyer un véritable pot-de-colle qui donne l'impression de parler en soutenu et qui vous reprends toutes les deux minutes, il faut vraiment avoir le coeur bien accroché. Et c'est bien pour cela que Mosëry a encaissé beaucoup de coups venant d'élèves à bout. Cette attitude est du au fait que les gens la fuient à cause de son apparence. C'est vrai qu'on a du mal à imaginer que cette fille "punk" est de nature très gaie et par de même très agaçante, qu'elle est hypersensible et qu'elle pleure plutôt facilement. Malgré tout cela, il y a encore une couverture sous ce comportement : Elle cache en vérité très bien ce qu'elle a subit pendant son enfance, et personne n'imagine ce qu'elle a pu endurer. On peut, dans le meilleur des cas, considérer Mosëry comme une adolescente normale, un brin excentrique et un peu doux dingue, mais têtue comme un âne, non, comme un troupeau d'ânes.
La jeune fille, bien que très douée pour le maniement du crayon, ne dessine que rarement. Elle déteste la vue du sang, mais pas au point de s'évanouir. Dans tout les cas, Mosëry déteste les ordres. La peinture est son point fort, ses tableaux sont souvent parés de couleurs chatoyantes qui reflètent son incroyable caractère.

Campagne du Sud. Une maison, isolée du reste du monde, resplendit aujourd'hui par la lumière d'un soleil de plomb. C'est l'été, le 27 juillet pour être précis. En ce jour béni, l'héritier des Desiratà, une des familles les plus riches de la région, va découvrir la vie.

- Ça y est, déclare le toubib familial à la mère au bord de l'évanouissement.

Il vient d'extraire du ventre de Séléna Desiratà un bébé en très bonne santé, au duvet noir d'ébène, qui poussa immédiatement son cri primal. Le médecin jeta un regard bienveillant sur le nouveau-né. La mère ouvrit les yeux et vit le regard de l'homme changer.

- Mais...! Ce n'est pas possible !
- Que se passe-t-il, docteur ? demanda Mme Desiratà, vaguement inquiète.
- Madame...Monsieur votre mari est décédé il y a peu, et cet enfant était notre seule chance. Malheureusement, c'est une fille !

La mère était consternée. Une fille ! C'était bien sa veine. Comment une fille pourrait assurer la prospérité de sa lignée ? Elle poussa un soupir. Il y avait toujours d'autres hommes, se dit-elle... Cette fille-là était ratée, il y en aurait d'autres ! Heureusement pour Madame, c'était elle-même qui possédait le sang des Desiratà, pas son mari. Il ne fallait pas perdre espoir. La dame dit au médecin, sans laisser rien paraître de ses émotions :

-Son nom sera Mosëry.

La mère regardait son enfant, mais aucune lueur d'amour ne brillait dans ses yeux.


Les années passèrent, et les prétendants avec. Mosëry, qui grandissait, ne trouvait réconfort que chez son seul ami, le peintre du village situé à quelques kilomètres. Elle y allait aussi souvent que possible et presque uniquement à pied, ce qui faisait qu'en y arrivant, Mosëry était exténuée. Là-bas, dans le petit atelier, elle s'amusait à apprendre des rudiments de peinture. Elle devint bien vite la disciple du peintre à part entière.
Le jour où sa mère découvrit à quoi sa fille se livrait, ce fut terrible. C'était quelques années après, Mosëry avait douze ans et était toujours restée fille unique. Sa mère n'avait toujours pas réussi à avoir d'autres enfants et s'était aigrie. La colère de Séléna fut si grande et si destructrice que Mosëry s'enfuit et ne revint plus. Elle partit vivre chez son ami et maître, laissant sa mère dans la solitude, qui se dégénéra bien vite en folie.

On vit défiler encore quelques années.
A l'aube de ses quinze ans, Mosëry, devenue peintre assez talentueuse, retourna chez la demeure familiale. Quand elle arriva au portail, elle vit qu'il n'était pas fermé et prit peur. La jeune fille pénétra dans la maison, et ses yeux s'agrandirent d'horreur. Il y avait du sang partout.
Une odeur de mort stagnait. Ariane compris bien vite que dans sa folie, sa mère avait tué tous les habitants de la maison avant de se donner la mort. Cette horrible certitude se confirma quand elle découvrit le corps de Séléna, gisant sous le pinceau, le trésor familial, et entouré par une immense fortune en liquide. La dame gisait dans une mare de sang qui semblait encore frais. En gardant le silence, Ariane décrocha le pinceau, et partit pour la célèbre académie dont elle avait entendu parler par son maître.
Artistic Academy.

Qui se demande, dans l'entourage de Mosëry, pourquoi porte-t-elle le surnom "Ariane" ? Personne, car la regarder suffit à comprendre : Ses cheveux, d'une couleur n'étant pas sans rappeler une pièce de velours sombre et une pierre d'Onyx, sont d'une texture si douce et d'un diamètre si fin qu'ils font immédiatement penser au léger fil qui fit sortir Thésée du labyrinthe de Dédale. La toison de Mosëry est longue d'environ un mètre, ce qui paraît très grand, au vu de la taille de la jeune fille, petite pour son âge, culminant à peine à 1m 60. Ses jambes ont l'air légèrement disproportionnées au vu de sa mesure, en effet celles-ci sont assez longues. Elles ont au moins le mérite d'être l'une des seules parties du corps d'Ariane étant "normales". Eh oui, car l'adolescente possède des bras plutôt maigres et un visage éminement enfantin. Sa poitrine aussi la complexe, Ariane étant une véritable "planche à pain".
La partie la plus fascinante de toute son anatomie est sans hésitation les yeux. La jeune Desiratà a un regard magnifique, bleu de glace du côté gauche, et vert feuillage du côté droit. Quand elle était plus jeune, ses yeux vairons lui avaient causé beaucoup de tourments, les enfants s'amusaient à la traiter de démon.
Quand les gamins des rues la regardent à présent, ce n'est plus drôle pour eux, mais effrayant. Depuis l'enfance de Mosëry, son style vestimentaire a beaucoup changé : Elle est passée de jupettes et robes à froufrou multicolores à quelque chose de beaucoup plus sombre. Sa couleur préférée est maintenant le gris et elle ne met que ça, ou presque(aussi noir, blanc, brun, violet foncé). Sa tenue de voyage garde les mêmes tons : Jupe gris acier s'arrêtant au genou, gilet noir ouvert à larges manches et à capuche s'arrêtant vers le bas du dos, chemise blanche en laine, ceinture argentée agrémentée de chaînes et bottes à semelles épaisses de même couleur. Ses chaussures sont assez insolites : sous la semelle gauche est inscrit le mot "LIFE" et sous la droite, "DEATH". Mais cette tenue légèrement punk n'est pas la chose la plus insolite. À regarder l'énorme pinceau qu'elle utilise, on a du mal à croire qu'elle se débrouille très bien en peinture.

Aime :
- Les fraises
- Le chocolat
- Faire du vélo
- Avoir raison.

N'aime pas :
- Le sang
- La musique classique
- L'orange
- Avoir tort.