Nous naissons tous avec un certain caractère, certains n’en ont pas, d’autre en possède un, mais beaucoup trop fort pour être supporté. C’est le cas d’Hortense Heltney. Peu de gens l’apprécie, elle-même a parfois du mal à se regarder dans le miroir. C’est une dure à cuire, probablement par la faute de son enfance, dont elle préfère en oublier l’existence. La vie n’a jamais été clément, mais elle déteste être une martyre, vivre sa vie est désormais le plus important à ses yeux. Détestable, oui, cela lui arrive. Une véritable vipère, en un instant elle peut briser les liens qui vous unissent. Cette fille est dangereuse. Pour vous, vos amis, vos couples. Rien n’y fait, personne ne la changera. Sa franchise n’est pas un défaut, elle sait dire les choses en face, et les garder pour elle lorsqu’il le faut. Manipulatrice, certes. Elle fait croire beaucoup trop de choses pour arriver à ses fins. Mais comment lui faire confiance après tous les couteaux qu’elle vous a planté dans le dos ? Tout simplement en apprenant à la connaître. Ce masque peut s’enlever, et il ne tient qu’à vous de l’ôter. Son caractère, Hortense ne l’a pas choisis, il faudra faire avec, sinon tant pis.

Le dix-huit Mai, un jour de printemps, même si c’est toujours plus sympathique de naître l’été, le printemps est aussi une jolie saison. Où les fleurs naissent de leur cocon d’hiver, où les bourgeons apparaissent. Milieu embourgeoisé. Ce jour-ci, donc, une certaine Mrs. Heltney mit au monde deux bébés, deux magnifiques bébés à la peau plus douce que la mousse des bois. Un moment des plus heureux que l’on trouvera sur la planète. Mr. Heltney était près d’elle et regardait les deux angelots nouveau-nés avec le plus grand émerveillement au monde. Un cliché photographique serait fabuleux à ce moment là. Deux jumeaux. Un garçon et une fille. Le garçon se nommant Gaspard, et la fille Hortense. Ils se ressemblaient beaucoup, vous savez. Deux blondinets aux yeux vert-gris. Ils étaient beaux, vraiment. On aimerait tellement qu’ils restent aussi adorables, qu’ils restent deux beaux bébés sans ne jamais grandir. Mais nous savons que ce n’est, hélas, pas possible. Passant de bambins à enfants, après avoir commencé à marcher et à parler, ils arrivèrent à l’étape grossièrement fatigante de l’école. Ils n’avaient pas forcément beaucoup d’amis, en fait ils préféraient de loin rester tous les deux. Quand l’école se terminait au signal de la sonnerie, ils couraient à toute jambe en riant chez eux. Ils balançaient leurs sacs contre la porte et s’en allait courir dans les champs, au milieu des coquelicots et des germes de blé, les deux enfants s’allongeaient et contemplaient le ciel bleu au dessus de leur tête. Ils cherchaient des comparaisons entre les nuages et les animaux, ils se racontaient leur secret, et surtout ils se disaient qu’ils s’aimaient. C’était tellement beau. L’innocence des enfants est la plus belle chose sur cette terre. Leur parent les regardaient de loin, mais jamais essayaient d’approcher, car le monde des jumeaux n’appartenaient qu’à eux, rien qu’à eux. Et de l’enfance ils passèrent à l’adolescence. Vous vous doutez bien que jamais, ni Gaspard, ni Hortense, n’eurent de petits amis, le devise était probablement « jamais sans ma sœur, jamais sans mon frère ». Ils refusaient constamment et avec mépris les avances de leurs camarades de classe. Rien n’avait vraiment changé, excepter le fait que Gaspard soit devenu ami avec une bande de jeune homme. Que dis-je ! De racailles, de raclures. Ils l’entrainaient progressivement dans la drogue et dans la cigarette. Une fois, deux fois, trois fois puis enfin dépendance constante. Tout cela éloignant bien entendu Gaspard de Hortense, ils se parlaient nettement moins qu’avant. Puis un jour, Gaspard fut entraîné dans une gue-guerre de gangs, une baston. Voilà. Des flingues, des points, des coups bas, des couteaux, des morts. La mort de Gaspard Joshua Heltney, frappé trop de fois au visage, ses côtes brisés. Imaginé les parents rentrant dans la chambre de Hortense, elle occupée à essayer de joindre son frère avec son téléphone portable. Mrs & Mr Heltney lui annonçant que Gaspard ne reviendrait pas ce soir. Car il avait perdu la vie. Aucunes larmes. La jeune fille quitta la maison de centre ville aux dorures riches, elle se dirigea en courant aussi vite qu’elle le pouvait vers la cité où habitait le meurtrier de son frère jumeau. Il se nommait Mikey Lown, il avait deux ans de plus que Gaspard et Hortense. Il était dehors, malheureusement pour lui. Hortense s’était munie d’un couteau de cuisine, elle l’enfonça violement dans l’abdomen de Mikey. Il mourut aussitôt, elle s’en réjouie. Mais elle avait dix-sept ans et était mineur. La danse la sauva. La musique l’apaisa. Elle comprit qu’il vaudrait mieux oublier son frère, que son passé resterait en arrière et qu’il fallait à tout prix aller de l’avant. Dix huit ans. Elle entra dans l’Artistic Academy. La danse, c’est désormais toute sa vie. Hortense est douée, petite, jamais elle ne l’avait pratiqué et c’est aujourd’hui incroyable de voir qu’elle danse aussi bien, aussi majestueusement qu’une personne ayant fait de la danse toute sa vie.

N’y allons point par quatre chemins, Hortense possède un corps de danseuse. La jeune fille est élancée, grande. Ses cheveux sont blonds, aux reflets doré par recoins, Hortense décide de ne jamais les attacher, elle pense que ses cheveux pousseront mieux s’ils sont libres. C’est une de ses idées loufoques qui ne sont probablement absolument pas véritables. Son physique, Hortense y tient. Elle sait qu’il lui ait important et qu’il joue dans beaucoup de choses de la vie. La jeune femme sait s’en servir à la perfection pour arriver à ses fins, il fait partie de la manipulation. Caractère et physique, chez elle c’est un tout. Ses traits de visages, ses formes, ses cheveux et ses yeux rappellent la grande Marilyn Monroe, très utile pour les rôles de danse que l’on peut lui confier. Les yeux d’Hortense sont gris aux reflets verts, elle possède des dents blanches, un nez parfait. Jamais la jeune danseuse ne sort sans maquillage, les yeux, la bouche, les pommettes ; tout y passe. Les vêtements, elle n’en manque pas, c’est certain. Possédant une somme tout à fait rondelette, Hortense peut s’acheter de grandes marques sans le moindre problème. À première vue, oui, cette fille est superficielle et s’appuie énormément sur son physique. C’est un fait, une vérité. Mais tout passe au-delà, grâce au caractère.

La Passion, les loisirs, les goûts ? Que répondre d’autre que la danse désormais ? Toute sa vie repose sur ses ballets, sur le sport, que dis-je ? L’art qu’elle pratique. Tourner, décrire de majestueux ronds sur la scène de bois, se faire applaudir et retrouver le goût de sourire.