Le vent fouettait mon visage. Je marchais, sans but, mais je marchais.
Juste me changer les idées. Juste me rafraichir. Les brindilles craquais sous mes
pieds et mon souffle devenait buée. Il faisait tellement froid. Je portais pourtant
mon manteau en fourrure. Peut-être un début de rhume. Mais rien ne m'importait.
Je sortis une cigarette de ma poche et l'allumai avec mon briquet. Un peu de
chaleur ne me ferais pas de mal. Je la portais à mes lèvres et soufflai de la fumée.
Je laissais tomber ma main tenant ma cigarette et je rentrais l'autre dans ma
poche. Des voix me sortirent de ma torpeur. Je relevai la tête et je les vis.
Une bande d'étudiants parlais vivement sur un banc. Je n'avais à peine la sensation
d'être seule. Mais je le voulais pourtant. Enfin, je crois. Je m'arrêtai un instant
avec la vive impression d'être suivie. Mais personne. Je commençais à devenir
folle. Je recommencais à marcher, mais plus rapidemment. Je le savais, quelqu'un
m'observais. Heureusement que quelques personnes se promenait. Peut être que
je ne serais déjà plus dans les bois sans ces gens qui réussissaient à me
réconforter. Pour une sortie réussit, c'en était une ! Je ne m'étais pas changer les
idées, à la limite, j'avais juste réussit à me rafraichir. Soudain, je glissais sur un
petit caillou et tombai sur le dos. En essayant de me rattraper, je métais tordu le
poignet. Surement rien de grave. Sous le choc, ma cigarette m'avais échappé. Tant
pis.Un bruit attira mon attention. Je me retournai le plus vite possible et surpris un
mouvement de feuille. Alors, ce n'étais pas qu'une
impression. Un jeune homme s'approchait dengereusement de moi. Tentant de
l'ignorer, je baissai la tête et fixai mes pieds. Quand je relevai la tête, il n'étais plus
qu'à quelques centimètres de moi. Prise de peur, je le giflai et m'en allai à vive
allure sans me retourner. Merde alors, qu'est ce qu'il avait celui là ?
Je sentis une main sur mon épaule. Je me retournai presque aussitôt, prête à me
défendre. Mais une surprise m'attendais.

-Will' !

Heureuse de le voir, je lui sautai dans les bras. Willy, c'était mon meilleur ami, mon
frère et tout à la fois. C'était ma vie. Le seul ami que j'avais. Ma seule famille
aussi. Avec ma tante, évidemment. J'avais besoin de lui en ce moment. Je pensais
trop à mes parents mais je ne voulais plus y penser. Vous connaissez, ces
souvenirs qui remontent à la surface et qui vous font l'effet d'un poignard en plein
cœur. Eh bien, j'aimerais mieux ne pas les connaître. Le vent était glacial et je
rentrai mes mains dans mes poches. Elles viraient au bleu. Les branches des arbres
craquaient, prête à tomber, et moi, je me tenais devant lui, admirant sa beauté et
attendant sa réponse. Ses yeux étaient sombre mais bienveillant. Sur son bras, un
tatouage y était dessiné, tellement bien dessiner que, à chaque fois que je le
voyais, j'avais envie de me le faire tatouer à mon tour, au même endroit. Mais je
savais que l'histoire qui le renfermait lui tenait à cœur. C'était son histoire. Je ne
me permettrai pas de me le faire tatouer à mon tour. Ce serait lui manquer de
respect. J'avais envie de me serrer contre lui. Dehors il faisait tellement froid et
William m'apportait de la chaleur dans ma vie, plus que quiquonque. Je n'avais
qu'une seule envie à ce moment. Lui dire ce que j'ai toujours voulu lui dire mais
qu'il m'était impossible de le dire : Je t'aime.