Winter -014-015 - Pear, Spark & Lastie
 
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 /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan

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Fauve Evernight
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MessageSujet: /! Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMar 3 Juin - 18:00

||ATTENTION ce RP contient des passages susceptibles de perturber la sensibilité de nos jeunes et prudes lecteurs. En d’autres termes, jeunes gens et autres âmes sensibles, ne venez pas crier au scandale si vous poursuivez la lecture de cette page, ce sera votre problème !||

Un soupir, une étreinte brûlante. La chaleur de la pièce était presque étouffante. Suffocante. Intense. C’était parfait.
Fauve se laissa tomber sur le lit, essoufflée. Elle tourna la tête vers son charmant partenaire. Ils échangèrent un regard complice, un sourire, un baiser. Mais alors qu’Ethan Collins s’apprêtait à l’enserrer de ses bras, la sulfureuse blonde s’échappa afin d’aller ouvrir la fenêtre. Il faisait vraiment trop chaud à l’intérieur, à cause de leurs bêtises. L’air frais de la nuit s’engouffra dans la pièce, faisant frémir Fauve. Elle se retourna vers le jeune homme qui l’observait, étendu sur le lit. Encore et toujours ce même regard. Celui qu’il lui lançait quand il la voyait nue, celui qui lui donnait envie de retourner dans ses bras immédiatement.
Elle se détourna et remit ses sous-vêtements. Pour qu’il arrête de la regarder comme ça, et pour qu’elle-même se calme. Il était déjà tard, elle commençait à huit heures le lendemain et il lui restait quelques copies à corriger. Elle hésitait à rentrer à l’académie, après tout ce n’était pas très loin. L’idée de rentrer seule en pleine nuit alors qu’elle pouvait dormir dans le lit qu’elle venait de quitter ne l’enchantait guère. Mais elle détestait s’endormir dans ses bras. Enfin, pas exactement ; disons plutôt qu’elle aimait un peu trop ça, et qu’elle détestait l’idée que cela lui plaise autant.
La jeune femme poussa un léger soupir et alla éteindre la lampe de chevet, pour ne pas attirer les moustiques avec la fenêtre ouverte, et surtout parce qu’elle aimait bien être dans l’obscurité après, aussi bizarre que cela puisse paraître.
Elle retourna à la fenêtre, écarta un peu le rideau pour observer la rue, déserte à cette heure tardive, puis tourna à nouveau la tête vers Ethan, dont elle apercevait la silhouette éclairée par la faible lumière de la ville, filtrée par le rideau fin. Fauve réalisa que c’était la troisième fois qu’ils se voyaient en une semaine. Ce constat la fit tiquer un peu, c’était la première fois que ça arrivait. Cela faisait plusieurs mois qu’ils se fréquentaient de temps à autre, depuis qu’Ethan était devenu surveillant à mi-temps, en fait. Malgré leur dispute de l’année précédente, en un sombre dimanche matin à la plage, ils étaient tombés l’un sur l’autre pendant l’été, au bar où le pianiste jouait de temps à autres ; Fauve avait planté sans aucun scrupule la jeune femme avec qui elle sortait à ce moment-là pour payer un verre à l’ancien Beethoven fraîchement diplômé, comme elle le lui avait promis ce fameux dimanche. Fidèles à eux-mêmes, ils n’avaient pas pu en rester là ; et ils n’avaient de toute manière plus aucune raison de se priver, maintenant qu’il n’était plus élève. Après cela, ils s’étaient retrouvés quelques fois, plus ou moins par hasard, de façon plus ou moins planifiée. Ils s’engueulaient, parfois, pour diverses raisons. Et même si l’un ou l’autre claquait la porte en se jurant de ne plus jamais adresser la parole à l’autre, même s’ils se tournaient le dos pendant plusieurs semaines, ils finissaient immanquablement par retomber dans les bras l’un de l’autre. Leurs caractères étaient incompatibles, mais leurs corps s’attiraient irrémédiablement sans qu’ils ne s’en rendent compte.
Bien entendu, ils n’étaient pas en couple ou quoi que ce soit, c’était clair. Ils fréquentaient d’autres gens sans s’en cacher, et ne faisaient des sorties ensemble que très rarement. C’était purement physique. En dehors de leurs disputes occasionnelles, ils s’entendaient assez bien, riaient des mêmes choses ; ils formaient une belle paire de salopards, quand ils voulaient. Deux être immoraux capables de faire beaucoup de mal autour d’eux, et à eux-mêmes. C’était une relation à la fois malsaine et très intéressante.
Mais ces derniers temps, ils se voyaient de plus en plus, et Fauve venait tout juste de s’en rendre compte. C’était peut-être juste une période, ça n’allait peut-être pas durer. La jeune femme trouvait simplement agréable de passer la nuit avec quelqu’un qu’elle connaissait bien, et qui la connaissait bien. C’était simple, pratique, et ça lui économisait un certain nombre de verres avec des inconnus avec qui elle n’irait jamais plus loin. C’était juste ça.

- Je crois que je vais rentrer à l’académie, déclara-t-elle doucement en grimpant pourtant sur le lit.

Certes, pour le coup elle ne joignait pas vraiment le geste à la parole.

- A moins que tu ne me donnes une bonne raison de rester, chuchota-t-elle tout en se plaçant à califourchon au-dessus d’Ethan.
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Ethan Collins
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMer 4 Juin - 19:13

Un soupir. Des corps brûlants qui s’effleurent, des bouches qui se cherchent. Des mains qui s’aiment juste pour une nuit. On s’embrasse. Je sens son souffle contre mon cou, ses doigts dans mes cheveux, sa peau contre la mienne. Mes bras glissent le long de sa taille lorsque Fauve se redresse pour m’empêcher de l’attirer à moi. Un sourire s’étire au coin de mes lèvres lorsqu’elle m’abandonne sur le lit, faisant quelques pas pour aller ouvrir la fenêtre. Je vois sa silhouette élancée s’éloigner à pas mesurés alors que j’enfonce un peu plus ma tête dans l’oreiller, ne la quittant pas des yeux. Elle se retourne, se rhabille – si l’on peut dire – et éteint la lumière, laissant pour tout éclairage la lueur de la lune et les lampadaires en bas de la rue. Une brise nocturne vient rafraichir la pièce.

Cela fait depuis le début de l’année que je loue ce petit appartement en centre-ville. Il n’est pas bien grand, mais il fait très bien l’affaire pour le moment. Il me coûte presque moins cher que la location d’une chambre à l’académie. Et puis, Je ne supportais plus de vivre à l’école. J’y avais déjà gaspillé trop d’heures, et il était temps que je change d’air. Cela faisait plus de cinq ans que je vivais dans la même chambre, toujours au même étage du bâtiment Beethoven. Toujours la même pièce, constamment en bordel. Ça ne change pas beaucoup ici – la pièce est envahie par des partitions en tout genre, de fringues dispersées et autres affaires. Mais j’avais laissé ma chambre de l’académie à un autre élève sans regrets. J’ai enfin abandonné mon statut d’élève, après tout ce temps. Certes, je ne me suis pas beaucoup éloigné, mais j’ai l’intention de partir définitivement une fois ma carrière de pianiste lancée. Tout cela est provisoire. En attendant d’accumuler assez d’argent pour me barrer de ce bled, je travaille à mi-temps en temps que surveillant à l’académie, et je joue presque chaque soir du piano dans le bar de la ville. C’est à ce moment-là que j’avais recroisé Fauve, un peu par hasard, l’été dernier. On avait assez vite oublié notre petite dispute datant de notre dernière rencontre. Et depuis, on se voit plus où moins régulièrement. Rien de bien sérieux, cependant. Je ne suis pas réputé pour ma fidélité. Et de toutes manières, nous ne sortons pas ensembles, pas plus que nous nous aimons. Je crois que notre petit arrangement nous conviens à tous les deux. On se voit quand on en a envie, on sort, on passe la nuit ensemble. On s'oublie quelques semaines, puis on se retrouve. Rien n'a jamais été très important. On en profite comme l'année passée, mais avec le goût du risque en moins.

J’essaie d’arrêter de fumer aussi. Beaucoup de changements cette année.  Mais c’est plus dur que ça en à l’air. Je ne sais plus par quoi combler ce vide dans mon cerveau. Alors je compose de plus en plus, mais j’ai terriblement du mal à me satisfaire de mon travail. Et le besoin de nicotine surgit, réclame, et bien trop souvent à mon goût. Mais je sais que Nate trouve que je fume trop. Je le fais pour moi. Maintenant que toutes les autres histoires sont réglées. J'ai fais ce que j'avais à faire, voilà tout. J'ai pu recommencer à penser à moi.

Fauve revient lentement vers moi, monte sur le lit et déclare :

- Je crois que je vais rentrer à l’académie…

- Tu n’as pas l’air pressée de partir.

Fauve s’assoit sur mon torse, une jambe repliée de chaque côté. Je tends le bras vers la table de chevet pour rallumer la lampe, distinguant ainsi mieux la jeune femme au-dessus de moi. Je souris, entourant sa taille de mes larges mains.

- A moins que tu ne me donnes une bonne raison de rester, elle rajoute.

Mon sourire s’étire largement. L’une de mes mains remonte le long de sa poitrine jusqu’à son visage. Je caresse doucement sa joue, ses lèvres, son menton. Et, soudainement, je la fait basculer sur le côté pour me retrouver étendu au-dessus d’elle, en appui sur les bras. J’embrasse le creux de son épaule.

- Je crois avoir de bons arguments pour te faire rester, je dis. Il fait froid dehors, il est tard. Tu n’as pas envie de rentrer. Et on est bien ici…

J’enfouis mon visage dans son cou, respirant son odeur, celle de ses cheveux, de sa peau.

- Je travaille aussi demain, je pourrais t’emmener, je rajoute.

Et je l’embrasse brutalement, pressant ma langue sur ses lèvres pour qu’elle entrouvre la bouche. Dehors, on entend le cri quelconque d'un animal nocturne.


Dernière édition par Ethan Collins le Jeu 5 Juin - 17:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMer 4 Juin - 22:09

Il avait rallumé la lumière. C’était bien connu, ils avaient tous deux un esprit de contradiction assez coriace, ne voulaient jamais se laisser faire, cherchaient constamment à imposer leur volonté au monde – et le monde, ça incluait l’autre. Ca faisait partie du jeu, sans doute. C’était aussi une des raisons principales pour lesquelles ils s’engueulaient de temps à autres. Pour une fois, Fauve céda ; parce que si aucun des deux n’avait jamais cédé quoi que ce fût à l’autre, ils n’en seraient pas là aujourd’hui, ils se seraient probablement déjà entretués.
Fauve soutint le regard d’Ethan, lui rendant son sourire. Ils étaient increvables, ces deux-là. Au moment où les doigts du pianiste effleuraient les lèvres de la jeune femme, elle tenta de le mordre ; mais il la poussa brusquement sur le côté pour inverser les rôles, dévorant son cou d’avides baisers avant même qu’elle n’ait pu réagir.

- Je crois avoir de bons arguments pour te faire rester. Il fait froid dehors, il est tard. Tu n’as pas envie de rentrer. Et on est bien ici…

Pour toute réponse, elle enroula ses jambes autour du buste du jeune homme, agrippant son épaisse chevelure brune alors qu’il enfouissait son visage dans son cou. Il avait entièrement raison, ils étaient bien, ici, au chaud, tous les deux. Sans personne pour leur faire la morale, juste eux deux, leurs règles, leurs principes. La jeune femme ferma les yeux et répondit par un simple « ok » résigné et un peu lascif à sa proposition de la conduire le lendemain matin. Tant pis pour les copies, elle ferait croire à ses élèves qu’elle les avait oubliées chez elle. Elle avait mieux à faire, pour l’instant. Et compte tenu du cours des choses, la lumière allumée n’avait plus d’importance. Ah, sauf pour les moustiques. Alors qu’elle s’apprêtait à lui demander de fermer la fenêtre, il s’empara presque violemment de ses lèvres, lui arrachant un léger soupir de surprise.
Si Fauve devait bien reconnaître une chose, une qualité d’Ethan qui expliquait en partie le fait qu’elle ne se soit pas (encore) lassée de lui ; c’était sa manière si particulière, si grisante de l’embrasser. Elle avait connu très peu de personnes qui embrassaient aussi bien que lui, qui répondaient autant à ses attentes et son niveau d’exigences, tout en étant capable de la surprendre au meilleur moment. Lorsqu’il l’embrassait comme ça, elle savait à quel point en ce moment précis il la voulait, à quel point il ne la laisserait pour rien au monde. Tout ceci était partiellement inexplicable, irrationnel, et la jeune femme n’y réfléchissait d’ailleurs pas vraiment.
Elle attrapa brièvement entre ses dents cette langue qui l’agaçait délicieusement ; juste pour énerver un tout petit peu Ethan, juste pour qu’il soit encore un peu plus sauvage. Puis elle répondit à son baiser avec la même fougue, laissant ses mains parcourir le dos musclé du pianiste. Elle réalisa seulement à cet instant qu’il était au-dessus d’elle, chose qu’elle tolérait de plus en plus, alors que d’ordinaire elle ne laissait aucun homme la dominer physiquement. Mais avec Ethan, c’était un peu différent, peut-être qu’elle réfléchissait un peu moins, maintenant qu’elle le connaissait bien, presque par cœur même, sur le plan physique.
Ce constat la perturba, brusquement. Parce que même si leur relation était un peu étrange, cela faisait un certain temps qu’elle durait. Plus longtemps que jamais, pour Fauve. Elle qui n’avait que des aventures de courte durée, qui était libre comme l’air, comment avait-elle pu s’habituer autant à quelqu’un, au point de le laisser faire ce qu’il voulait d’elle ? Depuis quand était-ce ainsi ?
Soudain un peu mal à l’aise, elle se débrouilla pour retourner à nouveau la situation, tout en cessant de l’embrasser et en coinçant ses bras au-dessus de sa tête. Elle le regarda droit dans les yeux, en pleine réflexion. Dans le pire des cas, le fait qu’ils se connaissent aussi bien n’était pas une fin en soi, c’était même plutôt pratique, c’était une sorte d’expérience nouvelle qui demeurait acceptable ; à condition qu’ils continuent à voir d’autres gens chacun de leur côté. Pour sa part, la dernière fois qu’elle avait passé la nuit avec quelqu’un en dehors d’Ethan, c’était il y a environ dix jours, une ancienne collègue du temps où elle faisait du mannequinat, et qui était venue dans les environs pour un shooting.
Mais lui, continuait-il à voir d’autres gens ? Est-ce qu’il croyait qu’il était plus ou moins en couple avec Fauve ? Cette idée lui glaçait le sang. En couple. Quelle horreur.
Le seul moyen d’en avoir le cœur net était de demander directement. Sans la moindre hésitation, la jeune professeure lança de but en blanc :

- Est-ce que tu couches toujours avec d’autres filles ?


Dernière édition par Fauve Evernight le Ven 6 Juin - 17:45, édité 1 fois
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Ethan Collins
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyJeu 5 Juin - 22:22

Fauve répond fougueusement à mon baiser, glissant ses mains dans mon dos. Je me presse un peu plus contre elle, abandonnant un instant ses lèvres pour reprendre ma respiration, avant de l’embrasser de nouveau. Ma bouche descend le long de sa gorge, son épaule, sa poitrine. Elle a eu raison d’ouvrir la fenêtre, il fait vraiment trop chaud dans cette chambre. J’ai l’impression que mon corps est incandescent. A moins que ce ne soit le sien ? Finalement, elle parvient à inverser les rôles, se retrouvant au-dessus de moi à son tour. Elle attrape mes mains et les immobilise, tandis que ses yeux sont fixés sur moi, désertés par toute lueur de désir que j’avais pu y voir plus tôt. J’ai l’impression de revivre la même situation que sur la plage, l’année précédente. Alors qu’on s’embrassait et qu’elle s’est énervée, conduisant à notre dispute. C’est pareil. Exactement pareil. Tout va bien jusqu’à ce que de tortueuses pensées viennent rompre la magie de l’instant, lui faisant réaliser que quelque chose la contrarie. Je crois que ça a toujours été plus ou moins comme ça.

Je fronce les sourcils, ne cherchant même pas à délivrer mes poignets qu’elle tient toujours au-dessus de ma tête. Ce ne sera pas bien difficile de se débarrasser de son emprise, de toute façon. Elle a fait ça juste par principe. C’est un juste retour à la domination qu’elle aime exercer sur moi, comme sur toutes les autres personnes qu’elle fréquente, je suppose. Au fil du temps, j’avais bien compris qu’elle ne supportait pas être inférieure à un homme. Physiquement, j’entends. C’est certainement dû au traumatisme de son enfance, qu’elle m’avait plus où moins raconté, ce fameux dimanche. Je crois que je peux comprendre.

- Est-ce que tu couches toujours avec d’autres filles ?

Hein ? Alors c’est ça ? Qu’est-ce que ça change ? S’inquiète-elle de ne pas être la seule avec laquelle je partage mon lit, ou bien, au contraire, a-t-elle peur que notre relation soit devenue trop officielle ? Je laisse échapper un petit rire, légèrement surpris et déstabilisé par sa question. Je libère mes deux mains et me redresse en position assise, Fauve toujours à califourchon sur mes genoux. En réalité, non, elle n’est pas la seule fille avec laquelle je couche. Certes, mon nombre de conquêtes s’est plutôt réduit ces derniers temps, mon statut de membre du personnel m’interdisant toute relation avec les charmantes élèves de l’académie. J’ai déjà donné dans ce genre de situation. Et j’ai déjà trop risqué –tout compte fait, j’ai tout de même tiré quelques leçons de mon escapade nocturne avec Fauve lorsque nous étions à Tignes. Ce n’est jamais très bien vu de sortir avec des élèves, même lorsque celles-ci sont à peine plus jeune que vous. Cela dit, j’en soupçonne quelques unes de se rendre un peu trop souvent à la vie scolaire…

- Oui, pourquoi ? je demande.

Mais, franchement, qu’est-ce que ça pourrait faire ? Je ne pense pas arrêter de sortir avec Fauve seulement parce que j’estime que l’on se voit trop souvent. Si l’on est ensemble, ce soir, c’est parce qu’on l’a voulu. Le principe même de notre manière de fonctionner, c’est que l’on agit comme on l’entend, sans se soucier du reste. Je ne crois pas que quoi que ce soit d’autre que de l’attirance physique soit né entre nous. On se voit parce qu’on se plaît, voilà tout. J'aime être avec elle, son odeur, son corps. Je ne m'en suis pas encore lassé. Et j'ai rarement rencontrer d'autres femmes qui fonctionnent comme moi. Je sortais surtout avec des gamines qui rêvaient du grand amour, et qui se sont retrouvées le cœur brisé, déçues.

J’attrape son visage entre mes mains et je dis :

- Tu as ce don pour gâcher ce genre de moment avec tes questions. Tu réfléchis trop.

Je souris, glisse mes mains dans ses cheveux, l’embrasse. Mais je suis curieux.

- Et toi, je demande, tu couches toujours avec d’autres gens ?
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyDim 8 Juin - 19:06

Ethan se redressa, son visage se retrouvant ainsi presque au niveau de celui de Fauve. Elle sentit que sa réponse était sincère, ce qui la rassura. Parce que s’il s’était mis à lui faire une déclaration d’amour ou quelque chose du genre, elle lui aurait brisé le cœur, comme elle l’avait déjà fait à maintes reprises avec d’autres conquêtes, sans le moindre scrupule. Or, elle n’avait pas particulièrement envie de le faire souffrir, d’une parce qu’elle avait de la sympathie pour lui, de deux parce que c’était un collègue et qu’elle était obligée de le croiser tous les jours, et de trois parce qu’ils pourraient facilement tomber dans une logique de vengeance interminable et désagréable. D’un autre côté, elle ne s’attendait pas à ce qu’Ethan développe des sentiments pour elle. Ils étaient sur la même longueur d’onde, fonctionnaient de la même manière ; ils n’étaient pas le genre de personnes à développer des sentiments simplement sous prétexte qu’ils s’entendaient bien et aimaient passer quelques-unes leurs nuits ensembles.
Il lui touchait le visage, lui disait qu’elle réfléchissait trop. Peut-être. Ou alors, c’était lui qui ne réfléchissait pas assez. Il y avait tellement de désinvolture dans ses gestes, pas la moindre hésitation dans son regard lorsqu’il avait un mouvement tendre envers elle. Qu’elle le rejette ou qu’elle l’accueille à bras ouverts, est-ce que cela lui faisait le même effet ? Il semblait n’y avoir jamais pensé. Mais il avait peut-être raison, ça ne servait à rien d’y réfléchir, ça ne changeait rien.

- Bien évidemment, rétorqua-t-elle avant de lui croquer délicatement la lèvre.

Elle le repoussa contre le lit, se pencha en s’appuyant sur ses bras placés de part et d’autre du visage du jeune homme, jusqu’à ce que son buste frôle le sien. Elle murmura près de son oreille :

- Je ne réfléchis pas trop, je m’assure simplement que tu ne sois pas en train de t’imaginer des trucs.

Elle lui mordilla un instant l’oreille, avant de l’embrasser dans le cou.

- Parce que je ne voudrais pas te faire…

Ses dents se refermèrent brusquement sur la peau de son cou, mais elle relâcha presqu’aussitôt la pression.

- … Du mal.
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Ethan Collins
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMar 10 Juin - 14:07

Fauve me repousse en arrière, se retrouvant à nouveau au-dessus de moi, son visage près de mon oreille. Ainsi, elle non plus n’a pas arrêté de fréquenter d’autres personnes en dehors de moi. C’est très bien comme ça. Rien n’a changé, donc. Et pourtant, je ressens comme une sorte de déception, reflet d’une possessivité inexplicable qui n’a pas lieu d’être. Peut-être aurais-je voulu être le seul qu’elle voit encore, prouvant que je suis le seul à encore pouvoir la satisfaire, à lui plaire. Une espèce de preuve que je sors du lot, en quelque sorte. J’aurais détesté qu’elle ressente ce genre de chose à mon égard. Mais ça n’a pas d’importance.

Elle me dit qu’elle s’assure juste que je n’imagine rien de sérieux entre elle et moi. Encore et toujours cette  prudence, cette vigilance, ces précautions. Je ne crois pas que ça aurait changé grand-chose. Quand bien même il y aurait eu des sentiments, on se connait tout les deux ; aucun de nous deux n’aurait révélé  à l’autre ce qu’il ressent vraiment. De toute façon, nos passés ont fait en sorte que l’on ne croit plus en l’amour. Il nous a dégoûtés, immunisés à jamais. Je n’y ai pas cru longtemps pour moi. Cela fonctionne mieux sur les autres.

Je sens les lèvres de Fauve contre ma gorge, et je passe mes mains le long de sa taille, glissant jusqu’à ses hanches. Elle dit qu’elle ne veut pas me faire de mal… et referme ses dents sur la peau de mon cou. Je laisse échapper un soupir surpris. Ce n’est pas spécialement agréable, et pourtant, Fauve a toujours cette manie de croquer toutes les parties de mon corps étant à la portée de sa bouche. Je la repousse légèrement pour que son visage soit en face du mien, l’observe, et je souris.

- Tu ne peux pas me faire du mal, je dis, amusé.

Ou, du moins, elle ne peut pas m’en faire plus que ce que j’ai déjà supporté. Pas que j’ai beaucoup souffert sur le plan amoureux, pourtant. Ma plus longue relation avait durée un peu moins d’un an, l’année précédant mon arrivée à l’Académie. Je sortais avec une jolie fille, Léna. Elle était brune, avec de longs cheveux bouclés et de grands yeux chocolat. Je crois que je l’aimais vraiment à cette époque. Elle était intelligente, riche et sage. Tout ce que je n’étais pas. Félicitée aux conseils de classe, tandis qu’on me proposait le redoublement. Joyeuse, pleine de vie, alors que je retournais à l’école avec des marques de coups supplémentaires sur les bras, que je cachais tant bien que mal en tirant sur les manches de mes pulls. Et elle avait essayé de m’aider, parce qu’elle se doutait que ça n’allait pas. Elle voulait comprendre pourquoi je parlais peu, pourquoi je ne l’invitais jamais chez moi, pourquoi je me battais si souvent. Pourquoi, certains week-ends, je ne pouvais pas sortir de mon appartement. Ça avait été le sujet de nombreuses de nos disputes, de nos séparations. On se retrouvait toujours. Jusqu’à ce que je l’abandonne définitivement, qu’elle déménage à Londres l’année d’après et que je parte pour étudier la musique à Artistic Academy.
Je ne l’avais revu que deux ans plus tard, lorsque nous sommes partis en Angleterre lors du voyage scolaire organisé par l’école. On avait juste passé la nuit ensemble, puis on s’était perdu de vue à nouveau. A ce moment-là, je ne ressentais déjà plus rien pour elle.
Mais la grosse différence, c’est que je ne suis pas amoureux de Fauve. Et je n’avais pas beaucoup souffert de ma séparation avec Léna parce que j’avais de meilleures raisons pour être malheureux, et que j’avais laissé tomber les sentiments amoureux depuis longtemps. J’avais goûté aux avantages de la vie que je mène encore aujourd’hui, sans port d’attache, sans les inconvénients d’une vie partagée avec quelqu’un qui peut nous faire souffrir à tout moment. C’est très bien comme ça.

J’approche mon visage de celui de la jeune femme juchée au-dessus de moi et l’embrasse doucement. C’est très bien comme ça. Fauve m’a avoué ne jamais avoir été amoureuse.

- Tu as déjà été en couple ? je demande.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyJeu 19 Juin - 13:42

Tu ne peux pas me faire du mal. Ah, tu crois ? Un sourire carnassier étira les lèvres de Fauve. Non, elle ne pouvait sans doute pas lui faire de mal sur le plan sentimental, et c’était bien mieux comme ça, parce qu’il ne pouvait pas non plus lui en faire. Ils n’étaient pas du genre à se laisser briser le cœur, puisqu’ils étaient eux-mêmes les briseurs de cœur. Fauve s’étonnait d’ailleurs parfois que deux personnes comme eux aient pu passer autant de temps ensemble. Ca faisait bientôt deux ans qu’ils se connaissaient, après tout, et plus de six mois qu’ils se fréquentaient vraiment de temps à autres. Et ils se supportaient toujours. Peut-être que c’était parce qu’ils s’en foutaient, ou parce qu’ils n’hésitaient pas à se dire la vérité sans détour. Dans tous les cas, ça marchait relativement bien malgré leurs caractères plutôt incompatibles. D’ailleurs, d’un point de vue extérieur, c’est vrai qu’ils formaient un couple vraiment stylé. Ils étaient tous les deux beaux comme des dieux, ils avaient la classe tout en était espiègles… S’imaginer aux côtés d’Ethan dans la vie de tous les jours devant une horde de groupies en délire fit sourire Fauve, sourire absorbé par un léger baiser.
Avait-elle déjà été en couple ? La question la fit rire.

- Ça dépend des points de vue !

En effet, il était déjà arrivé qu’elle ne soit pas très claire sur ses intentions et que la personne en face d’elle s’imagine qu’elles étaient ensemble ah, ça avait fait quelques drames… Mais la jeune femme avait reçu quelques cadeaux sympathiques et passé du bon temps, c’était tout ce qui l’intéressait.
Elle descendit de son perchoir – Ethan en l’occurrence – et s’allongea à côté de lui, les bras derrière la tête, les yeux rivés vers le plafond. Elle fit l’effort de remonter un peu dans ses souvenirs. Il y avait bien une fois où elle avait été en couple, lorsqu’elle était plus jeune. Elle avait dix-sept ans, c’était le début de sa carrière de mannequin et c'était une fille beaucoup trop gentille qui n'avait pas tenu très longtemps dans le monde des paillettes et des projecteurs.

- Plus sérieusement, oui, répondit-elle avec un sourire.

Elle se tourna vers lui en s’appuyant sur son coude et lui lança un regard malicieux.

- Toi, je parie que tu as vécu une romance de collège !

Elle le voyait bien avec une fille toute mignonne, douce et naïve, bref l’inverse parfait d’elle-même…

- Et moi, tu m’imagines avec quel genre de personne ?

Après tout, elle était curieuse de savoir quelle image il avait d'elle !
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Ethan Collins
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyVen 20 Juin - 18:09

Fauve s’allonge à côté de moi, les bras croisés derrière sa tête. Je pose l’une de mes mains sur mon torse, alors qu’il se soulève régulièrement au rythme de ma respiration. La situation avait quelque peu changée par rapport au début de la soirée… Et nous semblons repartis pour une discussion platonique et tout à fait amicale. C’est dans ce genre de conversation que l’on en apprend le plus l’un sur l’autre, finalement. Jamais lorsque nous sommes toujours dans l’optique du jeu, se renvoyant des répliques prétentieuses et cinglantes, pour le seul plaisir d’une relation malsaine.

- Plus sérieusement, oui.

Je souris. J’en étais plus ou moins persuadé. Il n’est pas difficile d’imaginer le nombre de prétendants et prétendantes qu’a dû avoir Fauve. Elle a bien dû céder, une fois ou deux. Quelques années auparavant, peut-être juste pour savoir ce que ça fait. Ainsi, il semblerait que malgré tout ce que Fauve pourrait laisser croire, elle a déjà ressenti quelque chose pour quelqu’un. Pas forcément de l’amour, d’ailleurs. Mais une sorte d’attachement inexplicable, un désir plus puissant que les autres, une envie irrationnelle, qui l’aurait poussée à sortir avec ladite personne. Mais peut-être cette personne ait fini de la dégoûter de la vie conjugale pour que cet événement ait été si rare, et certainement très court.
Elle se tourne vers moi, fait une hypothèse. Elle n’a pas tord. Une « romance ». Si l’on peut dire. C’était assez… chaotique. C’est pour ça que ça n’a pas duré. Et que ça ne m’a pas fait trop de mal.

- Et moi, tu m’imagines avec quel genre de personne ?

- J’en sais rien !

C’est la première réponse qui me vient. Cependant, je fais l’effort de me pencher un peu plus sur la question. La réflexion m’arrache un sourire. Avec quel genre de personne imaginer Fauve ? Les gens beaux. Oh mon Dieu, c’est tellement cliché. Mais qui d’autre ? Elle comme moi, sortons avec les gens pour cet unique critère. Des gens beaux, désirables, simplement pour satisfaire nos propres désirs. Mais peut-être que Fauve a été en couple avec quelqu’un de totalement différent, ce qui aurait fait… la différence, justement. Quel genre de personne ? Quelqu’un de romantique, peut-être. Non. Je ne sais pas. Je vais plutôt rester sur ma première impression.
Je me tourne un peu vers elle, le sourire aux lèvres. Je tends le bras, les doigts frôlant la peau douce et brûlante de son ventre.

- Des gens beaux. Des gens riches et beaux.

Mon sourire s’élargit.

- C’est pour ça que tu sors avec, non ?
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Fauve Evernight
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyVen 20 Juin - 22:50

Ethan ne démentit pas à l’affirmation de la jeune femme sur sa « romance de collège ». Elle pouvait parfaitement l’imaginer. Mais ça n’avait pas été une relation simple, parce que les gens comme eux n’étaient pas foutus d’avoir une relation simple avec qui que ce fut.
La relation de Fauve avec sa petite amie de jeunesse ne l’avait pas été non plus. Cette fille, Cloé, avait attiré son attention parce qu’elle était très différente des autres mannequins. Ayant grandi dans une famille aisée et aimante, elle était l’incarnation de la douceur. Calme, posée, une sage coupe au carré et des petites lunettes qui lui donnaient l’air tellement sérieuse… Elle était tout l’inverse de Fauve, tout ce qu’elle enviait et jalousait. Fauve se souvenait de cette période de sa vie comme s’il s’agissait de celle de quelqu’un d’autre. Elle était alors tellement différente. A la fois dure et pourtant toujours un peu naïve. Moins profiteuse, peut-être. Elle avait alors encore quelques espoirs. Elle avait protégé Cloé des travers du mannequinat, et pourtant elle lui avait mené la vie dure, elle l’avait tour à tour pourchassée, méprisée, adorée. C’était elle qui avait plaquée Fauve, au final. Elle avait craqué. Fauve l’avait faite craquer. Et elle ne s'en était jamais vraiment voulue, convaincue d'avoir fait la bonne chose. Ça n'avait pas d'importance. Ça n'en avait plus depuis longtemps.

La première réaction d’Ethan à sa question fut immédiate. Il ne savait pas, ou ne voulait pas savoir. La jeune femme s’en trouva un peu déçue, mais un petit sourire étira à nouveau ses lèvres lorsqu’elle se rendit compte que finalement, il y réfléchissait quand même. Et sa réflexion semblait l’amuser. Soit il avait tout compris et ça le surprenait, soit il était à côté de la plaque. C’était quitte ou double.
Il  lui chatouilla légèrement le ventre, ce qui la fit frémir. La réponse tomba comme un couperet :

- Des gens beaux. Des gens riches et beaux.

Fauve resta bouche bée un instant, un peu surprise par la réponse. Un petit rire s’échappa de sa gorge, alors que le pianiste souriait de plus belle et continuait. Bien évidemment. Donc pour lui, son ex prof de français était depuis toujours une sorte de femme à hommes uniquement capable de sortir avec des gens pour profiter d’eux et de leur argent, telle la sangsue moyenne. Certes, elle choisissait ses conquêtes en fonction de leur physique. Mais d’une, elle ne « sortait » pas avec, Ethan était bien placé pour le savoir, et de deux, l’argent n’était pas un critère puisqu’elle ne demandait jamais aucun cadeau, ses prétendants les lui offraient d’eux-mêmes et c’était leur problème. Un peu vexée tout en trouvant la chose assez amusante – mieux valait en rire –, elle lui pinça le ventre et se redressa en position assise pour rétorquer :

- T’as tout compris, d’ailleurs c’est pour ça que je ne veux pas sortir avec toi, mais repasse quand ton compte en banque sera rempli et on en discutera !

Elle se mit debout sur le lit, emportée par ses propres paroles.

- Et d’ailleurs, je ne comprends pas ce que je fais dans ton lit, puisque tu ne remplis qu’une seule des deux conditions sine qua non pour conquérir mon cœur !

Elle sauta en bas du lit et haussa les épaules en riant.

- Mais qu’est-ce que je raconte, quel cœur ? Les gens comme toi et moi n’en ont pas, c’est bien connu ! Hein Ethan, si t’avais un cœur, tu n’aurais pas brisé celui de ta petite écervelée du collège ? A moins que ce ne soit elle qui t’ait arraché le tien ?

Les mains sur les hanches, elle se tourna vers lui avec un sourire angélique.
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Ethan Collins
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptySam 21 Juin - 17:47

Fauve semble surprise par la réponse que je lui donne. Peut-être qu’elle commence à se rendre compte de ce que les gens qui vivent autour pensent d’elle. De nous. Parce que c’est vexant, et l’entendre c’est comme une grosse claque dans la gueule, même si on est au courant. Mais il faut bien l’admettre, elle comme moi, on est juste des gros connards profiteurs, égoïstes et imbus de nous-mêmes. Même si on n’a pas toujours été comme ça. J’ai pas toujours été comme ça. Qu’on n’est pas comme ça par hasard. Juste parce qu’on a été bousculé par la vie qui en avait rien à foutre de nos existences torturées. Peu importe. On s’en fout. C’est certainement mieux comme ça.

Mais ça fait rire Fauve. Elle me pince le ventre et déclare que j’ai tout compris, et que c’est la raison pour laquelle elle ne sort pas avec moi : je ne corresponds qu’à un seul critère sur deux. Je souris, plus par réflexe que par réelle conviction. Certes, je suis au courant, et j’en parle moi-même parfois. Mais je n’aime pas trop qu’on me rappelle que, non, je ne suis pas friqué comme tout ces gosses de riches de l’académie qui jettent l’argent par les fenêtres, tant ils ne savent plus quoi en faire. Parce que je suis là, malgré tout. Et que c’est tout ce qui compte. La jeune femme s’était mise debout sur le lit, emportant dans une espèce d’élan incontrôlable. La situation commence à échapper à tout contrôle, elle aussi ; comme Fauve.

Je m’apprête à ouvrir la bouche pour répliquer. Que je suis très beau, donc que ça compense. Que nous ne cherchons de toute manière pas à sortir ensemble. Que je ne cherche pas à conquérir son cœur comme certains auraient pu le faire. Mais je n’ai pas le temps. Elle descend du lit en riant, et se tourne vers moi :

- Mais qu’est-ce que je raconte, quel cœur ? Les gens comme toi et moi n’en ont pas, c’est bien connu ! Hein Ethan, si t’avais un cœur, tu n’aurais pas brisé celui de ta petite écervelée du collège ? A moins que ce ne soit elle qui t’ait arraché le tien ?

Je me redresse en position assise sur le lit, posant mes pieds au sol. Je tends le bras vers le tiroir, sort un paquet de clopes, lentement. Comme si mes gestes sont suspendus, ou au ralenti. J’avais dis que j’essayais d’arrêter, oui. Mais là, mieux vaut contrôler sa colère. Parce qu’elle n’a pas le droit de parler de ça comme elle le fait. Pas parce que j’ai souffert de cette relation, mais parce que c’est en parti pourquoi c’était la dernière. Parce que c’est étroitement lié avec mon passé et que même si j’ai tourné la page, que j’ai revu mon père, la tombe de ma mère, que j’ai enterré tout ça, ça reste un sujet que je n’aime pas aborder. Et que Fauve ne peut pas dire ça en prétextant ne pas vouloir m’agacer. Il faut que j’apprenne à m’emporter moins vite.

- Parle pas de ça. Tu ne sais rien.

J’allume ma clope et la cale entre mes lèvres.

- Ta mère ne t’as jamais apprise à te taire, parfois ?
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Fauve Evernight
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptySam 21 Juin - 18:14

Fauve eut un petit élan de satisfaction personnelle ; sa petite réplique avait fait son effet, vu la réaction d’Ethan, qui était en train de s’emparer d’un paquet de clopes de manière un peu trop posée. Il essayait d’arrêter depuis un moment, elle le savait. Et elle savait aussi qu’il faisait ça pour s’échapper, ou/et pour se calmer. C’était bien fait pour lui, voilà ce qu’il en coûte d’emmerder Fauve Evernight. De faire semblant de la connaître un peu, puis de lui balancer à la figure une banalité mille fois entendue. Peut-être bien qu’Ethan était comme tous les autres, finalement. Peut-être bien qu’il fallait l’ajouter à la liste des raisons pour lesquelles Fauve n’aimait pas les hommes.
Tu ne sais rien. Et toi mon grand, tu sais quoi au juste ? T’es mal placé pour dire ça. T’en sais pas plus que moi. Sans doute même moins, vu ce que tu m’as dit.
Elle aurait voulu ouvrir sa gueule, cracher fièrement son venin à la figure de cet enfoiré à qui il suffisait de dire quelques mots magiques pour qu’il recommence à fumer. Chochotte. Et pourtant, alors qu’elle était sur le point de l’achever, il lança :

- Ta mère ne t’as jamais appris à te taire, parfois ?

Fauve fut stoppée dans son élan. Elle resta immobile un instant, déstabilisée. Il n’avait pas le droit de dire ça. C’était injuste. C’était mesquin, c’était bas, c’était vicieux. Putain, Ethan. Putain de merde.

- Et toi, je vois que ton père ne t’a jamais appris comment parler à une femme.

Elle avait soufflé cela d’un ton froid, les poings serrés. Il était allé trop loin. Elle était allée trop loin. Il fallait qu’ils arrêtent avant qu’il ne soit trop tard.
Ethan écrasa sa clope et se leva d'un bond, poings serrés. Tout alla très vite. Il fit un pas vers elle d'un air menaçant et elle le gifla de toutes ses forces.

- Ne me touche pas ! hurla-t-elle au même moment, sentant la colère monter et faire battre son cœur à tout rompre.

Il était déjà trop tard.
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Ethan Collins
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptySam 21 Juin - 21:52

A peine ai-je tiré sur ma clope que déjà, la répartie de Fauve claque, implacable, sans appel.

- Et toi, je vois que ton père ne t’a jamais appris comment parler à une femme.

Non effectivement. Il m’a seulement appris qu’il était bien trop simple de les frapper.
Je lui avais tendu le bâton pour me faire battre, et je n’ai récolté que ce que j’avais semé. Fou de rage, j’écrase ma clope dans le cendrier posé sur la table de chevet, et je me redresse d’un bon, sans avoir la moindre idée de ce que je vais faire. La foutre dehors certainement. Je la hais. Profondément. Je la hais avec la même intensité que je l’avais désirée quelques heures plus tôt. De tout mon être. Mais ça dure jamais longtemps, c’est comme pour tout.
Pas là. Je la hais de m’avoir craché ça à la figure parce qu’elle sait à quel point ça fait mal, tout comme je savais à quel point je lui avais fait mal.

Je fais un pas vers elle, les poings serrés. T’énerve pas trop vite, ouais. Tu parles. Et là, elle me gifle. Je lève les yeux vers elle, indéchiffrable. Terriblement bousculé de l’intérieur. J’avais été frappé toute mon enfance. Piétiné, brisé en même temps que mon innocence. Toute ma vie j’ai cru qu’il était normal de frapper un gosse pour l’éduquer. Je disais rien, je laissais passer. C’était ma faute. J’étais le sale gamin inutile, responsable de tous les ennuis, des problèmes financiers de Ray qui claquait tout son fric à parier sur des canassons dans je ne sais quel bar de la rue. C’était moi qui le poussait à boire, à rentrer à pas d’heure, à nous frapper pour détendre ses nerfs.
Toute mon enfance. Et ce coup, c’est bien plus qu’une simple gifle. C’est tout qui ressurgit. C’est horriblement dégradant. Elle me le payera.

J’ai l’impression que le temps s’arrête, l’espace de quelques secondes. Jamais plu, je n’avais laissé quelqu’un me frapper de la sorte. Jamais plus je n’avais laissé quelqu’un me faire ça. Jamais sans représailles. La colère qui monte, c’est celle qui me poussait à me battre contre tout ces gens.

- Je te jure que tu vas regretter ça, je siffle tout bas.

Et soudain, je l’attrape brutalement à la gorge, la repousse sans ménagement vers l’arrière et la plaque violement contre le mur. Je serre les doigts autour de son cou, mon autre main immobilisant l’un de ses poignets. Je dois bien faire vingt ou trente kilos de plus qu’elle. Largement suffisant pour qu’elle ne puisse pas s’extirper du mauvais pas dans lequel elle vient de s’embourber. Je presse mon torse contre elle. Je sens son souffle contre ma gorge, sa respiration saccadée. Ivre de colère, je hurle :

- Ne recommence jamais ça ! Je suis plus fort que toi à ce petit jeu.

Mon emprise autour de sa gorge se resserre, comme pour lui prouver à quel point j’ai raison.

- Je suis plus fort que toi ! Alors arrête avec ta domination de merde ! J’en ai rien à battre de ton petit cœur, c’est bien la dernière chose que j’ai envie de conquérir ! T’es qu’une sale emmerdeuse, putain !

C’est de la grande littérature, tout ça.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyDim 22 Juin - 21:41

La gifle fusa. Ils cessèrent de respirer, de bouger, d’exister. Le temps d’une seconde. Le temps d’un regard foudroyant. Un regard assassin. Un regard de haine mutuelle profonde et palpable.
Puis Ethan murmura. Gronda. Menaça. Et alors que Fauve s’apprêtait à lui cracher un rire narquois à la figure, parce qu’elle n’avait pas peur de lui, parce qu’il était ridicule, parce qu’elle le détestait, il se mit en mouvement.

Sans qu’elle ait le temps de réagir, il la jeta contre le mur le plus proche en l’étranglant d’une main, lui arrachant un cri de surprise. Vive, elle tenta de le frapper pour se défendre, mais il lui bloqua le poignet de sa main libre et se serra contre elle pour l’empêcher de bouger. Elle tenta de se débattre, mais il la tenait trop bien ; elle était bel et bien coincée, et les doigts du pianiste se serraient de plus en plus autour de sa gorge, l’empêchant de respirer correctement malgré la main libre de la jeune femme qui tentait de les repousser. Incapable de se mouvoir, de crier, de se rebeller, Fauve était juste là, à subir. Elle était à sa merci, il pouvait faire ce qu’il voulait d’elle. Parce qu’elle n’était dans ses bras rien de plus qu’une poupée de porcelaine. Comme ce jour gravé à jamais dans sa mémoire, dix ans plus tôt. Ce jour où Fauve avait bien cru mourir entre les mains de ses ravisseurs.

Ethan se mit à hurler. Fort. Tout près de ses oreilles. Elle avait mal, elle voulait lui demander d’arrêter. De se taire, de se calmer. Mais elle ne pouvait pas. Et elle était trop fière pour ça. Elle s’était juré de ne plus jamais supplier. Parce que ça ne sert à rien. Parce que lorsqu’on est réduit à supplier, c’est en général trop tard pour faire machine arrière. Parce que ça ne fait qu’attiser la soif de violence de l’autre.
Alors elle serra les dents et encaissa. Plus fort qu’elle. Rien à battre de son petit cœur. Une emmerdeuse. Ok. Ouais, ok. Fauve était peut-être moins forte que lui. Et elle savait qu’il se fichait d’elle et de ses émotions. C’était réciproque. Oui, elle l’avait emmerdé. Oui, elle avait mis inutilement de l’huile sur le feu alors que tout allait bien au début. Oui, elle avait pris la mouche et tout était allé de travers. Oui, elle l’avait cherché. Mais lui aussi. Et ils continuaient inlassablement à se renvoyer la balle dans un jeu malsain qui n’amusait plus personne. Elle s’était mise dans la merde toute seule comme une grande. Peut-être qu’au fond elle cherchait ce danger, cette petite boule de peur dans son ventre, l’adrénaline qui faisait battre son cœur alors qu’à cet instant précis il aurait été capable de la tuer ; ce dépassement constant des limites de sa propre existence. C’était peut-être ça, la sordide vérité. Si elle avait été saine d’esprit, elle se serait comportée en adulte et n’aurait pas répondu à la mesquinerie d’Ethan. Elle ne l’aurait pas frappé. Il ne l’aurait pas coincée contre ce mur.
Mais il était trop tard pour regretter. Il ne restait qu’à assumer.

Fauve leva les yeux vers lui, maîtrisant comme elle pouvait sa respiration saccadée. Le regard figé dans le sien, elle parvint à écarter suffisamment ses doigts pour pouvoir respirer un peu mieux, et déclara d’un ton plus calme qu’elle ne l’espérait :

- Bah vas-y, Ethan. Continue à t’enfoncer dans l’escalade de la violence, allez. Comporte-toi en homme et fais-moi ce qu’ils m’ont fait. Ce qu’il t’a fait. Reproduis les gestes de ton père, et leurs gestes à eux, et les gestes de tous les connards de l’univers. Puisque tu es si fort, domine-moi si t’en as envie. Fais ce que tu veux, après tout, c’est toi le plus costaud. Arrache-le, mon petit cœur de femmelette, j’en ai pas besoin de toute manière. Allez, t'attends quoi ?

Son cœur battait à tout rompre, elle avait presque envie de pleurer. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas sentie aussi faible ? Aussi insignifiante ? Pourtant, ses mots lui firent autant de bien que de mal. Non, peut-être qu’elle n’avait pas la force physique d’un homme, malgré elle. Mais son mental était là, ses mots aussi. Et les mots sont souvent plus efficaces que la violence.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyLun 23 Juin - 17:31

Je ne la lâche pas. Je n’ai pas l’intention de la lâcher. J’ai toutes les peines du monde à maîtriser ma colère. Putain, tout cela est tellement ridicule. Tellement justifiable. Tout était parti de travers, une fois encore. Il suffit de vraiment peu pour nous monter l’un contre l’autre, Fauve et moi. C’est presque trop simple de nous pousser à nous battre. Une réplique un peu cinglante, une remarque blessante. C’est exactement ce qu’il vient de se passer, et c’est exactement ce qu’il se passe chaque fois que l’on se voit. Presque.

Fauve lève les yeux vers moi. On peut tout y lire. De la haine, du mépris peut-être, de la faiblesse, du malaise. Elle semble au bord des larmes. La pression que j’exerce sur sa gorge s’étant quelque peu relâchée, elle parvient à écarter un peu plus mes doigts. Sa respiration devient plus calme, plus régulière. Elle prend la parole. « Vas-y, fait comme ton père. » Comme si j’étais bon qu’à ça. A reproduire le schéma familial. C’est ce que font tous les enfants. Alors quoi, c’est donc ça ? Elle vient de se rendre compte qu’elle s’est mise dans la merde toute seule, qu’elle est démunie, et son seul échappatoire, c’est d’essayer de tempérer la situation ? C’est trop facile.

Mais évidemment, elle a raison. Comme d’habitude. C’est difficile à admettre. Parce qu’elle a toujours les mots justes, qui tombent au bon endroit. J’ai passé ma vie à détester mon père pour ce qu’il a fait, et je m’apprête à l’imiter. Peu importe si elle le mérite, si c’est un juste retournement de situation. Alors quoi ? Je la laisse partir, et dans quelques semaines, ont se retrouvera ici à nouveau, parce que même si en s’est souvent engueulé, on est toujours retombé sur le chemin de l’autre. Comme une sorte de fatalité.
Mais c’est différent. Ça n’est jamais allé aussi loin. Alors peut-être que ni elle ni moi n’aurons envie de revoir l’autre.
Et sinon ? Je reste là, à l’étrangler à moitié, profitant de ce moment de domination ? Je n’ai pas plus d’honneur que mon père.

Je la regarde droit dans les yeux. Je n’ai pas la moindre idée de quelle attitude adopter. Finalement, je relâche tout d’abord son poignet, puis son cou.

- On n’avait pas le droit de dire ça, je dis doucement, toujours menaçant.

J’admets être en parti fautif. Ça n’a pas d’importance. Je fais quelques pas en arrière et fais volte-face, me dirigeant vers la fenêtre entrouverte. Je m’y accoude un instant, observant la rue déserte. Quelques nuages cachent la lune. L’air frais de la nuit caresse la peau nue de mon torse, me faisant frissonner. Au bout d’une poignée de secondes, je tourne un peu la tête, notant la présence de la jeune femme derrière moi.

- Pourquoi t’es toujours là ?
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Fauve Evernight
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyLun 23 Juin - 22:15

Les mots de Fauve eurent effectivement – et heureusement – un impact, puisqu’Ethan finit par la relâcher. Son regard ne laissait rien transparaître, sinon peut-être une reprise de conscience. Mais la colère ne retombait pas. Chez Fauve non plus. Ils continuaient à se tuer du regard, à défaut de se battre physiquement. A côté de ce qui était en train de se passer, leurs disputes d’autrefois n’étaient ni plus ni moins que des petites chamailleries de gamins.
La jeune femme hocha lentement la tête en guise de réponse au pianiste, mais il lui avait déjà tourné le dos. Elle porta la main à son cou endolori en grimaçant. Oui, ils n’auraient pas dû dire ça. De la part d’Ethan, il s’agissait de semi-excuses. Parce que l’un comme l’autre, ils n’étaient pas capables de s’excuser, ils étaient trop fiers pour ça. Cette fierté systématique les rendait parfois plus ridicules qu’autre chose, comme à cet instant, mais ils n’en avaient même pas conscience et refusaient de l’accepter.
Fauve se décolla précautionneusement du mur. Son épaule la lançait, elle avait sûrement heurté le mur avant le reste. Elle la fit rouler un peu puis ramassa son jeans qui traînait par terre, et l’enfila tout en jetant un regard en coin à Ethan, qui était accoudé à la fenêtre. C’est ça, un peu d’air frais allait finir de calmer ses nerfs à vifs. Fauve aussi avait besoin d’air frais. Et de marcher, aussi. Il fallait qu’elle sorte. Mais elle n’avait pas dit son dernier mot.
Alors qu’elle scrutait la pièce à la recherche de son chemisier, Ethan se tourna vers elle et lui demanda pourquoi elle était toujours là. Oh, elle allait lui dire. Elle ramassa ledit chemisier en observant le jeune homme avec une rage maîtrisée et une certaine circonspection, et l’enfila soigneusement, sans le lâcher des yeux.

- Laisse-moi t’expliquer une chose, Ethan Collins, déclara-t-elle en commençant à boutonner le vêtement. Si je sors d’ici, je ne t’adresserai plus jamais la parole, je t’éviterai autant que possible et je n’accepterai plus jamais d’être seule en ta présence.

Elle ferma le dernier bouton. Jusque-là, le plan semblait logique, raisonnable, simple. Mais elle n’avait pas terminé. Elle pointa le jeune homme du doigt.

- Mais ça tu vois, ce serait trop facile. Pour moi comme pour toi. Surtout pour toi.

Elle fit un pas vers lui. Elle se trouvait encore assez loin, mais elle refusait d'approcher davantage.

- Parce qu’il est absolument hors de question que je sorte d’ici aussi simplement après ce qui vient de se passer. Que je fasse comme si de rien n’était. Je ne suis pas quelqu’un sur qui on peut cracher sans conséquences, Ethan.

Elle serra les dents et les poings, inspira profondément.

- Tu m’as fait du mal.

Le reconnaître était difficile. Le dire l’était encore plus. Dire qu’à peine plus tôt, elle avait dit qu’elle ne lui en ferait pas. Et pourtant, s’ils en étaient là maintenant, si elle devait se retenir de fondre en larmes, si son épaule et sa gorge lui faisaient un mal de chien, c’était parce qu’il avait blessé son ego et qu’elle s’était défendue par l’attaque.

- Jusqu’où tu serais allé, hein ? Dis-moi, je suis curieuse. Tu aurais continué à presser mon cou comme un citron jusqu’à ce que je m’évanouisse ? Ça t'a fait du bien, de te sentir supérieur pour une fois ? De croire que t'avais le contrôle sur quelque chose ?

Elle fit encore un pas. Pour se tromper elle-même. Pour se convaincre qu’elle avait encore un peu de courage, alors que la petite fille qui se cachait encore quelque part au fond d’elle était tétanisée par la peur. Ce qu’elle faisait n’avait aucun sens. En cherchant à le confronter comme ça, elle allait juste réussir à l’énerver de nouveau. Mais elle se confrontait aussi elle-même. Au lieu de se barrer sur-le-champ comme l’aurait fait n’importe qui à sa place, Fauve s’éloignait de la porte salvatrice et s’enfonçait dans une situation qui les dépassait tous les deux. Elle s’arrêta à un mètre de lui et croisa les bras, lui adressant un regard accusateur qui valait autant pour lui que pour elle-même.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMer 25 Juin - 10:11

Alors que je me retourne vers elle, Fauve est en train de se rhabiller. Elle boutonne son chemisier tout en continuant de parler. M’éviter, ne plus me parler, ne plus me voir. En voilà une sage idée. Je referme la fenêtre et regarde fixement la jeune femme, analysant le moindre de ses gestes. Trop facile ? C’est quoi cette blague ? C’est la seule idée qu’elle a trouvé pour ne pas quitter mon appartement ? Elle fait un pas vers moi, bien que la distance nous séparant n’ait pas été vraiment réduite. Elle se tient à distance, et c’est très bien comme ça. A mon tour, je pars à la recherche de mes vêtements disséminés un peu partout dans la chambre, et me rhabille aussi.

- Parce qu’il est absolument hors de question que je sorte d’ici aussi simplement après ce qui vient de se passer. Que je fasse comme si de rien n’était. Je ne suis pas quelqu’un sur qui on peut cracher sans conséquences, Ethan.

Je lui ai fait du mal. Bien sûr ! Qui a fait le plus de mal à l’autre ? Moi, qui n’ai fait que dire à haute voix ce que tout le monde pense d’elle, ou elle, qui m’a frappé parce qu’elle ne s’attendait pas à ce que la vérité soit si blessante et qu’elle n’avait aucun autre argument pour me faire taire ? Je lui ai fait du mal. Elle m’a fait du mal. Nous nous sommes fait du mal. C’est peut-être ce qui arrive finalement à ceux qui se moquent de ce que ressent l’autre. Elle fait un pas de plus. Une fille plus intelligente se serait contentée de tourner les talons et de quitter cette pièce. Mais non, elle cherche encore la petite bête, la petite étincelle qui va nous embraser à nouveau. Comme si ce pas de plus prouve un quelconque courage. Plutôt de la folie. Ou de la bêtise.
Alors, la question qui se pose, c’est : « jusqu’où je serais allé ». Je suis fatigué de ses questions, de ses petites phrases vicieuses qui essaient de reprendre le contrôle de la situation.
Ce n’est pas « quelqu’un sur qui on peut cracher sans conséquences ».

J’avance vers elle à mon tour. Je crois qu’il est temps de remettre les choses à leur place.

- Tu sais quoi, Fauve ? je désigne la marque rouge sur son cou. Ça c’est la conséquence du mal que tu m’as fait. Alors je ne sais pas jusqu’où je serais allé, mais je t’aurais probablement foutue dehors parce que tu n’as pas l’air d’avoir l’intelligence de t’en aller de ton plein gré. Personne n’a dû te le dire assez souvent, mais t’es insupportable. Avec tes questions, ta fierté et ton aplomb. Ça ne m’étonne pas que tu n’as jamais été « aimée, attendue, chérie, couvée », parce que t’es invivable. Même une seule soirée. J’en ai marre de devoir mesurer le moindre de mes mots de peur que tu ne te transforme en furie deux secondes plus tard, simplement parce que ta fierté en a pris un coup. Alors oui, je pense comme tous les blaireaux de cette planète qui trouvent que tu te comportes comme une pute. Je suis pareil, je me tape des filles parce qu’elles sont belles et je leur brise le cœur le lendemain matin. Mais la grosse différence entre toi et moi, c’est que moi, j’en ai rien à foutre de ce que le gens pensent de moi. Même de ce que toi tu penses de moi. Alors vas-y, ignore-moi, ne me parle plus, évite-moi. C’est la meilleure chose qui pourra m’arriver. Maintenant tu dégages d'ici. Je suis persuadé qu’il y a pleins d’autres connards qui rêvent de finir cette nuit avec toi, tu ne seras pas toute seule.
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Fauve Evernight
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptySam 19 Juil - 15:33

Ethan avança vers Fauve, qui dût se retenir de reculer. Parce qu’elle avait peur, oui, mais il ne fallait pas qu’il le sache. Elle ne l’aurait pas supporté.
Et puis il commença à parler. Un flot de paroles intarissables et insupportables, des mots tranchants, blessants. Elle voulait qu’il arrête, qu’il se taise. Qu’il l’oublie, qu’il la laisse tranquille. Elle voulait disparaître.
Insupportable. Invivable. Pute. Fauve voulait prétendre qu’elle s’en foutait. Que tout ça glissait sur elle sans l’atteindre. Qu’elle était au-dessus de tout ça, que ce n’étaient que des mensonges, des conneries sans fondement pour lui faire du mal, comme elle en avait déjà entendu tellement auparavant. Fauve Evernight l’intouchable, la jalousée, l’enviée. C’était juste pour ça qu’il lui disait ces choses. N’est-ce pas ?
N’est-ce pas ?
Pitié Ethan, tais-toi, laisse-moi, embrasse-moi, prends-moi comme avant, oublie tout ça. Remonte le temps avec moi, on va tout réparer tu verras. On va tout réparer.

Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Elle serrait les poings à s’en blanchir les phalanges, pour s’empêcher de partir en courant. Peut-être que c’est ce qu’elle aurait eu de mieux à faire, finalement. Mais elle ne pouvait pas accepter ce qui était en train de se passer. Elle ne pouvait pas accepter cela de la part d’Ethan.
Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment la situation avait-elle pu échapper à son contrôle jusqu’à ce point de non-retour ? Pourquoi lui, pourquoi Ethan ? Pourquoi avaient-ils tout ruiné ?

- Maintenant tu dégages d'ici. Je suis persuadé qu’il y a pleins d’autres connards qui rêvent de finir cette nuit avec toi, tu ne seras pas toute seule.

Elle ferma les yeux un instant, les rouvrit. Avait-il enfin terminé ? Ces dernières paroles firent à Fauve l’effet d’une lame chauffée à blanc enfoncée dans ses tripes. C’était pire que tout le reste. Le reste, elle l’avait déjà entendu, elle s’en foutait. Ou elle faisait semblant de s’en foutre. Il osait dire des choses dont il ne savait rien, réutiliser contre elle des mots qu’elle lui avait avoués par excès de confiance, et pourtant tout ceci parut dérisoire à la jeune femme, à côté de ce rejet sans appel. Mais Fauve ne voulait pas d’un autre connard. C’était ce connard-là qu’elle voulait, et elle-même avait été incapable de le comprendre plus tôt, et maintenant c’était trop tard. Ils ne pouvaient plus réparer les choses. Il avait raison, il fallait qu’elle s’en aille. Mais elle ne lui pardonnerait jamais.

- C’est bon, t’as fini ? lança-t-elle avec toute la désinvolture dont elle était encore capable, les lèvres tremblantes, retenant ses larmes de toutes ses forces.

Elle se pencha pour ramasser son sac à main et ses escarpins, prenant ces derniers dans une main. Puis elle releva la tête vers Ethan et le désigna du doigt, déclarant froidement :

- Tu te trompes sur toute la ligne. Oui, tu te trompes Ethan Collins. Et je vais te faire regretter ça jusqu’à la fin de tes jours, crois-moi.

Puis elle tourna les talons et claqua la porte. Fauve s’appliqua à remettre correctement ses chaussures puis descendit dans la rue, direction l’académie. Ses talons claquaient sur les pavés, résonnant dans la nuit déserte. Fauve fondit en larmes.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyLun 21 Juil - 22:30

Je sais que les mots qui se déverse de ma bouche lui font mal. Plus mal que n’importe quels autres mots de n’importe qui d’autre, certainement. Peut-être parce que personne n’a jamais vraiment osé lui dire. Mais j’ai besoin de la faire souffrir, de lui cracher cette vérité, comme une vengeance malsaine après ce qu’elle vient de faire. De me faire. Je l’insulte, lui renvoie ses actes et ses propres mots à la figure, bien que je ne me sois pas mieux comporté. Ça me fais du bien, de la voir au bord des larmes, luttant pour ne pas perdre la face devant moi, mordant ses lèvres de toutes ses forces pour ne pas s’effondrer. J’espère que ça me fais du bien. Parce que je n’ai rien trouvé d’autre pour faire en sorte qu’elle me haïsse, qu’elle ait envie de partir d’ici, me laisser seul dans cet appartement. Je ne regrette pas le moindre mot. Je regrette de lui avoir fait confiance. Trop vite, trop tôt. Juste parce qu’on était désespéré sur cette plage, sous cette pluie, dans cette voiture. Je lui avais parlé, je l’avais retenue pour qu’elle ne me laisse pas, parce que j’étais seul. Et maintenant, hein ? Je n’ai pas besoin d’elle. Pas besoin d’elle. Pas besoin d’elle.
Comme si j’avais besoin de m’en convaincre.

Elle se penche pour récupérer ses affaires. Elle me pointe du doigt et déclare, dure :

- Tu te trompes sur toute la ligne. Oui, tu te trompes Ethan Collins. Et je vais te faire regretter ça jusqu’à la fin de tes jours, crois-moi.

- Et toi, tu regrettes déjà, je lance.

L’agressivité contenue dans ma voix me surprend moi-même. Elle fait volte-face et quitte l’appartement. Je pousse un long soupire, presque soulagé d’être enfin seul. Je suis encore tremblant de rage, et j’avais serré les poings si fort pendant notre discussion que les jointures de mes doigts ont blanchie. Je m’étais retenu de ne pas bondir pour la trainer dehors moi-même. Pour ne pas la blesser à nouveau. Pour ne pas qu’elle me blesse à nouveau. Les paroles font plus mal que les coups.
Je m’adosse au mur le plus proche et me laisse glisser jusqu’au sol, la tête entre les mains. Je me fais violence pour ne pas tendre le bras et récupérer une cigarette, qui traine dans le tiroir de ma table de chevet. T’es plus fort que ça, Ethan. Plus fort que tout ça. Plus fort que la drogue, plus fort que les mots et les coups de Fauve. Au-dessus. Le bruit des pas de Fauve dans l’escalier résonne encore alors que je me redresse pour m’approcher de la fenêtre, que j’ouvre en grand. Une bourrasque d’air frais s’engouffre dans la chambre. Je calme ma respiration, alors que, dans la rue, je vois l’ombre de la jeune femme déambuler, à peine éclairée par les lampadaires qui encadrent la route.
J’entends un sanglot. Long, étouffé. Elle marche toujours, d’un pas décidé. S’éloigner de moi, le plus vite possible. Sans se retourner. Moi, la source de toutes ces larmes. Mon cœur se serre, malgré moi. J’ai déjà fait pleurer des filles. Plusieurs fois. A cause d’une rupture trop brutale, de mots trop crus, de sentiments inexistants. Alors quoi ? Pourquoi, là, maintenant, je n’aime pas l’idée que Fauve s’éloigne ? Pourquoi lui avoir dit tout ça, si je veux tant qu’elle reste ? Je suis trop possessif. Elle est à moi, elle ne peut pas s’échapper comme ça. On ne m’a jamais fui, jamais autant résisté. Tout a toujours été simple. Presque trop simple. Trop ennuyeux.
Je me mords la lèvre inférieure et me dirige vers la porte d’entrée. Ne prends même pas le temps de fermer à clé, parce que Fauve va disparaître à l’angle de la rue. Je dévale les marches, et me retrouve rapidement dehors. Je me rends compte que tout cela ne rime à rien. Que je n’ai peut-être pas tant envie que ça d’avoir une nouvelle discussion avec elle. Qu’elle l’a cherché. Que tout est parti de travers, parce qu’on vient d’avoir une preuve de plus prouvant que nous sommes incompatibles. Juste deux sombres connards qui aiment faire du mal à l’autre, dans un jeu haineux et sans fin qui les détruit tous les deux. Alors quoi ?

Je la rattrape en quelques enjambées.

- Fauve.

Je prends le risque d’attraper son poignet pour la forcer à me faire face et je lâche :

- C’est trop con. Ça fait une demi-heure qu’on dit de la merde, qu’on gâche tout. C’est trop con.

Je prend de plus en plus conscience des absurdités que je viens de sortir. J’ai l’impression de céder aux caprices d’une petite fille triste qui veut seulement qu’on s’intéresse un peu à ce petit cœur cassé et à son sourire brisé. Qui veut que je m’excuse, sincèrement. Je suis trop fier pour ça.

- On est vraiment à côté de la plaque.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyLun 21 Juil - 23:18

Elle n’essayait même pas de s’empêcher de pleurer. Elle s’était tellement retenue, devant Ethan, qu’elle n’était plus capable de garder le contrôle sur son corps secoué de violents sanglots. Elle faillit s’arrêter de marcher, pour se laisser totalement aller à ses convulsions douloureuses, mais il fallait à tout prix qu’elle s’éloigne de lui, le plus vite possible, le plus loin possible. Elle ne pouvait plus le supporter. Pas après tout ça. Elle s’était laissée avoir. Il avait raison, elle regrettait déjà. Elle regrettait d’avoir cru pouvoir donner sa confiance à un homme. Mais tout ça, c’était fini, et pour de bon. Elle n’était pas prête de faire demi-tour. Parce qu’elle le haïssait, et il la haïssait aussi.

Le cœur de Fauve rata un battement. Il était derrière, elle l’entendait arriver. Pourquoi ? Pourquoi s’entêtait-il ? Pourquoi l’avait-il jetée si rageusement comme si elle n’était rien de plus qu’un déchet putride, si c’était pour la pourchasser dans la rue deux minutes plus tard ? Cherchait-il vraiment à faire d’elle son pantin, jusqu’au bout ? Il n’avait pas le droit de faire ça.
Fauve voulut accélérer. Elle n’allait pas lui laisser ce plaisir. Mais il lui saisit le poignet, la forçant à se retourner. Elle le fusilla du regard, les yeux encore embués de larmes, le visage rougi par la colère et la peine. Elle voulut dégager son bras, mais il la tenait trop bien. Ses mots étaient confus, lui-même n’avait pas l’air de savoir ce qu’il faisait, d’avoir réfléchi à quoi que ce soit avant d’agir. Et avant de lui balancer toutes ces horreurs à la figure, est-ce qu’il avait réfléchi ? Oui, c’était trop con. Il était trop con.

Fauve ne l’écoutait même pas. Elle se débattait, juste. Folle de rage. Elle lui hurla de la lâcher. Les habitants de la rue allaient peut-être se réveiller, regarder dehors. Mais elle s’en foutait royalement. Elle voulait juste qu’il la lâche. Elle allait finir par le tuer s’il ne la laissait pas partir. S’il commettait l’erreur fatale de ne pas lui laisser le peu de dignité qu’il ne lui avait pas arrachée.

Oui, ils étaient à côté de la plaque. Capables exclusivement de se faire du mal. De se renvoyer sordidement la balle à chaque instant. Parce que juste lâcher le morceau aurait été trop facile. S’ignorer, disparaître de la vie de l’autre, c’était trop simple pour eux. Ils étaient obligés de se suivre, de se fuir, d’inverser les rôles, de recommencer encore et encore, en se faisant toujours plus de mal, en s’attachant par mégarde. C’était stupide, tellement stupide. Il fallait qu’ils arrêtent. Mais en étaient-ils seulement capables ?

Et ils continuaient à se battre, plus ou moins. Elle le poussait, il la retenait. Elle criait. L’insultait. Il essayait de parler. Tout était trop confus, ça n’avait aucun sens. Ils étaient trop cons, ils ne comprenaient rien, ne se comprenaient pas mutuellement. S’acharnaient juste. Sans but précis, juste inconscients. Et moins elle arrivait à lui échapper, et plus Fauve se mettait hors d’elle. Jusqu’à ce qu’elle se retrouve coincée contre le mur du bâtiment le plus proche. Elle s’immobilisa. Une fois encore, elle s’était montrée incapable de se défendre seule, et maintenant elle était coincée. Elle se sentait ridicule, trop faible, comme un oisillon pris au piège entre les griffes d’un chat. Elle releva les yeux vers Ethan. Etait-il content de lui, maintenant ?

- Je te déteste, murmura-t-elle d’une voix rauque qui fut brisée par un sanglot.
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Ethan Collins
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMar 22 Juil - 21:12

Fauve se débat. Mais je ne la lâche pas ; peut-être parce que je n’ai plus vraiment conscience que je la tiens, l’empêchant de s’échapper une fois de plus. Mes doigts restent vissés autour de son poignet, alors qu’elle me repousse, son autre poing tambourinant contre mon torse. Elle hurle, insulte, feule, se démenant contre l’emprise que j’ai à nouveau sur elle. Faible, réduite à subir. Se débarrasser de moi tend à devenir une lutte acharnée pour sauver son honneur et son amour propre. Elle ne m’écoute pas, je ne l’écoute pas. Qu’est-ce qu’on cherche à prouver ? A se prouver ? Je la retiens, alors qu’on se hait mutuellement, qu’on préférerait ne jamais avoir rencontré l’autre, jamais ne s’être confié à l’autre.
J’essaie de parler. Un flot de mots perdus, un enchaînement de phrases insensées et entrecoupé d’hésitations. Ça ne sert à rien. De mon autre main, j’essaie d’intercepter les coups qui pleuvent sur ma poitrine, esquiver ses attaques qui ne cherchent qu’à me faire mal.
Lâche-la, Ethan. Laisse-la ici, remonte dans ton appartement, glisse-toi dans ton lit et débrouille-toi pour ne plus croiser son chemin à l’avenir. Oublie-la. Passe à autre chose.
Trop de pensées rationnelles qui aurait put me faire changer d’avis. Mais je ne réfléchis déjà plus vraiment. Elle est à moi, c’est elle que je veux. Mais c’est à moi que je veux prouver que je suis encore capable de l’avoir, malgré tout ce qu’il s’est passé.

L’acharnement de Fauve la mène à se retrouver coincée contre un mur, son bras toujours prisonnier et moi en face d’elle. Elle arrête de se débattre et je sens ses yeux se poser sur moi. L’éclairage est si faible que je distingue mal les traits de son visage, mais je peux percevoir les larmes qui embuent ses yeux, alors qu’elle sanglote, dégoûtée par sa propre faiblesse.
J’ai déjà ressenti ça. L’incapacité à se débrouiller seul. Subir, obéir, faire profil bas. Je m’étais promis de ne plus avoir besoin de quiconque, et de faire ce que je voulais. D’être indépendant, de m’en sortir. J’avais la chance de ne pas avoir besoin de faire confiance aux autres pour y parvenir.

- Je te déteste.

- Je te déteste aussi, je lâche.

Elle est plus calme que je ne le pensais. Elle a certainement compris que lutter est inutile. Mes doigts libèrent son poignet, et mon bras retombe le long de mon corps. Mais je ne la laisserais pas partir. Nos regards s’entrechoquent, pleins de haine, de violence trop longtemps accumulée. Je ne réfléchis pas. Je ne réfléchis plus. J'avance d’un pas, saisis son visage entre mes mains et l’embrasse.
C’est irréfléchi, insensé, incontrôlé, incontrôlable. Je sais qu’elle va me repousser violemment, m’insulter à nouveau, me frapper peut-être.
Ses lèvres ont le goût des larmes.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMar 22 Juil - 22:30

Il la détestait aussi. Oh, très bien. Alors pourquoi continuait-il à la retenir près de lui ? Ethan était-il bel et bien maso, finalement ? Ils se regardaient droit dans les yeux. S’il était possible de se tuer du regard, ils seraient tous deux déjà morts et enterrés. Soudain, alors qu’elle demeurait immobile depuis plusieurs secondes, Fauve sentit la pression autour de son poignet s’amoindrir, puis disparaître. Son cœur se mit à battre un peu plus fort, tandis que son esprit vif commençait à élaborer à toute allure un plan pour clouer le pianiste au sol, lui faire très, très mal quelque part entre les jambes, et prendre la fuite.

Mais Fauve n’eut pas le temps de beaucoup réfléchir, ni même de mettre son plan à exécution. Le jeune homme venait de s’emparer de son visage et de l’embrasser fougueusement. Non, c’était bien plus que ça ; jamais il ne l’avait embrassée de cette manière. Jamais elle n’avait été embrassée de cette manière. Sous le coup de la surprise, elle resta figée un très bref instant. Puis un élan de colère monta en elle, et elle essaya de le repousser. Vaguement.
Ça n’avait aucun sens. Avant même de s’en rendre compte, Fauve avait saisi Ethan par les cheveux et répondait à son baiser avec encore plus de hargne. Elle avait tout simplement arrêté de réfléchir. Rien n’avait d’importance. Elle ne savait pas ce qui se passait, et elle s’en foutait. Elle était là, contre ce mur, en train de régler ses comptes avec cet enfoiré. C’était tout ce qu’elle savait, et tout ce qu’il fallait savoir. Son cerveau était déconnecté, et plus rien n’existait dans son esprit brouillé. Il n’y avait qu’Ethan son souffle brûlant mêlé au sien, leurs lèvres qui avaient cessé de cracher des mots de haine pour se livrer à une lutte directe, et ses mains qui touchaient ce corps connu et étranger à la fois, des mains qui voulaient se battre un instant plus tôt, et qui maintenant voulaient juste posséder cet être vivant.

Vivants. Ils étaient vivants, comme jamais ils ne l’avaient été. Chaque baiser était comme un souffle de vie et d’adrénaline. Fauve respirait à peine, enivrée de l’odeur d’Ethan. Elle lui en voulait toujours à mort, et cette rage se transmettait dans chacun de ses gestes. Faire l’amour et la guerre en même temps était devenu possible, et c’était, à cet instant précis, la chose la plus grisante que Fauve ait jamais ressenti. Dans la fougue, leurs dents s’entrechoquaient parfois, et elle mordait alors la lèvre d’Ethan. Trop fort parfois, mais pas assez pour l’arrêter. Parce que plus rien ne pouvait les arrêter, ils ne répondaient plus de rien. Leur instinct le plus primaire avait pris le contrôle de la situation, et ça n’avait aucune importance.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyMer 23 Juil - 18:21

Je ne m’attendais pas à ce que Fauve réponde à mon baiser avec autant d’ardeur. J’étais prêt à parier qu’elle allait me rejeter, me traiter de fou, de connard, d’enfoiré qui n’avait rien compris et qui la prenait une fois de plus pour une conne. Que je lui donnais une raison de plus pour me détester, moi, l’imbécile qui l’avait faite pleurer, qui avait fait l’erreur de me jouer d’elle. Mais non. Elle m’embrasse comme si la violence de ses lèvres contre les miennes remplace les coups de ses poings. Ses doigts se glissent dans mes cheveux tandis que je la pousse un peu plus contre le mur. Mes mains descendent le long de sa poitrine, de sa taille, de ses hanches. Nos souffles s’entremêlent délicieusement, et je dois parfois la repousser pour pouvoir reprendre ma respiration.
On se haït en s’embrassant, se déteste en voulant posséder l’autre. Nos mains redécouvrant le corps de l’autre, ses dents entamant la chair de mes lèvres, ne sont le fruit que d’une folie ayant prit le pas sur la raison depuis longtemps.
Ces baisers valent tous les coups que l’on ne s’est pas donnés, toutes les insultes, toutes les excuses que l’on ne s’est jamais dites.

Je l’attire à moi, faisant quelques pas en arrière. Une onde de désir parcourt mon corps. Sans réellement savoir comment, je l’entraine jusqu’à la porte de l’immeuble, et bientôt, nous nous retrouvons à l’entrée de appartement. Je la pousse à l’intérieur et referme la porte derrière moi. Haletant, j’entreprends de défaire les boutons de son chemisier qu’elle s’était appliquée à reboutonner soigneusement quelques minutes plus tôt. Elle retire mon t-shirt, ses doigts parcourant mon torse me faisant frissonner. Je la coince à nouveau contre le mur et, faisant glisser mes mains sous ses cuisses, la soulève. Elle enroule ses jambes autour de ma taille tandis que je l’embrasse à nouveau.
Dehors, le hululement d’un oiseau nocturne vient troubler le silence de la nuit, où dorment les étoiles.


Dernière édition par Ethan Collins le Jeu 24 Juil - 19:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyJeu 24 Juil - 15:12

Fauve n’arrivait pas à fermer les yeux. Elle fixait le plafond lisse et plongé dans la pénombre, sans détourner le regard, obstinée. A côté d’elle, elle entendait la respiration lente et régulière d’Ethan. Il dormait. Elle ne le regardait pas, focalisée sur le plafond. Mais elle sentait sa présence, sa chaleur à côté d’elle, sous les draps, et son souffle réglé comme du papier à musique. Régulier comme le tic-tac lent d’un métronome. Ce bruit envahissait sa tête, inondait son esprit, bourdonnait dans ses oreilles. Insupportable.
La jeune femme se glissa silencieusement hors du lit. Toujours sans le regarder. Elle n’en était pas capable. Parce qu’en posant les yeux sur lui, c’était le reflet de sa propre honte qu’elle verrait, et elle ne le supporterait pas. Elle ramassa ses habits éparpillés dans toute la pièce et s’habilla. Il était tellement tard, ou tôt, plutôt… Le jour commencerait à poindre d’ici moins de deux heures. Et dans quatre heures, la cloche de l’académie sonnerait, et Fauve devrait aller donner un cours. Elle frémit à cette idée. Comme si son visage, et son corps tout entier étaient les témoins hurlants de l’obscène personnage qu’elle était. Elle se dégoûtait.

Fauve quitta l’appartement dans le plus grand silence, et marcha en direction de l’académie pour profiter des quelques heures de sommeil qui lui restait. La rue était aussi déserte que lorsqu’elle y était descendue, quelques heures plus tôt, dans un rare état de chaos. Si elle était désormais plus calme en apparence, un autre genre d’apocalypse se déroulait dans son esprit.
Comment avait-elle pu faire ça ? Comment avait-elle pu succomber à cet homme qui l’avait traitée comme une moins que rien ? Comment avait-elle pu se montrer aussi faible ? Et par-dessus tout, comment avait-elle pu aimer ça ? Ce sentiment était pire que tout le reste. Même si elle ne pouvait pas se pardonner d’avoir eu un moment de faiblesse, et que cela la révulsait, elle pouvait admettre que cela ait eu lieu. Mais la manière dont cela avait eu lieu était tout simplement révoltante. Les sentiments qui s’étaient bousculés en elle, et qui s’agitaient toujours à cet instant ; la façon dont son cœur s’était mis à battre à tout rompre contre celui d’Ethan qui était plus ou moins dans le même état ; et la force avec laquelle son corps avait voulu exprimer des sentiments qu’elle redoutait…

Fauve frémit de dégoût. Tout ceci était répugnant. Ils étaient allé trop loin, beaucoup trop loin. Elle ne pouvait plus fréquenter Ethan. Plus jamais elle ne s’éveillerait à ses côté au petit matin, plus jamais elle ne s’amuserait de ses plaisanteries, plus jamais elle ne le laisserait l’embrasser, ni même l’effleurer. Plus jamais. Parce qu’elle ne pouvait pas lui pardonner, ni se pardonner à elle-même.

Tout était fini.
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MessageSujet: Re: /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan   /!\ Public averti || Puisqu'il n'y a pas de futur aux instants ||FauvEthan EmptyJeu 24 Juil - 16:04

J’entrouvre les yeux. Ce qui me semble être un flot de lumière s’engouffre dans mes pupilles, et je tourne brusquement la tête pour y échapper. Je pousse un léger grognement, suivit d’un soupir profond. De la main gauche, je me frotte le visage pour me réveiller totalement, tandis que je m’accoutume un peu plus à a luminosité du dehors. En réalité, il ne s’agit que de faibles rayons filtrant à travers les rideaux. Il fait à peine jour. Je me redresse en position assise, notant enfin l’absence de Fauve à côté de moi.
Ce constat m’arrache un sourire. J’imagine qu’elle a filé dans la nuit, alors que je dormais. Je ne sais pas trop quoi penser des événements de la veille. Je regrette certainement. Ou alors, je regretterai bien assez vite, si la jeune femme décide tout de même de mettre sa menace à exécution. Je me sens stupide d’être allé la chercher dehors, alors que je brûlais de rage. On s’était fait du mal, et nous n’aurions jamais dû retomber dans les bras l’un de l’autre.
Je suppose que nous ne nous reverrons plus. Il vaut mieux ça, on s’est mainte fois prouver qu’on est seulement capable de blesser l’autre. C’était la fois de trop.
Alors peut-être qu’on ne devrait plus se voir. Qu’on devrait prendre nos distances, s’éloigner. Pour empêcher l’autre d’utiliser nos faiblesses dans un but purement malsain. Nous nous étions trop dévoilés, et ce que je ressens à son égard, je m’étais promis de ne plus jamais y succomber.

Je jette un coup d’œil au radioréveil posé sur la table de chevet. Comme d’habitude, je sors du sommeil dix minutes avant que la sonnerie ne retentisse. J’éteins l’appareil et me lève enfin avant de m’habiller. Puis, je quitte mon appartement en monte dans ma vieille voiture garée en bas de chez moi.
Direction l’académie.

END ♫ (soyez pas trop tristes bande de pervers 8D)
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