Winter -014-015 - Pear, Spark & Lastie
 
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 Non, je ne joue pas... || Capucine & Jinx.

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Pétale J. Answer.
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MessageSujet: Non, je ne joue pas... || Capucine & Jinx.   Non, je ne joue pas... || Capucine &  Jinx. EmptySam 11 Aoû - 11:49

NON, JE NE JOUE PAS...



C'était une nuit noir et profonde. Le ciel, piqué d'étoiles vives, firmament scintillant tels des fragments de diamants posés sur du velours gris, déversait sur la terre son encre de chine. Les rues étaient plongées dans l'ombre, éclairées de temps en temps par quelques lampadaires inutiles. On sentait sur sa peau mordre une petite brise marine, même à cette époque de l'année. Nous étions à Lorient, somme toute. On pouvait sentir dans l'air cette fragrance nocturne et, là où il y avait des ombres, au recoin d'une rue, se glissant lentement entre les murs... On pouvait sentir l'effroi, palper du bout des doigts quelque chose qui nous échappait jusqu'alors. On pouvait effleurer cette nuit qui semblait éternelle, cruelle à nous laisser dans l'oubli et l'ignorance. Et, ses sujets stellaires étant présents, dame lune, non que dis-je, Reine Lune, valsait elle aussi, incitant à danser avec elle. Elle était là, calme et sereine. Muette et froide. Incessible. On ne pouvait que danser pour espérer qu'elle nous regarde, chanter pour s’illusionner que nos voix l'atteignent. On pouvait seulement fermer les yeux et tendre la main, rêver qu'elle la saisisse. On ne pouvait qu’effleurer le temps d'une nanoseconde, cette nuit sans fin...

Une voix rompit le calme nocturne de la nuit. Les bruits de conversations venaient d'un bar encore ouvert à cette heure de la nuit - ou du matin peur être ? C'était un petit bar, quasi désert à cette heure ci, dont l'enseigne clignotait furieusement. Pourtant, il y avait, avachie sur le comptoir, une jeune fille brune vêtu d'une robe pâle. Ses longs cheveux cascadaient dans son dos, ils avaient du être beaux, mais maintenant ils brillaient d'un éclat terne et triste. On n'eut jamais vu une couleur si banale, si monotone. Pourtant, cette jeune fille était belle, et l'avait été sûrement plus encore. Son visage fin présentait deux yeux plissés, voilés quelque peu par l'alcool, d'un marron profond et envoûtant. Une bouche en cœur, entrouverte, avide d'engloutir encore un verre de whisky. Son teint semblait cadavérique, elle devait déjà être pâle, avant. Mais avant quoi ? Qu'en sais-je... Elle traînait un étui de violon, posé à côté d'elle. Elle l'avait mis à l'écart comme pour le protéger, comme si l'instrument était la seule miette de vie qui subsistait pour elle. Comme cela elle ressemblait à un fantôme. Ou à un cadavre, à vous de voir. Si ce n'est pas triste, avoir perdu tout optimiste à cet âge... Elle ne devait même pas être majeur mais était pourtant là, faisait tourner un verre dans sa main, comme pour vérifier qu'il était réellement vide. Après plusieurs tours, elle afficha une mine dépitée...

•••

- Allez Jack, encore ! Je m'exclame. Je me suis relevée soudain, comme ayant découvert un secret capital : plus de whisky dans mon verre. Celui ci n'était ni à demie plein ni à demi vide, il l'était tout simplement. Et ça, je ne pouvais l'accepter, il fallait que je boive, que je boive, pour oublier je ne sais quoi. Enfin si, je sais, comment pourrais-je l'oublier ? Oui, il fallait que je boive, jusqu'à oublier que mon verre était vide, jusqu’à oublier simplement que j'existe.

Oui, oublier tout cela. Mon royaume perdu dans les montagnes, les gens. Eux. Puis l'oublier. Lui. Oublier ces cigares répugnants sur lesquels il tirait impunément. Revenir dans le temps et l'égorger pour sa lâcheté. Je ne peux même plus ressentir de la haine envers lui, ni envers elle. Ni envers elles. Je n'en ai plus la force, je n'ai pas le courage de les pardonner. Je n'ai simplement plus le droit de les détester. Parce que je suis comme eux n'est-ce pas ? Oui je suis comme eux, une épave à la dérive sur une plage de sable froid. Une princesse de pacotille, j’ai tout perdu. Et maintenant, je peux qu’en vouloir à moi-même. Alors peut-être est-ce pour cela que je continue le soir, de me saouler. Pour oublier un peu que ça, c’est ma faute. Et haïr les autres, ceux qui sont morts depuis longtemps. Oui c’est bien cela, je bois le même alcool que lui, je fais comme lui. Je suis lâche moi aussi.

- Sois raisonnable, rentre avant que ton état s'empire. Soupire t-il. Lui, c’est Jack, le barman. C’est un grand type brun. Il est allemand je crois. Comme quoi, oui, les allemands bruns ça existe. Il a l’air lasse de me voir ici, c’est sur. Il me voit quasiment tous les soirs, à me bourrer dans son bar. Je ne suis pas majeur, mais il me laisse venir. Je crois qu’il a pitié de moi en fait. Ou alors c’est juste un pervers qui rêve de me mettre dans son lit. Enfin, qu’importe, pour moi là, tout ce qui compte, c’est qu’il remplisse mon vert, je veux sentir le liquide chaud, brulant dans ma gorge. Liquéfiant ma raison et embrasant les archives de ma mémoire. Mais Jack reste là, insensible à mon regard suppliant. Il essuie un verre en me regardant de son regard bleuté. Je sais que je suis vaincu, qu’il ne me resservira pas.

M’est avis que ce chère Jack à raison, mais ça, je l’avouerai un autre jour, hein. Qu’est-ce que les jeunes d’aujourd’hui sont de mauvaises foi vous dis-je, moi la première je présume. Mais je ne veux pas rentrer, retrouver ma routine de tous les jours. Il n’y a que le soir ou je fais semblant d’oublier. Et je sais que quand je rentrerai, je ne dormirai pas. Non, je ne dormirai pas de la nuit, pas assez saoul pour tomber sur mon lit, assez pour que mon esprit sois embrouillé, que mon corps tremblote légèrement, comme un drapeau au vent. Et la nuit j’ai peur, oui, j’ai peur. J’ai tellement peur d’être seule. Je suis angoissée. Et je ne peux pas m’arrêter de penser. C’est un cercle vicieux, n’est-ce pas ?

- Rhoo, je m'en contrefiche, puis, j'ai de l'argent. J'pas à être raisonnable. Je lui réponds, lasse. Je sais que j’ai répondu à côté de la plaque, mais je ne veux pas de sa pitié, je ne veux pas qu’il me chasse. Voila ma réponse à toutes les questions : l’argent. Oui, j’en ai pleins. C’est un peu mon bouquer mystère. Quand on en manque, on y pense tout le temps, on en rêve. Mais moi j’en ai pleins, j’en ai trop. Et je m’en contrefous. Mais l’argent est une bonne excuse. Je me cache derrière un masque capricieux en égoïste en disant « que c’est parce que j’ai été élevée dans une famille riche » je me permets n’importe quoi, je me bousille la santé. Mais je me dis « qu’importe, je suis riche, à quoi bon travailler, faire des efforts ? » mais je sais que tout cela est factice. L’argent, je ne m’en suis jamais souciée. J’ai toujours été une fille avide de liberté, passionnée. Mais ca, personne ne l’a jamais vu. On a toujours regardé, envieux, la riche héritière, la petite fille froide et hautaine. Et personne n’a pu me penser autrement. Et moi, j’ai profité de leur médisance pour me cacher. Et, aujourd’hui encore, je me cache dans mon rôle. Je me cache derrière l’argent, derrière le nom de ma famille. Et je me sens mieux. Je me trouve des excuses. Mais est-ce que je me sens moins coupable ? Ca je ne sais pas.

Je regarde mon verre dans ma main, que je continue de faire tourner. Le liquide ambrée semble danser capter les rayons de la lumière. Enfin, lumière, si on parle de la lumière artificielle, trop orange sur les bords du bar, hein. L’alcool paraît briller comme la plus magnifique des pierres précieuses, sans se soucier de ce qui l’entoure, du mauvais éclairage qui accentue mon mal de tête. Le liquide laisse une ombre colorée d’orangée sur ma robe pâle. Je ne sais pas pourquoi je continue de porter ces robes pathétiques, faites de nœuds et de dentelles, ces robes clairs, fantomatiques et paraissant si pures. Qui me rappellent ma vie au château. Hein, pourquoi est-ce que je continue de les mettre ? Pour renforcer mon image, me cacher encore plus derrière mon masque de petite gosse de riche ? Toi non plus, tu ne m’aimais pas. Que je sois habillée en robe ou en pyjama. Je ne suis plus avec toi, ingrat qui ne m’a jamais aimé. Je ne suis plus au château. Je ne suis plus une princesse. C’est décidé, je vais faire brûler toutes ces affreuses robes dans un coin sombre de la ville… Vous vous direz sans doute, c’est un délire d’une pauvre fille en état d’ébriété. Moi je vous rétorquerez autre chose : c’est la meilleure idée que j’ai eu depuis des siècles.

- Je sais. Maintenant rentre, c'est un ordre Pétale. Me dit-il, d’un calque et d’une impassibilité effrayante. Je n’aime pas quand il utilise mon prénom. Je déteste ce nom, qui me rappelle ma naissance. Qui me rappelle ma vie passée. Et en plus ça veut dire qu’il est sérieux. Et que j’ai perdu. Je grimace. Autant pour le prénom que pour la défaite… Et en plus je ne peux pas amener de l’alcool à l’académie, on me repérerait de suite. Et, même si je dis que je m’en fous, je ne veux pas partir. L’académie, c’est mon seul point de repère. Et si je m’en vais, je m’égarerai une fois encore. Et je resterai prostrée dans ma peur. Je ne veux pas.

- Jinx, mon nom c’est Jinx, imbécile. Je lui rétorque, restant pourtant d’un calme remarquable. A croire que j’ai un peu de sang froid. Puis, comme rassemblant ma dignité une dernière fois, je pose mon verre et je me lève, à regret, je dois dire. Je me penche et j’oscille, j’ai l’impression que je vais tomber. Je respire une grande goulée d’air. Je prend mon violon, caché dans son étui tel un diamant dans son écrin. Et je le traite comme s’il était du cristal. Mon regard devenu mélancolique se glisse sur lui. Non, je ne joue plus… Je ne veux plus jouer. Les sons que je produits ne sont plus que des plaintes qui ne peuvent sortir d’entre mes lèvres. Et là, à cet instant, j’ai envie de casser mon violon. L’envoyer valser. Je sens une rage irrationnelle m’envahir. Parce que ce violon, il me fait tellement penser à toi…

Après les robes, ce sera peut-être au tour du violon de se faire briser. J’ai envie de hurler de rage et de tout casser. Est-ce l’alcool … ? Mais je freine mes pulsions meurtrières, il faut que je parte. Alors vite, je me relève, je m’en vais vers la sortie. J’observe la pièce baignée de lumière orange un instant. La plupart des tables sont vides, seuls quelques habitués restent là, en continuant à boire. Et moi, pourquoi je n’ai pas le droit d’être comme eux ? Même en dehors du château, je reste esclave. Esclave à ce que je suis. Et j’ai perdu. J’ouvre la porte en verre en un tintement de cloche…

- Rabat-joie. Je souffle, laissant la fraicheur de l’extérieur m’engloutir toute entière, laissant le vent se courber pour effleurer ma peau. Je m’en vais dans la sombre nuit, titubant quelque peu. Et je rentre à l’académie, je reprends ma routine. Faire semblant, réfléchir. Pleurer. Et j’entends Jack qui me répond, comme un écho lointain, alors que la porte du bar se referme.

- C'n’est pas comme si tu l'étais…

•••

J’approchais l’académie, ayant quittée la lumière rassurante du bar depuis une dizaine de minutes. J’avais peur. Je ne sais pas si j’avais plus peur de ne voir personne, d’être seule, seule avec mes pensées et mon imagination, ou plutôt justement, avoir peur à tout instant de croiser quelqu’un de louche, dans ces rues désertes. Un peu des deux, je suppose. Je resserrais mes bras contre mon corps, mon violon tout contre moi, plus par angoisse que par froid. C’est vrai, il faisait plutôt bon. On était au mois d’aout en même temps. Je jetais alors un regard à gauche, à droite, et continuais mon chemin. Un peu plus loin à droite, près du gymnase, j’aperçus de la lumière. J’eux vaguement peur un instant mais, de curiosité et l’alcool aidant, je pris mon courage à deux mains et m’approchais du complexe sportif. En m’approchant sur le sentier, sentant les herbes chatouiller mes mollets nus, je pus remarquer que la lumière provenait de la salle de musculation, pièce attenante au gymnase. Qui pouvait bien aller dans un endroit aussi incongru à cette avancée ? Je frissonnais, tandis que la peur reprenait le dessus.

Quand je fus devant la porte de la salle, j’hésitais. Mais finalement, dans une moue de dégoût, je finis par pousser un peu la porte, doucement, avec appréhension. J’habituais mes yeux à toutes ces lumières qui se déversaient sur moi. Le regard plissé par la curiosité, je pus voir une silhouette un peu plus loin…

Poule mouillée que je suis.

|| A croire que j'étais inspirée, ça doit être mon plus long RP... ou un des plus longs en tout cas :v
& désolé pour l'endroit, je voulait remplir les sections de RP vides. XD
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