Pauline Hemson

« Les hommes ont peut-être découvert le feu,
mais les femmes ont découvert qu’on pouvait jouer avec. »
de Michael Patrick King

Du soleil, des bourgeons, un peu de vent, de la chaleur, c'est le printemps. Adieu la neige, le froid, les batailles, les feux de cheminées. Je marchais dans les rues de la ville à coté de l'académie, beaucoup de monde, tout le monde ce pressé dans les parcs, les glaciers et autres. Cela changeait des rues déserte de d'habitude quand il faisait froid. Je n'aime plus la ville, plus quand il commence un peu a faire sombre. Il ne faut pas m'en vouloir, je suis un peu...Traumatisé. Non je l'avouerais jamais ça. Je marche d'un pas tranquille, comme a mon habitude je n'ai pas attaché mes cheveux. Mes yeux gris parcourent les différentes boutiques mais je n'y entre pas. J'ai une mission aujourd'hui, aller acheter des bonbons. Oui drôle de mission plutôt plaisante même mais ce n'est pas pour moi. N'y pour mon petit ami. Non c'est pour ma camarade de chambre. Elle n'avait pas le temps de ce déplacer elle même et je m'étais proposé pour y aller à sa place. Non pas sans en profiter pour faire quelques achats tout de même. La façade se dresse finalement devant moi. Accueillante, pas trop remplie pour le moment, je sort la petite liste des bonbons, à coté les grammes que je dois prendre. Elle m'avait donné assez d'argent pour tout dévaliser et sa liste me disais que c'était le cas. J'entrais tranquillement. L'odeur des bonbons est partout. Il n'y avait personne...Mince en faite si. Pitié que ce soit pas quelqu'un de l'académie, vu le parquet que je dois prendre...Je m'approche un peu et deviens un peu une statue. Je la connais elle, non pas que je lui ai déjà parlé. Je la connais juste de vue. C'est elle, oui elle. La petite amie de mon frère. J'essaye de ne pas trop la regarder. Je ne lui ai jamais parle, je suppose qu'elle ne sait même pas qui je suis. Alors je rempli les sacs, prend et coche en même temps quand nos mains se pose sur le même bocaux.

Pauline Hemson

« La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses. »
de Platon

"-Salut."

Je la regarde, elle me regarde. Je vois bien qu'elle semble me reconnaître. Elle sait que je suis de l'académie mais elle ne sait plus qui je suis précisément. Moi je sais qui elle est, j'en entend souvent parlé. Sa me fais donc plaisir de pourvoir enfin avoir l'occasion de taper la discute. Enfin elle me reconnait, je le vois dans son regard. Contrairement à moi elles sont très ouvertes. Peut être est ce juste sur le moment je ne peux pas encore le dire.

"-Je... Tu es la soeur de Valentin ? "

Bien, bien, bien. Sourire qui montre qu'elle ne veut pas qu'on soit en mauvais terme. Je préfère ça. Me prendre la tête, je le fais avec les autres j'ai pas envie que ce sois la petite amie de mon grand frère. Il me tuerait je crois enfin façon de parler bien sûr. Il me parlerait plus c'est tout.

-Pauline, Appelle moi Pauline et oui je suis bien la soeur de Valentin...

De l'horrible Valentin qui torture de temps en temps sa soeur, car il lui donne pas de nouvelle et ce fais un sang d'encre pour rien. Enfin bon je ne lui en veut pas. Mais j'ai l'impression que depuis qu'on est ici ce n'est plus la même chose entre nous. Sa me rend triste bien sur mais je ne peux pas lui en vouloir. Il est grand je n'ai plus à le surveiller comme je le faisais avant. Je prend des bonbons à coté qui sont indiqués sur la liste.

-Qu'est ce que tu préfère en bonbon ?

Oui je ne savais pas vraiment de quoi discuter d'autre et vu qu'on était dans un magasin de bonbon j'avais trouvé que sa. Moi j'aimais de tout. Mes préférences variés selon les jours, le temps. De plus je ne suis pas très bonbons, j'aime en avoir de temps en temps mais finalement les sucreries pas trop mon truc pareille pour le chocolat.

Comme je l'avais moi-même fait, Pauline saisit mon poignet et m'entraîna quelques rues plus loin. Un petit café devant lequel j'étais passé une ou deux fois se dressait. Il n'y avait pas l'air d'y avoir beaucoup de monde. Néanmoins, Pauline demanda une table isolée. Il faisait bon à l'intérieur. Pour une fois, la climatisation n'était pas trop forte et s'harmonisait bien avec la chaleur de dehors. Nombre de magasin ne savaient pas la doser, la mettaient à fond pour qu'il fasse frais. Mais généralement, en sortant on avait l'impression que toute la chaleur nous tombait sur les épaules. C'est ce genre de choses qui avaient tendance à me rendre malade. Le même serveur que tout à l'heure nous tendit deux cartes des boissons. Je parcourais rapidement la liste des yeux, plus par curiosité qu'autre chose. Je savais ce que je voulais. Une grenadine, comme autrefois. Mon voisin le savait. Il avait pour habitude de me prendre à l'école, avant. Et quand ça n'allait pas, il me servait une grenadine et nous discutions de ce qui me tracassait. Il avait le don pour le voir. J'avais beau faire tous les efforts du monde pour le lui cacher, ça ne loupait pas. Alors depuis, j'accordais à cette boisson rouge vif des propriétés magiques. C'était ma boisson anti-stress.

"-Que veux-tu as boire ? Ici on sera tranquille et loin de la foule...
-Je vais prendre une grenadine. Et toi ?"

Je posais la carte et la mit dans un coin de la table, pour que le serveur sache que j'avais choisi, qu'il n'attende pas pour rien. Il paraît que c'est très agaçant pour tout le monde. J'hésitais. Je ne savais pas si je pouvais parler à Pauline pour ce qui m'était arrivé. Et ça m'agaçait grandement. Oui, je pouvais lui faire confiance. Après tout c'était la soeur de Valentin et s'il ne m'avait pas caché son identité, c'était qu'elle était digne de confiance. Mais d'un autre côté, je l'aurais bien gardé pour moi. Je n'aimais pas me montrer éplorée devant les autres. Surtout que là, aucune larme ne perlerait au coin de mes yeux, je le sentais. Non. Il n'y avait aucune once de tristesse en moi. Que de la peur. La peur de me retrouver abandonnée, dans un orphelinat. A cause de tout ce que j'avais lu, je les craignais. Dans les livres, les surveillants étaient toujours durs, froids et méchants. Et il y avait toujours des enfants en bas-âge qui pleuraient. J'avais peur de me retrouver perdue et impuissante. Mais il fallait tout de même que j'en parle, je ne pouvais rester comme cela éternellement. De plus, je lisais une question muette dans le regard de Pauline, bien qu'elle s'efforçât de la cacher. Elle avait beau être une actrice, elle me paraissait être d'une curiosité maladive.

-Je sais que tu as vu tout à l'heure... Enfin qu'il y a quelque chose qui m'a perturbée...

Du tact Ambroisia, du tact. Ce n'est pas le genre de choses qu'on déballe comme ça. Bouge le restant de tact que tu as en toi. Fais un effort, nom de Zeus. Bon, voilà. Je pris une grande inspiration.

-J'habite en banlieue, Valentin te l'a peut-être dit. Une banlieue vraiment pas sûre. Dernièrement, il y a des dealers qui se sont mis dans le hall de notre immeuble, du moins je pense. Ma mère les déteste. Elle a sûrement dû aller ,les voir. Et je suppose que ça a fini en ce que tous au quartier appellent une "baston". On m'a appris tout à l'heure qu'elle a reçu des coups violents. Elle est gravement blessée.

Ma voix n'avait presque pas tremblé. J'étais tellement prise entre mes paroles et mes pensées que je n'avais même pas entendu le serveur arriver. Je sursautai quand il nous demanda si nous avions commandé. Depuis quand était-il là ? M'avait-il entendu ? Oh, qu'importe. C'étaient des choses qui arrivaient souvent, ça. Bon, j'avais jamais prévu que ça allait un jour tomber sur moi. Mais c'est le cycle de la vie.

-Une grenadine s'il vous plaît.

Pauline commanda certainement sa boisson, mais moi j'étais encore loin. Mon portable avait vibré de nouveau, et plus vite encore que Lucky Luke je l'avais extirpé de ma poche.
Les médecins disent qu'ils sont désolés, mais qu'ils ne peuvent rien faire. Elle va certainement mourir dans la journée. Ils ont fait ce qu'ils ont pu. Désolée, désolée, désolée.
Bon sang... J'ai vraiment pas de chance. Vivement que je me change les idées, moi.

Pauline me serre dans ses bras. Si, physiquement, elle ne ressemble pas à son frère, c'est tout autre au chose au niveau du comportement, elle est peut être moins bagarreuse, c'est tout.
"-Je sais ce que c’est…J’aimerais ne pas le savoir…ça arrive toujours à nos proches. On espère que ce ne soit pas le cas mais si…Et dans ses moments la on éprouve toutes sortes de chose par rapport à la personne concerné…
-Merci Pauline."
C'est un peu faible. Mais je dois me faire violence pour ne pas pleurer. Non. Pas en public. Je suis peut-être triste, mais il me reste de l'honneur et de la fierté. Pleurer est inutile. C'est la première chose que j'ai appris. Le serveur arrive, nous donne les boissons et demande à ce qu'on le paie de suite. Ca agace Pauline et je la comprends. On va pas le voler. Si il continue ainsi, il va perdre un certain nombre de clients. Pensivement, je tourne ma paille dans mon verre de grenadine. Et je me souviens de tous les bons moments que j'ai passé avec ma mère. Ma petite maman, comme je l'appelais quand j'étais petite. Si vous saviez les bonds qu'elle faisait chaque fin d'année, quad je lui disais que j'avais réussi mes examens et que j'étais toujours prise à l'Artistic Academy ! Et l'expression qui se peignait sur son visage quand je lui annonçais que j'allais dormir chez des amis. Elle était sans cesse angoissée pour moi. Pourtant, notre banlieue était quand même un peu plus sécurisée à certains endroits, il n'y avait pas des dangers à tous les coins de rues. Il fallait juste savoir où mettre les pieds pour ne pas se faire attraper. Oui, au début, on m'accompagnait sans cesse et c'était très rare. Mais quand j'ai eu compris le système, on m'a un peu libérée, bien que je sais pertinemment qu'on était toujours en train de me surveiller depuis les fenêtres.

Je secouais la tête. Il ne fallait pas que je repense à tout ça. Pas tant que je n'avais pas regagné ma chambre. Mon genou se met à tressauter. Je porte ma main à ma bouche, et me retiens de me ronger les ongles. C'est une manie que je pensais avoir perdue. Mais elle revient dans chaque moment de faiblesse et d'angoisse. Lorsque je me rongeais les ongles avant, c'était les jours où ma mère déclarait le quartier trop dangereux et qu'elle m'accompagnait elle-même à l'école, venait me chercher, et l'interdisait de sortir. Elle ne faisait que très rarement cela. Je n'aime pas être privée de libertés. Mais c'était pour mon bien. Et quand elle repartait travailler, m'enfermant à la maison ou chez les voisins, j'avais peur pour elle. Je bois une longue gorgée de grenadine, et pousse un soupir mélancolique.
"-Je veux pas que tu t'en fasses pour moi, Pauline. Je vais m'en remettre. Et n'en parle pas à ton frère s'il te plaît. Tu le connais, protecteur comme il est il va pas vouloir me lâcher. J'esquisse un minuscule sourire. Ce sera notre secret. Je te promets que je le lui dirais quand je serais prête."