Je peux t'accompagner ? J'ai rien à faire et j'aime pas être tout seul.

Ah... Euh, bien sûr, si tu veux ! Viens...

Michael ne faisait pas partie de la Maison des Molière, et il ne devait donc pas connaître le chemin qui menait là-bas. Elodie lui laissa le temps de la rejoindre, puis elle descendit les escaliers à toute vitesse, espiègle, avant de sortir dans le parc. Là, elle l'attendit dans la nuit et il la rejoignit quelques instants plus tard. Puis elle suivit un chemin invisible aux yeux de ceux qui ne le connaissaient pas, le plus direct possible pour aller de la salle commune au bâtiment des Molière. Tout était noir, car c'était la nouvelle lune ; les bruissements des animaux manquaient de faire sursauter la jeune fille, qui marchait rapidement vers la dépendance où sa chambre l'attendait, tandis que l'humidité s'installait, remplaçant peu à peu la chaleur suffocante du jour.

Enfin, une forme sombre se dessina sur le ciel d'un noir de jais, troué seulement par quelques étoiles. Elodie monta et se posa devant la porte où elle alluma une petite lampe. Elle entra en silence, suivie de près de son ami Baudelaire. Elle monta silencieusement les marches avant de s'arrêter devant la porte de sa chambre qui était brillamment décorée ; elle avait peint son nom de plusieurs couleurs avant de coller la feuille sur sa porte. Elle entra, et s'assit sur son lit, fatiguée. Ici aussi, tout était décoré : ses rideaux étaient en patchwork, et des tas de feuilles et de papier, ainsi que de livre et de vêtements se trouvaient un peu partout dans la chambre. Enfin... La jeune actrice l'aimait comme elle était.

Michael s'arrêta sur le pas de la porte, gêné.


Bon ba.. Euh.... Bonne nuit.

Merci...

Elle allait s'allonger quand elle remarqua une petite bête sur l'épaule de son ami. elle se releva et s'approcha de lui.


Attends... Ne bouge pas.

Elle saisit délicatement l'insecte, s'avança à sa fenêtre qu'elle ouvrit en grand avant de laisser s'envoler la bête, puis elle referma la vitre. Sa retournant, la jeune fille dévisagea Michael ; il semblait épuisé, lui aussi. Elle sourit gentiment, sans l'inviter à entrer, juste un sourire de gentillesse et d'amitié.


Je te retiens pas... Bonne nuit... A demain, alors.

En effet, Elodie était du genre à dire soixante fois bonne nuit avant de se coucher pour de bon. Elle hésita un peu. Tous deux étaient juste en face l'un de l'autre, il lui aurait fallu d'un pas pour le toucher, pour... Enfin, elle s'interdit de penser à ça. Hésitante, elle se rapprocha de lui, l'embrassa fugitivement sur la joue puis se retira. D'un geste, elle lui montra le couloir, et à présent, elle pensait qu'il pourrait retrouver son chemin dans le bâtiment sans aide pour rentrer jusque chez les Baudelaire.