Un cadeau tombé du ciel... ||

Sujet: Un cadeau tombé du ciel... || Dim 15 Avr - 13:38

Johanna entra dans la Bibliothèque la tête basse, serrant ses livres de cours contre elle. Ses longs cheveux lui tombaient devant le visage, mais cela l'importait peu, car son regard était rivé sur ses baskets. Elle avait choisi d'aller à cette académie, loin de tout ce qui comptait pour elle autrefois, cependant elle se sentait toujours étrangère au milieu de ces adolescents qui semblaient tous se connaître. Elle se sentait seule, et en cet instant, jamais sa classe de 5e ne lui avait autant manquée. Elle avait besoin d'amis, pourtant, elle avait l'impression que plus jamais elle ne pourrait accorder sa confiance à qui ce soit.

Elle leva le tête un instant, repéra une table inoccupée, tira une chaise et posa son sac à carreaux par terre. Elle ne bougea pas, le regard dans le vague; cette gêne qu'elle avait ressenti en arrivant devant l'école des artistes faisait désormais partie d'elle. Où qu'elle aille, elle était mal à l'aise, l'anxiété la rongeant en permanence. Les seuls moments où elle lui accordait un peu de répit, c'était quand elle posait ses mains blanche sur les touches de son clavier, dans sa chambre, où elle passait le plus clair de son temps. Mais elle avait du travail...

A contrecœur, elle sortit ses affaires, ouvrit ses livres et ses cahiers. Le temps passait, indéniablement, mais Johanna, plongée dans ses exercices, ne vit pas l'horloge tourner au fil des minutes. Quand enfin elle referma son cahier, elle était épuisée, et ses neurones criaient grâce. Elle hésita un instant, puis laissa ses affaires là où elles étaient -elles ne craignaient pas grand-chose de toute manière- et se promena dans les rayonnages. Il y avait quelque chose de sain et de sage dans une bibliothèque, quelque chose qu'elle aimait. Ses doigts parcouraient les étagères, volant entre les volumes. L'odeur du vieux papier lui rappela la maison de la vieille femme avec qui elle avait apprit le piano. Là-bas, les étagère recouvraient tous les murs, tant et si bien que Johanna en était venue à se demander de quelle couleur était le papier peint.
Elle ne sut pourquoi -sans doute parce qu'elle pensait encore à Eliane- mais la mélodie d'un morceau que la pianiste lui jouait quand elle avait bien travaillé remonta du fin fond de sa mémoire. Elle esquissa une grimace, avant d'ouvrir son coeur et ses oreilles à cette symphonie qui n'existait plus que dans sa tête. Elle adorait ce morceau, et elle n'avait jamais trouvé la partition de la version longue. C'est son rêve le plus cher depuis qu'elle avait abandonné l'espoir de son amour de CE2.

Alors que, le sourire aux lèvres, elle se laissait aller contre la fragile étagère, un craquement sourd la tira de sa torpeur. Elle eut juste le temps de lever les yeux vers le plafond avant de voir une pile de partitions lui dégringoler dessus. Elle se retint de crier, mais le choc lui arracha un petit gémissement de souris. Les yeux écarquillés, elle se releva prudemment, essuya la poussière de sa jupe et se précipita vers les ouvrages qui lui étaient tombés dessus. A genoux, elle fouilla à travers le bazar de feuilles, puis sans crier gare, son souffle fut coupé. Johanna avança des mains tremblantes vers le recueil. Elle l'extirpa du tas, le feuilleta, abasourdie.
C'était la version longue.
Elle n'en croyait toujours pas ses yeux lorsqu'une voix la tira de ce qui lui semblait un rêve.

Anna ne savait pas quoi faire. Il lui restait deux heures avant son prochain cours, elle n'avait ni le temps d'aller se promener dans le bois, ni le temps de faire une balade à cheval. La danseuse voulait déconnecter son cerveau des cours, au moins une fois dans la semaine. Une petite détente dans le parc de l'Académie ? Tous les jeunes s'y rendaient lorsqu'ils n'avaient pas cours et l'endroit devenait bruyant. Le seul endroit calme était la bibliothèque... Alors Anna décida que c'est là qu'elle irait. Elle avait grand besoin de solitude, d'un moment de réfléxion dans ses soucis permanents. La blonde quitta sa chambre, son Ipod et ses écouteurs dans la poche, au cas où, qu'elle disait.

L'air était chaud et l'atmosphère lourd. Le soleil, Astre du Jour, répandait ses doux rayons sur la nature. Les arbres captaient la lumière et les flaques d'eaux dû à la pluie de la veille brillaient tel des cristaux. Dans ses petits escarpins turquoise, Anna sentait l'herbe haute, sûrement coupée il y a longtemps, caresser sa jambe au rythme du vent qui la faisait ployer. La danseuse traversa le Parc, effectivement, si elle avait choisit cet endroit, elle n'aurait pas été seule. Trois garçons couraient derrière un ballon de couleur et les filles, assises sur un banc, les regardait en pouffant. A coup sûr elles disaient lequel était le plus beau, le plus "sexy", le plus musclé... Pas très futée ses filles de montrer du doigt chacun d'eux à tour de rôle. Parfois Anna se disait que même la compagnie de certains garçons valaient mieux que celle de ces filles complètement débiles. Enfin, les belles portes de bois de la bibliothèque se dressèrent devant elle. Un écriteau était accroché sur un batant. On pouvait y lire : "Silence, ici on travaille/lit."
Anna adorait cette phrase bien qu'elle la trouvait légèrement stupide. En général, on ne va pas à la bibliothèque pour faire du bruit. Bref, posant ses doigts sur la serrure, elle caressa le vieux bois de la porte. La blonde tourna la poignée, la porte grinça et elle entra.

Anna ouvrit des yeux ronds. A chaque fois qu'elle venait à la bibliothèque elle était subjuguée par les étagères immenses, par le calme, par le nombre d'ouvrages... Anna ne savait pas quoi lire. Elle arpentait les allées en effleurant les vieux livres du bout des doigts. Certains sentaient le vieux, d'autres étaient couverts de poussière, d'autres encore étaient abimés, mais ils conservaient tout leur charme. Un instant même, Anna se crut dans un conte. Silencieusement, elle marchait, dans sa rêverie elle aurait même peut s'envoler pour aller prendre le livre le plus haut... Mais un bruit de fracas de livres la ramena à la réalité. Ayant peur que se soit elle qui est déclenché ce vacarme, brisant le silence magique des lieux, Anna regarda tout autour d'elle. Ouf, elle n'avait pas brisé la sérénité de cet endroit. Elle contourna l'étagère et trouve une jeune fille, accroupi au sol, dépoussiérant sa jupe et regardant autour d'elle d'un air affolé. Anna ne s'en amusa pas mais essaya de se mettre à sa place. Elle ne trouvait pas cela très drôle alors elle se précipita pour l'aider à ramasser les affaires éparpillées.

"-C'est fou la poussière qu'il y a ici."

Engagea t-elle tout en ramassant une partition recouverte d'une fine couche de toile grise. La blonde souffla dessus et un nuage âcre se forma. La brune se retourna et c'est à ce moment là qu'elle se rendit compte de la présence de la danseuse. Elle était beaucoup plus jeune qu'Anna, 13 ou 14 ans à son avis. Mais elle se trompait peut être, ici les apparences ne comptaient pas et Anna était bien placée pour le savoir. Elle était à l'Académie depuis six ans mais elle n'avais jamais vue cette jeune fille, sûrement nouvelle, Anna voulait lui faire un bon accueil.

"C'est fou la poussière qu'il y a ici."

Johanna fit une soudaine volte-face et vit une jeune fille blonde, plus âgée qu'elle sans aucun doute, qui souffla sur une vieille partition. Comme pour confirmer ses dires, un nuage de poussière fut chassé par son souffle. Johanna se retint d'éternuer, posa sa partition sur une table proche puis revint ramasser le bazar qu'elle avait causé, ne sachant que répondre à cette fille qui l'aidait alors qu'elle n'avait rien demandé. C'était gentil, bien sûr, mais plus personne n'avait témoigné d'un franc intérêt à son égard depuis bien longtemps. Non que personne ne se soit occupé d'elle. De l'attention, elle y avait eu droit. De la pitié, surtout. Elle y était même vaccinée, tant elle avait fait l'objet d'une continuelle indulgence. Et c'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait quitté la maison de ma mère. Pour ne plus vivre dans sa pitié, et pour échapper aux souvenirs d'Arles et ses démons qui la poursuivaient jusqu'à Lorient. En se coupant entièrement de mon ancienne vie, elle avait enfin eu l'impression de pouvoir repartir à zéro. Elle n'avait personne pour l'aider, pour la guider, pour la soutenir, pour être avec elle, tout simplement. Et c'était mieux que de devoir, chaque jour, suivre des cours avec des gens qui la regardaient en secouant la tête en se disant: "Pauvre gamine, faut voir comme elle a souffert, allons l'aider." Non qu'elle était populaire, même dans le sens négatif, mais tous ceux qui la connaissaient, de près ou de loin, avaient eu vent du calvaire dans lequel elle s'était fourrée. Elle venait d'arriver dans cette académie, et elle savait qu'elle aurait droit aux railleries qu'on réserve aux nouveaux élèves comme elle, aux blagues de mauvais goût et aux bandes déjà formées et sans pitié qui viendraient la chercher. Sans pitié, hein? Elle avait presque hâte.

Johanna regarda la jeune fille qui lui faisait face. Elle avait l'air gracieuse, et elle était extrêmement mince, comme elle. Johanna n'avait pas spécialement envie d'engager la conversation avec une inconnue, mais elle ne voulait pas non plus qu'elle se vexe. Elle ne pouvait pas comprendre qu'après tout ce que la brune avait endurée, elle n'adresse la parole à personne, ou presque. Depuis son arrivée à l'académie, Johanna avait en tout et pour tout prononcé trois phrases. Une pour dire au revoir à sa mère, deux pour s'intégrer au bâtiment. Enfin, si saluer poliment une assistante à l'emménagement et demander où se situait son dortoir comptait pour s'intégrer. De toute manière depuis près d'un an, la jeune fille timide et effacée qu'elle était ne posait pratiquement jamais de questions et parlait par monosyllabes. Mais bon, elle allait faire un effort.

"Oui, c'est très poussiéreux. Merci de m'avoir aidée."

Bon sang, deux phrase en un réponse. Huit mots en tout. Une première depuis longtemps.

"-Oui, c'est très poussiéreux. Merci de m'avoir aidée."

La jeune fille semblait troublée de sa propre phrase. Anna ne voyait d'ailleurs pas pourquoi. La jeune élève et elle avaient à présent finit de ranger toutes les partitions. Anna voulait connaître cette jeune fille mystérieuse. Il y avait en elle quelque chose d'indécelable, d'indescriptible, d'inouïe. Mais Anna ne savait pas quoi, et elle désirait fortement en connaître l'explication.

"Quel est ton nom ?"

Demanda la danseuse. Elle aurait voulu lui demander : *Ca ne va pas ?* mais s'était abstenue de peur de froisser la brune. Pour ne pas passer pour une impolie, elle reprit :

"-Moi c'est Anna, bienvenue."

Un sourire accompagna ses paroles. La pauvre adolescente semblait perdue au milieu de l'Académie. Anna aimerait bien mieux la connaître. Elle s'obligea à la détailler. Elle était assez maigre, mais n'avait pas l'apparence d'une danseuse. Ses courbes n'étaient pas assez souples. Donc elle n'était pas de la maison des Cygnes, d'ailleurs Anna l'aurait rencontrée avant sinon. Pour ce qui est des autres maisons, elle pouvait être de l'une ou de l'autre qu'Anna ne pourrait pas le deviner. Les artistes et les musiciens avaient tous de très belles mains avec des doigts fins et longs. La brune était toujours en silence, à chaque instant, elle fixait la table où elle avait posée une partition, sûrement importante à ses yeux, car elle la couvait du regard telle une relique du Christ. Elle avait sans doute peur que quelqu'un ne la prenne, qu'elle s'envole ou d'autres choses. Alors Anna se dirigea vers la table sous l'oeil attentif de la jeune fille. Elle prit dans ses mains le précieux papier et lui remit. La tension s'abaissa d'un cran lorsque les mains de la jeune fille se resserèrent sur le papier, le collant contre son coeur. Beethoven. Qui d'autres qu'un musicien prendrait aussi soin d'une partition, de la partition sacrée. Personne.

Sujet: Re: Un cadeau tombé du ciel... || Mer 2 Mai - 13:04

"Quel est ton nom ?"

Johanna sentit que la jeune fille aurait voulu poser une tout autre question, pourtant celle-ci semblait être assez polie pour avoir eu la délicatesse de ne pas le faire; sans doute était-ce une question indiscrète ou bizarre, elle l'ignorait, elle ne savait pas tout se qui se passait dans la tête des autres. Déjà qu'elle avait du mal à savoir ce qui ce passait dans la sienne...

"Moi c'est Anna, bienvenue."

La brune ne répondit toujours pas, ne sachant comment se comporter avec une élève plus âgée qu'elle. Elle venait d'arriver, elle était totalement paumée et elle ne savait pas du tout comment était les gens ici. Le sourire que la dénommée Anna lui adressa la rassura un peu, mais elle détourna la tête pour contempler la partition sur la table, toujours abasourdie qu'au moment où elle repensait à ce morceau, il réapparaisse comme par magie. A cause de cela, elle ne vit pas le regard scrutateur d'Anna qui la détaillait tout en essayant de deviner à quelle maison elle appartenait. Elle tiqua lorsque la blonde se dirigea vers la table pour prendre le parchemin froissé entre ses mains, mais quand elle la lui tendit ses craintes retombèrent et elle serra la partition contre son coeur. Alors, au beau milieu de la Bibliothèque de l'Académie où elle avait elle-même choisi de se retirer, elle esquissa un sourire.
Bon d'accord, pas un vrai sourire, plutôt un ébauche faible des coins de sa bouche qui se soulèvent, mais cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas montré sa joie (et pour cause, elle n'avait pas eu beaucoup de chose qui auraient pu la réjouir) qu'elle eut l'impression d'éclater de rire en dansant la Macarena. Pour la deuxième fois en seulement quelques minutes, elle ouvrit la bouche et sa voix timide s'adressa à Anna.

"Moi, c'est... Johanna. Merci de ton aide... et de ton accueil, tu dois être la deuxième personne à qui j'adresse la parole depuis mon arrivée."

Vingt-cinq mots!! Si sa meilleure amie était là, elle l'attraperai par le col de son chemisier et hurlerai: "Qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait de la véritable Johanna Duncan?" Elle l'entendait d'ici. Pourtant, elle avait l'impression qu'un verrou se brisait en elle, libérant le chemin de la parole. Elle avait l'impression de renaître.

Sujet: Re: Un cadeau tombé du ciel... || Mer 2 Mai - 13:58

"Moi, c'est... Johanna. Merci de ton aide...
et de ton accueil, tu dois être la deuxième personne à qui j'adresse la
parole depuis mon arrivée."

Anna n'en revenait pas. Il est vrai que les gens d'Artistic Académie ne parlait pas souvent aux nouveaux élèves, mais de là à ce que personne ne lui adresse la parole. Anna essaya de se mettre à sa place. Mais elle n'y parvenait pas. Lorsqu'elle était arrivée, tout les gens de son âge étaient nouveaux. Pauvre Johanna, elle semblait perdue en rêve et réalité, perdue dans ce monde qu'était l'Académie. Anna décida d'aider cette adolescente fragile comme une feuille, timide et qui n'ouvrait pas beaucoup la bouche. Anna était elle même assez timide en présence de garçons de son âge ou pus vieux, mais elle n'avait aucun mal avec les plus jeunes. Anna lui dit :

"-Si tu as besoin d'aide, des questions, je suis là."

Anna la regarda. Elle semblait réfléchir à la proposition d'Anna. Celle-ci regarda tout autour d'elle. Les jeunes qui lisaient tranquillement assit dans des poufs levaient le nez au dessus de leurs livres et écoutaient leur conversation telle des commères de bon voisinage. Voyant ces vautours près de leur proie, Anna prit Johanna par le bras et l'emmena à l'écart des oreilles indiscrètes. Si on ne pouvait plus être tranquille, même à la bibliothèque, où allait le monde ? Bonne question. Anna ramassa son sac qui trainait à ses pieds et la mit sur son dos. Elle invita Johanna à venir se promener dans le parc, histoire de faire le tour des locaux. Les deux jeunes filles firent un tour par le bureau où Johanna avait laissée ses affaires et sortirent dehors. Le soleil était radieux. Les oiseaux piaillaient en coeur. Anna tourna son regard sur Johanna.

"-Tu te plais à l'Académie ?"

Même si la jeune fille était là depuis peu, elle pouvait donner son avis, son jugement, sa première impression. Anna ne voudrait, quant à elle, quitter Artistic Académie pour rien au monde.

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[Pardon pardon pardon pardon!! --' Je le ferais plus]

"Si tu as besoin d'aide, des questions, je suis là."

La jeune fille releva la tête, surprise et ne sachant que répondre. Elle avait de la chance d'être tombée sur quelqu'un qui voulait bien l'aider, mais justement cela faisait des années qu'en voulant l'aider, les gens ne réussissaient qu'à la déprimer encore plus... même si certains le faisaient parfois exprès, personne n'avait jamais réussi à trouver les mots juste pour la consoler. Alors ce n'était pas une élève de l'Académie plus âgée qu'elle, en plus, qui allait la faire sortir de son mutisme.
*Calme-toi Johanna... personne ne te connais ici, et personne ne connaît cette histoire ridicule qui remonte à 2 ans. Détends-toi un peu!*
Johanna essayai de formuler une réponse dans sa tête lorsqu'Anna jeta un regard agacé vers les autres élèves qui écoutaient leur conversation le plus normalement du monde et l'entraîna vers la sortie après qu'elles eurent récupéré leurs affaires. Elle lui proposa de faire un tour au parc, et la jeune fille, encore un peu surprise, n'eut pas le coeur à refuser. Elle lissa la partition puis la rangea dans son sac avec délicatesse, avant d'emboîter le pas à celle qu'elle pourrait presque considérer comme "son ange gardien".

"Tu te plais à l'Académie ?
-Disons que je n'ai pas trop le choix puisque je ne compte pas retourner chez moi, alors..."

Johanna ôta son bonnet léger, replaça sa frange sur le côté puis remit son couvre-chef sur la tête. Sans quelque chose pour la cacher aux yeux des autres, elle se sentait... mal. Et comme c'était une merveilleuse journée ensoleillée, elle avait doublement besoin d'un chapeau. Elle détestait le soleil.

"En fait, j'ai choisi d'aller à l'Académie, mais maintenant je n'ai plus vraiment le choix. Je ne compte pas revenir embêter ma mère et perturber son bonheur de famille parfaite. Quant à retourner chez mon père, c'est hors de question."

Maintenant que l'adolescente déprimée avait débarrassé le plancher, tout le monde se portait bien mieux. Sa classe qui entrait maintenant en 3e ne se dissoudrait jamais de toute façon, celle de son ancien amour était ravie de la voir partir à l'autre bout du pays, son père devait traîner quelque part dans le bar du coin en noyant son chagrin dans l'alcool, et sa mère, ben sa mère, elle préparait sans doute la chambre du bébé... Encore une fois, la seule qui n'était pas heureuse, c'était elle-même.

"Ca t'est déjà arrivé... demanda-t-elle en s'asseyant sur un banc, le regard dans le vague, de prendre la décision que tu considères comme la meilleure de ta vie et finalement de te rendre compte que, comme toutes les autres, elle finit par se retourner contre toi?"

-Disons que je n'ai pas trop le choix puisque je ne compte pas retourner chez moi, alors..."

Dis moi, tu habites loin, tes parents ne t'aiment pas, en as tu ? Je ne connais pas le double sens de cette phrase, mais elle semble avoir sur elle un impacte assez important. Johanna enleva son chapeau, remit ses cheveux en place, puis le reposa sur sa tête. C'était un joli petit bonnet, mais pourquoi le mettre alors qu'il fait beau et chaud ? Un style ? Peut être... La brune prit la parole.

"En fait, j'ai choisi d'aller à l'Académie, mais maintenant je n'ai plus vraiment le choix. Je ne compte pas revenir embêter ma mère et perturber son bonheur de famille parfaite. Quant à retourner chez mon père, c'est hors de question."

Aïe, les parents divorcés, ce n'est pas ce que préfère les enfants. Surtout lorsqu'ils sont divorcés récemment, mais certains enfants le vivent bien. 13 ans, voilà le pire âge pour un divorce de parents. L'enfant commence à faire ce qu'ils appellent la crise d'adolescence et l'enfant à besoin plus que jamais de ses parents, alors si ceux-ci leur tourne le dos... Johanna ne semblait pas tellement dans son assiette, on pouvait même penser qu'elle n'aimait pas ses parents, ou en tout cas son père. Pourquoi ne pas vouloir retourner chez lui ? Bref, tout ceci ne me regarde pas tellement, je ne suis pas ici pour me mêler de ses affaires familiales. La petite semblait perdue dans ses pensées, comme dans une bulle, seule avec sa conscience et réfléchissant à haute voix. La jeune fille s'assit sur un banc pour continuer la discussion. Je me posta à ses côtés et attendit qu'elle continue.

"Ca t'est déjà arrivé...de
prendre la décision que tu considères comme la meilleure de ta vie et
finalement de te rendre compte que, comme toutes les autres, elle finit
par se retourner contre toi?"

Lorsque je prends une décision, en général, je regarde toutes les possibilités qu'elle m'offre. J'ai toujours pensé que prendre une décision seule pouvait être une bonne chose, puis finalement, non. Mais une décision ça ne se prends pas à la légère. Si Johanna a prit une décision qu'elle pensait être la meilleure et qu'elle s'est retournée contre elle, c'est qu'elle n'en a pas vue toutes les possibilités. Et puis, à partir du moment où elle pense que c'est la meilleure de sa vie, c'est forcément qu'il y a quelque chose de bien dans cette décision.

"-A vrai dire, je ne sais pas. Une décision ne se prends pas à la légère, c'est comme une demande en mariage, il faut en voir les conséquences, voir ce que ça va te faire dans l'avenir. C'est comme ça que je résonne pour prendre une décision importante."

Sinon, comment choisir, comment prendre une décision devant un choix Cornélien ? C'est impossible, ou alors on tire au sort, mais c'est la pire des cxnneries à faire. Si on tire au sort, on prends toujours celui que le sort n'a pas choisi juste par ce qu'on a peur de ce que ça va faire. Être sur, voilà ce qu'il faut par dessus tout. Être dans l'incertitude n'apporte rien de bon, jamais.

Sujet: Re: Un cadeau tombé du ciel... || Mer 5 Sep - 10:02

"A vrai dire, je ne sais pas. Une décision ne se prends pas à la légère, c'est comme une demande en mariage, il faut en voir les conséquences, voir ce que ça va te faire dans l'avenir. C'est comme ça que je résonne pour prendre une décision importante."

Je laissai échapper un petit rire jaune. Une demande en mariage! C'était plutôt tout le contraire... D'habitude, il était vrai que je ne résonnais pas comme Anna pour prendre des décisions... je fonçai tête baissée, et je ne tenais compte que du bonheur à court terme... j'avais fonctionné différemment pour l'Académie. Je savais que là-bas, je pourrais reconstruire ma vie, que personne ne me connaîtrait, et je savais que c'était le meilleur choix que j'avais jamais fait. Pourquoi alors cela avait-il encore capoté? Bon, ce n'était pas un échec total, et je n'était arrivée que depuis une semaine, à peu prés, mais ce n'était pas du tout comme prévu... Hormis le fait d'avoir rencontré Anna, rien n'avait vraiment changé... ou alors, c'était peut-être moi qui avait un problème? Enfin, ça je le savais depuis toujours, que j'étais un peu cinglée, mais si je n'arrivait plus à m'intégrer, c'était sûrement de ma faute. Je ne pouvais pas y faire grand-chose. J'avais du mal à accorder ma confiance aux gens maintenant, c'était comme ça, et en même temps on pourrait se demander comment ça aurait fait pour ne pas être le cas. Après un tel coup bas...

"Je... je comprends, répondis-je. Avant je ne faisais pas du tout comme toi. Mais je pensais qu'en entrant à l'Académie, je pourrais repartir à zéro, que même si c'était dur au début, ce serait beaucoup mieux pour moi, à long terme. Pourtant ce n'est pas du tout comme je l'avais imaginé. Plus j'y repense, plus j'ai l'impression que venir ici était un dernier recours plutôt qu'un choix."

Je devais l'ennuyer avec mes réflexions de monologues. Qui a envie de rester avec une fille qui se parle à elle-même et s'apitoie sur son sort? Personne. A part les dépressifs. Je pourrais peut-être trouver un dépressif dans cette école, non? En tout cas, la première élève à m'avoir accueillie était sympathique, même si elle était plus âgée que moi, je n'allais pas faire grand-chose pour la repousser... marre la vie de Sans Amis Fixe, zut à la fin!!

"Hum je... je sais qu'on viens de se rencontrer et que ça peut te paraître un peu bizarre, mais... ça te dirait qu'on soit... amies? Je ne connais personne encore dans ma Maison..."

Sujet: Re: Un cadeau tombé du ciel... || Sam 8 Sep - 13:52

"Je... je comprends. Avant je ne faisais pas du tout comme toi. Mais je pensais qu'en entrant à l'Académie, je pourrais repartir à zéro, que même si c'était dur au début, ce serait beaucoup mieux pour moi, à long terme. Pourtant ce n'est pas du tout comme je l'avais imaginé. Plus j'y repense, plus j'ai l'impression que venir ici était un dernier recours plutôt qu'un choix."

Un recours est un choix. La vie est faite de choix, tous plus dur les uns que les autres. Ce qui me vint à l'esprit c'est que Johanna n'était pas heureuse dans sa famille, ou là où elle était avant, car si c'était un recours que de venir ici, alors c'était qu'elle vouait à tout prix partir de cet endroit où elle vivait, prenant sa première chance de quitter cette maison et donc, ne réfléchissant pas trop avant d'agir. En fait, elle avait sauté sur l'occasion , elle avait agit sans réfléchir. Pour elle aller à Artistic Académie la sauvait d'un endroit affreux ou alors qu'elle ne pouvait plus supporter. La pauvre élève semblait perdue dans ce monde si différent que celui qu'elle devait connaitre. Ici, ce n'était pas un endroit où tu es avec tes parents, tes anciens amis... Tu quittes tout pour venir ici, mais des amis, en général tu t'en refais assez vite. Enfin, ça dépend des gens, les renfermés qui restent dans leur coin et bah ils s'en font pas. La petite brunette me regarda et me demanda d'une voix trahissant sa timidité :

"Hum je... je sais qu'on viens de se rencontrer et que ça peut te paraître un peu bizarre, mais... ça te dirait qu'on soit... amies? Je ne connais personne encore dans ma Maison..."

Mhh. Oui moi je veux bien, ça ne me dérange pas, c'est d'ailleurs une question un peu bizarre. Surtout le fin, je ne suis pas dans sa maison, cette fille est une beethoven née alors que je suis un cygne disons, pur sang. Je lui sourit. Pas de problème ma petite.

"-Bien sur !"

J'aurais pu rajouter viens je vais te faire visiter les locaux ou encore, viens je vais te présenter à mes amis. Mais je voulais qu'elle me le demande par elle même, lui offrir une ouverture optionnelle seulement si elle le désir.

Sujet: Re: Un cadeau tombé du ciel... ||

» Quand le masque du comédien tombe, c'est toute la pièce qui s'effondre | PV Aroon
» Saute et ne tombe pas, ou tu mourras. [ Libre ] || UC ||
» La nuit tombe, vous rentrez, malheureusement votre attention est attirée.»|Ethan|
» Haaaan, c'est un cadeau secret pour Papa *___*
» Car ce cadeau n'égalera jamais tout ce que tu à fait pour moi. ♥

Un cadeau tombé du ciel... ||

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