Juliette ne sait pas ce qu’elle veut. C’est une indécise et elle n’aime pas faire des choix. Ca peut paraître idiot et ça l’est. En quelque sorte, elle se contente toujours de ce qu’elle a. Elle peut paraître forte mais ne l’est pas. Elle sait qu’elle est faible et se trouve elle-même pathétique. S’il y a bien quelque chose qu’elle déteste, c’est provoquer la pitié des gens. Elle déteste aussi passer pour une pauvre fille car elle est bourrée d’orgueil et d’amour propre. Pourtant, c’est ce qu’elle est. Une pauvre fille perdue qui est victime de son passé. Elle n’est pas bête. Elle réfléchi beaucoup et analyse longuement. Elle n’est pourtant pas capable de trouver des solutions à tous ses problèmes. Elle est assez renfermée. En fait c’est cela son plus grand problème. Elle semble être à peu près normale de l’extérieur mais intérieurement c’est tout le contraire. Parfois, Juliette se demande comment elle réussi à cacher tout son mal être aux autres. Surement grâce au peu de fierté qu’il lui reste. Même si elle a peu d’estime pour elle-même.
Mais c’est aussi une étudiante rêveuse qui est souvent dans la lune. On pourrait la croire asociale mais c’est tout le contraire. Les gens viennent à elle spontanément et la trouvent souvent attachante. A croire qu’elle dégage un certain charme –n’essayez même pas de lui faire admettre- attirant les gens. Mais c’est aussi quelque chose qui peut lui nuire : La jeune fille a trop souvent attiré les mauvaises personnes. Celles qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Qui l’ont malheureusement transformé, passant d’une fille pleine de vie à une fille morose et lunatique. Qui ont tué la vraie Juliette et ont laissé une étudiante souffrante au caractère bien trempé. Faussement arrogante pour surveiller ses arrières et souvent insolente elle parait insupportable quand elle révèle cette partie de son caractère. Elle est loin d’être un cadeau. Très loin.

18h59.
Le vieux parquet grince sous tes pas. Jamais il n’a été changé te semble t’il. Aucune des fines lattes n’est droite mais quelle importance. Toi qui connais si bien ses couloirs, tu ne risques pas de tomber. Tu portes un regard mélancolique sur ces murs et ces classes qui t’entourent. Tu traverses littéralement tout le bâtiment, sans n’oublier aucun recoin. Certains endroits te font encore sourire, d’autres te serrent le cœur. Tu t’arrêtes quelques fois, pour vérifier qu’une gravure est toujours présente, qu’une inscription n’a pas été effacée. Tu es seule, errant dans le lycée. Pourtant tu fermes les yeux et tu les entends encore parler, marcher, crier, pleurer, tomber, rire… Tu passes devant les salles de musique et la réserve ou vont travailler les jeunes musiciens prodiges de la cité scolaire. Tu entends encore le son du violon, du piano, de la flûte traversière… Tu descends les escaliers centraux du bâtiment C pour la dernière fois, toi qui les as tellement de fois empruntés. Les marches de l’escalier en marbres défilent si vite sous tes pieds. Entre les étages tu t’arrêtes pour admirer cette magnifique vue. Tu prêtes particulièrement attention aux bancs de la cours. En particulier à un. Le tient en quelques sortes, celui que tu as toujours fréquenté avec eux. Tu continues ta descente, t’accrochant à la rampe, comme avant. Tu cours, tu flânes, te comportant comme la gamine que tu n’es plus. En bas, tu t’arrêtes et pousse la porte. Tu es maintenant dans la cours en contrebas, tu marches. Tu pleures, des larmes coulent de tes joues, ce n’est pas la première fois pourtant. Mais là, ce n’est plus pareil. Le soleil se perd dans le ciel orangé. Les rayons encore intenses éblouissent tes yeux et font briller tes larmes. Tu te diriges vers l’escalier qui mène au hall. Il est au bout de la cours mais tu l’atteins bientôt et monte. Il n’y a personne, tu avances. La grande pendule dominant la cour indique qu’il est sept heures. Il n’y a plus personne à cette heure là. On entend les oiseaux chanter. C’est la première fois, d’habitude ils ne viennent pas en pleine journée, sûrement à cause de la présence des élèves. Le printemps est lancé. Sonne la cloche de l’Eglise d’à côté : les sept coups rythment tes pas. Encore quelques marches, tu inspires doucement. L’air est si bon, si frais. Tes yeux encore humides se ferment, comme pour en profiter une dernière fois... Tu te retournes en ouvrant les yeux et grave cette image dans ta mémoire. Tant de souvenirs t’immergent. Tout ses bons et mauvais moments, si intenses eussent-ils étés. Dans ta tête plusieurs images se bousculent. Tu te revois encore là, avec eux. Ses murs que tu connais si bien. Chaque centimètre de matière à une signification bien particulière pour toi. Dans cet espace, si vaste, tu aurais envie de courir à t’en crever les poumons. Tu restes pourtant en place. Tous ses visages qui se bousculent dans ta tête, tu sais que tu ne les oublieras pas. Tu te mords les lèvres tandis que ton cœur bat trop fort dans ta poitrine. Le vent qui souffle te fait frissonner. Tu as froid mais ne bouge pas, comme hypnotisée par toute cette beauté autant physique que sentimentale. Tu ne sais pas bien pourquoi, mais tes yeux s’humidifient de plus en plus. Tes jambes ne semblent plus pouvoir te porter. Tu t’effondres lamentablement sur les marches et entoure tes genoux avec tes bras. Ta réaction est bizarre mais je la comprends bien. Mais pourquoi, pourquoi a-t-il fallu que tout se termine ainsi … ? Tu t’en veux tellement. Tu voudrais changer les choses, retourner en arrière, mais il est trop tard. Il ne te reste plus qu’à assumer. Mais assumer comment ? En abandonnant tout, laissant derrière toi un grand vide ? Tu n’as pas le choix, hein ? Alors vas-y, pars. Je sais que tu souffres mais tout est de ta faute après tout.
Tu hésites puis te lèves, te retourne et pars en courant, le cœur brisé mais chargé de souvenirs et de pensées nostalgiques. Tu ne me voies pas mais moi je te regarde. Je te vois m’abandonner. C’est ça, pars. Cours. Tu sais qu’on ne se reverra jamais. Laisse-moi seule, pour la première fois, sans toi. Je t’aime trop pour te détester mais tu me détruis. Je ne t’oublierais jamais, tu sais. Jamais. Toi non plus, tu ne m’oublieras pas, je le sais. Je t’aime mais tant pis, puisque tu t’en vas. Un jour peut être reviendras-tu… Ou peut-être pas. Un jour peut être tu oublieras. Je sais que c’est impossible. C’est ça, cours vers ton nouvel établissement. Fuis, encore une fois pour tout reconstruire. Cela n’effacera pas toutes ces années. Nos chemins se séparent ici. Je ne resterais pour toi qu’un vague souvenir, subsistant éternellement dans ton esprit impuissant... Adieu.

Juliette a un physique qu’elle trouve bien évidement banal & horrible. Mais pour la décrire, il va falloir être réaliste.
C’est une jeune fille ayant déjà presque entièrement ses nouvelles formes adultes. Elle est plutôt grande et a les hanches proportionnellement bien dessinée, pile comme il faut. Ses cheveux ondulant et formant de très légères boucles sont châtains clair, à la limite du blond. Quand elle est au soleil, on pourrait s’y méprendre, avec tous ses reflets dorés parcourant sa chevelure. Des sourcils fins et clairs et des yeux vert-noisette dessinent son visage. Cela dépend. Ses cils sont longs et courbes. Son nez est lui aussi fin et très légèrement retroussé sur le bout. Elle a une bouche dite de parisienne. Et oui, ses lèvres ondulent comme les formes de deux cerises et sont maquillés d’un rose pale rafraichissant sa mine. Son cou n’est pas très long et ses épaules forment presque un angle droit. Elle porte souvent des robes estivales et un peu courte, tout en restant descente. Ses jambes sont assez grandes et fines, lui permettant de courir -ou plutôt de fuir- rapidement. Elle porte tout le temps des talons à hauteur raisonnable mais rarement en dessous des 5cm. Juliette n’est pas particulièrement fière mais se tient bien droite. C’est en partie parce qu’elle a fait de la danse. Elle court vite et est souple. Elle contrôle chacun de ses gestes. En effet, chaque chose qu’elle fait, elle le fait avec une grâce qui semble naturelle. Mais cela étant assez discret, on le remarque à peine. Elle dégage un charme enivrant sans vraiment s’en rendre compte. Son sourire est naturel et charmeur. Mais il est néanmoins très difficile à décrocher. Il lui arrive d’avoir des comportements d’angoisse et de stress qui font qu’elle est toute tendue. C’est quelque chose qui lui est difficile à cacher et qui se voit énormément, quand cela arrive. Depuis qu’ils l’ont détruite, elle a une allure fatiguée et se promène sans cesse avec des cernes sous les yeux. Elle a un air malade avec sa peau pale comme celle d’une poupée de porcelaine. Elle est amaigrie et ses jolies lèvres sont toutes abimées. Son regard est terne et triste, ses gestes de moins en moins contrôlés. Son mal être est tel, qu’il se voit physiquement. Elle n’est plus, belle.

Juliette s'est toujours intéressée à la musique. Déjà petite, elle en écoutait souvent. Mais depuis ses 12 ans, elle ne peut réellement plus s'en passer. C'est comme sa drogue. La musique manipule son humeur et ses pensée au fil des jours. Par ailleurs, elle joue du violon et du piano. Elle est aussi compositrice à ses heures perdues.
Juliette est passionnée par la nature et aime s'y promener de longues heures. Elle aime lire et écrire, chanter, danser, monter à cheval, essayer la guitare de son frère sans lui demander la permission. Elle aime aussi rouler ses parents dans la farine en faisant le mur régulièrement et en faisant tout le temps le contraire de ce qu'ils désirent. Une vraie peste.