Pour mon côté mental, je suis sûre à cent pour-cents que j'ai hérité de ma mère ! Cet air calme, posé et serein reflète le plus gros de ma personnalité. Je suis souvent dans mes pensées et même dès fois dans la lune. J'aime rêver et penser à d'autres choses qu'à l'instant présent. Par contre, j'ai un peu de mon père, et pour ce côté, je suis contente. Moi, contrairement à ma mère, je ne m'écrase pas devant les autres. J'exprime mon opinion sans blesser les autres et le plus calmement possible. Je crois que dans ma vie je ne me suis jamais vraiment énervée. Quand quelqu'un me pousse à bout je suis plus du genre à tomber en larme qu'à rétorquer. C'est peut-être une faiblesse, je sais pas.

Du plus loin que je me souvienne, je n'ai jamais connu l'amour de mes parents. Je voyais mes amis sortir de l'école, embrasser leurs parents qui leur apportait un goûter, moi, le voiturier m'ouvrait la porte toujours avec cette même phrase « Mademoiselle » et se sourire qui ne se défait pas de sa bouche. Oui, mon père descends d'une famille vieille et très noble et il dirige une grande boîte d'immobilier. Quand à ma mère, elle s'écrase devant mon père, ne dit rien et si elle ouvre la bouche c'est pour le soutenir. Sinon, c'est une grande pianiste, elle accompagne des orchestres. A part ça, je peux dire que j'ai eu une enfance très aisée et très tôt ma mère m'a initier à la musique.

Dès 7 ans, j'y est trouvé mon bonheur; le violon. Il me permettait de m'échapper de la réalité, moi, fille unique d'un père qui n'hésite pas à écraser les autres pour avancer. J'ai jamais supporté mon père, si, peut-être toute petite, je l'admirais pour ce qu'il faisait. Puis, quand j'ai vu ma mère pleurer à plusieurs reprises part sa faute, je ne l'ai plus supporté. Vers 9 ans, mes parents ne se supportaient plus. Ils s'engueulaient tout le temps. Ils n'ont pas voulut divorcer pour ne pas donner une « mauvaise image à leur fille ». C'était trop tard. Maintenant je me rend compte qu'il y avait autre chose. La boîte de mon père s’effritait petit à petit, il avait beau avoir une grosse fortune, les revenus de ma mère n'étaient pas négligeables. Pff, ce mec n'était attiré que par l'argent. Il me dégoûte. Dès qu'une dispute éclatait dans la maison je me retirais dans la jardin où dans ma chambre où je prenais mon violon pour jouer un morceau et retrouver mon rêve. Pour comprendre la raison pour laquelle j'étais née, pourquoi j'étais ici.

J'ai continué de jouer, je devais vraiment pas mauvaise, très bonne même. Avec maman on faisait des petits duo entre nous, c'était sympa. Jaque, mon père, a toujours été très fermé à l'art, que ce soit la peinture ou le théâtre. Il ne voyait que le profit. Je grandissais, je prenais des cours de musique, je traînais avec des amies ( même si c'était difficile avec la loi qu'imposait mon père à la maison ) , ma mère faisait partie de mes amies, on sortait, faisait du shopping, c'était finalement la seule à réussir à convaincre mon père que, non, on allait dévaliser la carte bancaire. Peut-être qu'au fond, il l'aimait réellement ? Cette question reste sans réponse.

J'avais 13 ans, les amourettes commençaient. Des petits bisous par là, quelques flirtes avec des garçons encore tout mignons. Dans mon genre, j'étais pas mal ; dans mon époque ( ou celle de mes parents ) jolie blonde aux yeux ambré. Dès cet âge là, j'en ai fait craqué quelques-uns. Ça n'a pas duré bien longtemps. Mais ça a réchauffé mon cœur, si seul. Je continuais évidemment le violon, c'était ma passion, ma vie, mon univers à moi. C'était peut-être ça qu'ils aimaient chez moi, les mecs. Je sais pas. Bref, mes années de collèges sont finalement passées très vites. J'ai obtenue mon brevet haut la main, avec une très grosse pression de mon père. C'était l'image et l'honneur de la famille qui était en jeu. Euh, pour vous dire, j'ai un oncle célibataire agriculteur, un tante mariée dont les enfants ont tous juste trois ans et qui déteste mon père ( je la comprend ) et il ose me parler « d'honneur de la famille ». Il faudrait peut-être qu'il pense à revenir dans notre époque. Mais je crois que personne pourra le changer, c'est trop tard.

Mon entrée au lycée est passée inaperçue, par moi comme par mes camarades de classe. J'ai finalement hérité du caractère invisible de ma mère, si doux et si posé. Le genre de poupée qu'on peut torde dans n'importe quel sens sans qu'elle s'en aperçoive ou même ne proteste. J'ai été manipulé, à plusieurs reprises, par des garçons, par des filles en qui j'avais confiance. Mais j'avais de réelles amies sur qui compter. Surtout Julia et Laure. On délirait, on se faisait des sorties. Bref, une vie d'adolescente qui rêve de vivre heureux et d'avoir des enfants. Julia voulait être coiffeuse et voulait donc arrêter après la seconde pour aller dans le domaine professionnelle, quant à Laure, elle voulait faire des études scientifiques pour faire avancer la sciences, découvrir des vaccins et d'autres choses qu'elle disait « merveilleuses ». Moi, je voulais consacrer ma vie à la musique, au violon. Je jouais des heures par jours, même la journée. Des personnes appréciaient, d'autres moins, on ne peut pas plaire à tout le monde. Je jouais dans la rue pour le plaisir, parce que moi, l'argent ne m'intéressait pas. Je savais que je pourrais intégrer les plus grandes écoles. L'argent n'était pas le problème, je voulais juste le talent et on me disait souvent que je l'avais.

C'était il y a un an à peine maintenant. C'est marrant, j'ai l'impression que c'était hier. On s'était retrouvé, enfin, Julia, Laure et moi pour une soirée en boîte, ce qu'on rêvait de s'organiser depuis la seconde. Les événements ne sont pas très clairs dans ma tête. Je sais juste qu'à peine rentré dans la boîte, il devait être vingt-deux heures, mon cœur à tapé très fort. On a dû boire pas mal. Je me souvient plus bien. Mais c'était bon, magique et superbe. Son sourire enjôleur. Son odeur légèrement piquante et ses gestes si doux. C'était un vrai rêve, comme si je jouais du violon. Nous étions proches, nous profitions de cet instant magique. Nous savions que ce moment resterait gravé dans notre mémoire, même si la soirée avait été bien arrosée. Nos visages étaient de plus en plus proches. Mon coeur battait follement dans ma poitrine. Comme s'il n'avait jamais battue aussi fort. C'était extraordinaire, je n'avais jamais ressentit rien de tel. J'aurais voulut recommencer ça tous les jours si je pouvais ! Les sentiments s’emmêlaient mais ... on s'est embrassé. J'avais posé mes mains sur ses épaules et … elle un peu plus bas. Oui, je ne sais pas si c'était l'alcool ou réellement mes sentiments. Mais j'étais en train d'embrasser une fille. Dieu que c'était bon. Je m'en rappel encore et je ne suis pas prêt de l'oublier. Je ne veut pas oublier cet instant, ni elle. On a finit la nuit dans son lit, quant à Laure et Julia, je ne sais où elles ont finit.

Avec Naomie on a apprit à se connaître et à s'aimer. Ce n'était pas comme avec un mec, c'était plus doux, plus apaisant. Lors de la soirée, elle avait chanté. Mais elle se souvenait plus non plus comment on avait finit par s'approcher. Nous étions totalement différentes, elle était brune, cheveux court et style punk. Mais j'aimais tout chez elle. Pas un seul de ses aspect me repoussait. Je la désirait, elle aussi me désirait. Je voulais construire ma vie avec elle, elle aussi. Nous étions en 2011, les homosexuels sont intégrés dans la société. Sauf dans ma famille peut-être. Je voulais la présenter, à ma mère, à mon père. Leur expliquer calmement que je voulais vivre avec elle et que j'étais prête à assumer le fait d'être lesbienne. Je crois qu'ils n'étaient pas tout à fait de mon avis. Déjà rien que son style les a repousser. Je me souviendrais toujours de cette scène.

« Papa, Maman, j'ai quelqu'un à vous présenter ! »
« Bonjour, je m'appelle Naomie et … »
«  Hooo, bienvenue à la maison Naomie, tu es une amie de Maelys, soit la bienvenue ici ! »

C'était un silence gêné qui avait suivis ses paroles. Mon père n'avait rien dit, il nous fixait. Ou peut-être avait-il remarqué la main de Naomie cherchant désespérant la mienne pour se raccrocher à quelque chose. Je ne sais pas. Mais il fallait le dire, j'étais prête à l'assumer.

«  Maman, papa,... Naomie et moi sommes ensemble depuis bientôt deux mois ... »

J'ai attrapé sa main, j'avais trop peur de leur réaction. Il y a eu un nouveau silence. Le visage de ma mère s'est fermé. Mon seul secours avait disparu. En un instant, mon père avait bondit et était rouge de colère. Il avait gueulé un truc du genre.

« Maelys, tu nous fait honte, nous, à toute la famille ! Comment pourrait-on accepter des personnes aussi bizarres dans notre famille ?! Comment oses-tu nous dire ça comme si c'était normal ?! DEHORS, ne remet plus jamais les pieds ici ! »

Je m'étais attendue à ce qu'il le prenne mal, mais pas à ce point... Dehors, il s'était mis à pleuvoir, évidemment. Nous étions là, Naomie et moi, dans le silence mordant de la nuit. Puis, elle s'est levée et m'a dit doucement à l'oreille.

« Je crois, qu'il faut qu'on fasse une pause, tes parents ne sont pas près. »

On s'est échangé un dernier baiser. Peut-être aussi bien que le premier. Pleins de sous entendus, pleins de promesses. Ce n'était qu'un au revoir. Nous nous retrouverons bien un jour. N'empêche qu'en une nuit, j'avais perdu tout ce qui m'étais chère. Ma famille et mon amour. Je n'avais plus rien à faire à Paris. J'avais eu vent d'une école artistique comportant un internat. J'avais réunis assez d'argent pour payer les frais d'inscription. J'ai passé les examens d'entrée. Je ne sais pas si j'ai été réellement au niveau. Mais j'ai été acceptée ! Les portes d'Artistic Academy s'ouvrent devant moi, pour le meilleur et pour le pire, pour encore vivre beaucoup de bonheurs et de souffrances, pour enterrer ma famille et ensevelir Naomie.

Je suis quelqu'un de tout à fait banale. Je suis plus grande et fine, c'est vraie, même peut-être un peu trop maigre à mon goût, mais ça. Je suis blonde aux yeux ambré, ce qui est assez rare chez les Hommes, c'est vrai! J'ai un petit nez qui remonte, oui c'est vrai je l'aime bien mon nez. Des jolies lèvres et un petit sourire timide. Bon, mon avis sur moi ne sera jamais le vôtre ! Je m'habille assez classique, j'aime de tout, même si je suis assez féminine, donc j'aime porter des robes, des jupes, mettre des collant. J'aime beaucoup les chemises aussi, donc je met beaucoup de chemises ! Enfaîte j'adore les chemises bleues. Pour les chaussures, j'aime être à l'aise. Donc je met souvent des tatanes, des tong et des sandales. Et en hiver … des bottes, assez simplement.

Ma plus grosse passion reste évidemment le violon. Je donnerais ma vie pour pouvoir continuer à jouer encore et encore. J'aime jouer du violon dehors par les belles journées. J'aime les endroits calmes et tranquilles, où l'on peut trouver facilement la paix. Comme dit plus haut, j'adore les chemises, pour les chemises, je préfère encore plus les mettre au printemps, en été et en automne, lorsque les feuilles tombent. J'aime pas l'hiver. Niveau loisir, je suis assez ouverte même si le sport c'est pas trop mon truc, mais j'ai bien hein ! Je suis juste un peu nulle !