Coupable, de quoi au juste ? (Libre)

La salle serait pleine à craquer, et l'accusé serait quelqu'un de connu, quelqu'un de type "ennemi public numéro un", ou alors quelqu'un d'apparence banale, qui aurait commis les pires fautes imaginables. Antarès serait le juge, et sa cour serait une cour bien particulière - elle serait la SIENNE, avec SES règles. Pas de jurés, seulement lui et lui seul, qui mènerait la danse comme bon lui semblerait, s'objectant lui-même, passant parfois des dizaines de minutes en réflexion silencieuse. Il aurait suivi l'enquête lui-même, connaîtrait chaque preuve par coeur, chaque témoignage, et les avocats n'auraient plus qu'à se débrouiller eux-même pour le faire changer ou non d'avis. Il aurait le pouvoir incontesté sur sa cour, et pourrait obtenir le silence par un simple mouvement de ses lèvres, par le simple fait de lever un doigt. Il serait le gardien de la Loi, la Justice incarnée, il serait bon mais strict, tranchant entre le blanc et le noir d'une main de fer. Le gris n'existerait pas, et encore moins le millier de nuances qui irait avec, et pourtant il s'adapterait à chaque cas.

Antarès serait un juge talentueux, reconnu, le genre de personne pour qui vous commettriez un crime, juste pour avoir l'honneur d'être présent à sa cour. Car oui, subir son jugement serait un honneur, tout comme se faire tuer du fusil de Clint Eastwood pendant que Morgan Freeman raconterait l'histoire de votre vie. Il se ficherait de la gloire, et de la richesse, car tout ce qui compterait pour lui serait la Justice en elle-même, savoir que ceux qui auraient fauté seraient punis, loin des innocents, peu importe qui ils seraient. Il n'y aurait pas de corruption avec lui. Tout bien considéré, on pourrait dire qu'Antarès serait comme une sorte de Dieu quand il entrerait dans sa fameuse cour. Il serait respecté, parfois peut-être craint, tout-puissant, omniscient, incorruptible. Mais sûrement pas adulé, et idolâtré, ou si il l'aurait été, il s'en serait fichu.

Ce serait la cour parfaite.

L'accusé d'aujourd'hui serait un riche politique, avec énormément de charges contre lui, telles que plusieurs arnaques, blanchiments d'argent, ou encore corruptions. Antarès aurait été le seul juge ayant assez de tripes pour le condamner. Pour ENFIN le condamner. Les preuves seraient d'une accablance déconcertante. Son armée d'avocats était totalement inutile, et il le savait. Ce serait la fin pour lui.

Frappant violemment sur le pupitre posé sur l'estrade, Antarès rompit le silence de la salle de spectacle vide, en hurlant tout l'air qui était contenu dans ses poumons.

"COUPABLE ! "

Alors que sa voix résonnait encore, quelqu'un entra dans la salle. Il releva le regard, intrigué. Il était venu ici ce soir pour se défouler, et ne s'attendait pas à ce que quelqu'un vienne.

La Lune était levée, j'étais dans un coin du jardin de l'école... Je faisais de la guitare... J'aimais la Lune... Elle m'apaisait. Je finis l'air de musique que je faisais avant de la ranger dans son étui. Je la pris sur mon dos et partis. Je rentra dans l'académie. C'était assez calme à cette heure-ci... Les élèves étaient plus en train de dormir ou se reposer quelque part dans une des pièce. Je marcha longuement dans les couloirs, cherchant un endroit pour faire de la guitare... Je pensa alors à la Salle de Spectacle... Elle serait vide à cette heure-ci. Je mis dirigea donc, lorsque j'entendis du bruit dans le salle... Et dire que je pensais qu'elle serait vide, bah tant pis... J'y entra donc... C'était un jeune homme aux longs cheveux roux, qui lui tombaient sur le visage, qui avait d'ailleurs des allures de femme...Ses yeux étaient fait d'or, en tout cas, c'est ce que l'on aurait cru. Je m'avança. Il avait l'air surpris, tout autant que moi, en fait... Qui était-ce? Je n'en savais rien... Je continua d'avancer vers lui et enfin arrivé devant lui, je lui demanda d'une voix sèche et donc froide, comme à mon habitude:

"Bonsoir... Que fais-tu ici à cette heure-ci?..."

Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris de lui demander cela... D'habitude, j'étais du genre à dire bonsoir et aller dans mon coin pour faire ce que j'avais à faire, c'est-à-dire, de la guitare, dans le cas présent. Je le regarda dans les yeux... Il ne faisait pas partis des Beethoven, sinon, je l'aurais reconnu... Je ne connais que les élèves de la Maison Beethoven car je ne sors pas beaucoup en dehors, là où il y a toujours beaucoup de monde... Je regarda autour de moi, personne... Alors à qui parlait-il quand je suis arrivé....? Parlait-il tout seul? Ou bien, avait-il quelqu'un qui s'était caché... Je n'en savais rien... Mais j'allais peut-être bientôt le savoir.

La nuit était calme. Malgré mon jeune âge et toutes les interdictions, j'étais sortie. Je n'arrivai pas à dormir. J'étais allée au cimetière pour aucune raison et en avait fait le tour durant toute la nuit. Il était tard désormais. Je décidai alors de rentrer à l'Académie. Je ne tenais pas à me faire prendre. Ma guitare à la main, je me promenais. Une légère brise soufflait dans mes cheveux. Mes yeux bleus reflétaient la lune pleine qui brillait dans le ciel. Il ne faisait pas si noir, tout était éclairé par cette Lune ... Luna, Lune ... Je m"étais toujours demandé d'où venait mon prénom...

J'entrai en silence dans l'Académie sans me faire prendre. Visiblement, personne ne s'était aperçut de ma disparition. Jouant les missions 007 dans les couloirs, j'arrivai près de la salle de Spectacle. J'entendis d'abord un grand bruit puis une voix résonna dans la salle vide. Je me demandais qui pouvait être le fou hurlant ainsi dans la salle. Ensuite, la porte s'ouvrit et quelqu'un entra. Il prononça lui aussi plusieurs mots. Je me demandais qui étaient les personnes , comme moi, qui ne dormaient pas.

A mon tour, j'entra dans la salle, si doucement qu'ils ne m'aperçurent pas. Derrière le pupitre, sur l'estrade se dressait ... une fille .... ou un garçon, je n'en avais pas la moindre idée. Roux, aux yeux magnifiquement dorés. Devant se tenait un garçon que je connaissais bien. Que trop bien. Je ne pus m'empêcher de m'écrier :

"- KILIAN ? Mais que fais-tu ici ? Et puis, arrêtez de faire tant de bruit tous les deux ... Vous allez réveiller toute l'Académie !!"

Je ne parlais pas fort mais assez pour que les deux m'entendent. Et là, je réalisai : Et si mon frère et cette personne étaient petits amis et qu'ils se voyaient en cachette ?? Je commençai à paniquer seule, au fond de moi. Cette personne ? Je ne savais pas si c'était une fille ou un garçon. Je balbutiai alors:

"- Vous ... Vous ... Sortez ensemble .... ?"

Que je dû paraître idiote à leurs yeux! Je reculais légèrement, me cachant derrière ma guitare. Je fis quelque pas en arrière, jusqu'à presque atteindre la porte mais restai, prenant mon courage à deux mains. J'attendis donc leur réponse ...

Antarès reprit son calme dans la seconde qui suivit. Ce n'était personne qu'il connaissait, du moins, il ne l'avait jamais croisé auparavant. Il s'agissait d'un jeune homme, en tout cas plus jeune que lui, aux cheveux et yeux violets. Peut-être qu'il se teignait les cheveux, et qu'il mettait des lentilles, tant il était inhabituel de croiser quelqu'un avec cette apparence, mais là n'était pas la question, et ce n'était pas d'une apparence particulière de toutes façons. Celui-ci s'avança vers l'estrade jusqu'au pupitre, et s'adressa à lui d'un ton froid. Antarès le considéra. Ils ne se connaissaient même pas, et les probabilités que cet inconnu lui parle de façon hautaine étaient plutôt petites, alors il ne tint pas compte de sa voix sèche et lui répondit simplement.

"Je profite du calme. "

Dit-il avec son air inexpressif qui le caractérisait tant quand il n'était pas seul, dans une pièce isolée. La porte s'ouvrit à nouveau, laissant entrer cette fois-ci une fille, qui avait de vagues airs de famille avec son interlocuteur actuel, même si leurs cheveux et leurs yeux étaient différents. Et de toutes façons, si ils n'étaient pas frère et soeur, ils avaient l'air de se connaître, vu comme elle s'adressait au fameux... Killian. Le jeune homme avait désormais un prénom. Et Antarès allait sûrement assister à une scène de ménage familiale. Enfin, c'était ce qu'il pensait, avant qu'elle ne fasse une tête très bizarre, et leur demanda si ils sortaient ensemble. Cette idée amusa Anti, qui éclata de rire dans sa tête, mais qui naturellement n'en laissa rien paraître en façade.

Il resta dans son inexpression habituelle, et se baissa pour prendre ses affaires, à côté du pupitre. "Non", répondit-il en remettant une mèche de ses cheveux en place sur son épaule, et en se relevant. Il n'avait maintenant plus rien à faire ici, d'après lui.

Il me répondit alors qu'il profitait du calme. Hm, c'est vrai que c'était calme, et c'est pour cela que j'étais venu ici, ce soir... J'entendis la porte s'ouvrir derrière moi. Je me retourna et une silhouette que je connaissais apparaissait... Luna... Elle me demanda ce que je faisais ici. Alors que j'allais lui répondre elle continua en demandant si on sortait ensemble... Le jeune garçon et moi? On ne se connaissait pas et elle voudrait que je sorte avec lui... M'enfin, elle ne peux pas savoir que je ne le connais pas... Le jeune homme sur l'estrade se pencha pour attraper ses affaires et lui répondit que non, on ne sortait pas ensemble. Je me retourna sur Luna et lui dit alors:

" Luna, je suis ici pour le calme, c'est tout. Et toi que fais-tu ici à cette heure-ci!? demandais-je à Luna. Et non, on ne sort pas ensemble, je ne connais même pas son nom."

En disant ses derniers mots, je m'étais retourner vers le garçon aux cheveux roux. J'attendais de lui qu'il me dise enfin son nom. Profiter du calme... J'aurais tant voulu le faire... Mais malheureusement, dehors il commençait à pleuvoir et c'était pour cela que j'étais entrer et la seule salle où j'aurais pu être tranquille, était prise par un homme, qui aurait pu partir, mais même si il partait, il y aurait ma soeur. Je soupira à cette idée de tranquillité. J'étais toujours tourner sur le jeune homme qui était plus âgé que moi... Je ne savais pas vraiment si il allait me répondre mais, je l’espérais au fond de moi. Je n'aimais pas les gens, autre que ma soeur, je préfère la solitude à la compagnie... Mais j'aimais savoir le nom des personne qui m'entouraient, ce qui en ce moment est le cas avec deux personnes, Luna, je la connais depuis toujours... Je soupira à nouveau... Le soupire était quelque chose de très fréquent chez moi, je soupirais tout le temps... Mais bon, le soupire me calme, c'est bête mais vrai... J'avais poser une question pour chaque personne présente, j'attendais alors leur réponse.

Je fus soulagée de savoir qu'ils ne sortaient pas ensemble. Le jeune homme avait répondu "non". Je soupira. Mon frère continua ensuite :

" Luna, je suis ici pour le calme, c'est tout. Et toi que fais-tu ici à cette heure-ci!? demandais-je à Luna. Et non, on ne sort pas ensemble, je ne connais même pas son nom."

Je ne savais pas trop ce que je comptais lui répondre. En tant que grand-frère, c'était sûr qu'il allait me gronder, même s'il n'avait rien à me dire. J'allais continuer, mais mon frère n'arrêtait pas de soupirer. Je me demandais ce qu'il lui arrivait encore. Je finis par déclarer :

"- Désolée, alors. Et moi, bah, je suis là parce que je suis là, point. T'as rien à me dire. Bref, quel est ton nom ? "

Je m'étais tourné vers le jeune homme. Mon frère le lui avait demandé indirectement, moi, je le lui avais demandé. Dehors, la pluie commençait à tomber et je soupirai à cette idée. Je n'aimais pas la pluie. Souvent, cela me déprimait. Je trouva un siège et je m'y assis. J'attendais sa réponse.

[Désolée du gros retard et de mon rp court... ]

"Je m'appelle Antarès", leur répondit-il calmement, alors qu'il arrangeait correctement son sac sur son épaule. Il avait un peu de mal à reprendre correctement ses esprits depuis qu'il avait laissé son cerveau divaguer dans sa cour martiale, surtout que le retour à la réalité avait été un peu brutal. Mais il allait bien y arriver à un moment ! Enfin, c'était ce qu'il se disait alors qu'il était à nouveau dans un de ses moments d'absence, le genre de moment où il fixait le vide en se perdant dans ses pensées, ce qui lui arrivait plutôt souvent. Cela pouvait durer quelques secondes comme une dizaine de minutes, et ça pouvait arriver à n'importe quel moment, qu'il soit en cours, sous la douche ou en train de discuter. Ceux qui le connaissaient y étaient habitués, mais pour les autres, ça pouvait être un peu plus compliqué. Qu'est-ce qui leur disait qu'il n'était pas en train de les ignorer royalement, ou de les mépriser comme si il se croyait meilleur que tout le monde ?

Cette fois-ci, le vide momentané d'Antarès n'avait pas duré très longtemps (une minute tout au plus), et il secoua sa tête ainsi que ses boucles rousses pour se réveiller un peu. Il reprit ce qu'il était en train de faire auparavant, à savoir se préparer à partir, avant de se rendre compte qu'il ne savait pas leurs prénoms à eux, enfin si, il les avait entendus, mais il n'était pas supposé avoir retenu plus que ça. Et comme quelques secondes plus tôt, il aurait pu leur donner l'impression de les snober, autant se rattraper en faisant celui qui n'en avait pas totalement rien à foutre.

"Et vous ? "

Oui, il y avait eu un temps fou entre la première partie de sa réponse et la seconde. Il fallait vraiment qu'il arrête d'être un étourdi tête en l'air, surtout quand il rencontrait des gens en pleine nuit.

"- Désolée, alors. Et moi, bah, je suis là parce que je suis là, point. T'as rien à me dire. Bref, quel est ton nom ? "

Luna s'asseya. Elle avait demandé le nom du jeune homme donc j'étais, cette fois, sur qu'il allait répondre, il n'allait quand même pas nous snober. Je regardais toujours le jeune homme qui répondit qu'il s'appelait Antarès. Il resta un long moment dans un silence, un de ses longs silence que tout le monde à envie de casser. J'allais le faire lorsque Antarès secoua sa tête et nous demanda nos noms. Il ne connaissait pas nos prénoms alors que j'avais appelé Luna par son prénom et que elle, elle n'avait aussi appelé par mon nom... Bah... Il n'a peut-être pas retenue nos noms. Alors je répondis d'un voix calme et posé.

-Je m'appelle Kilian. Je fais partis de la Maison Beethoven.

J'avais avancer ma réponse pour la prochaine question posée. Je savais pas pourquoi, mais Antarès avait quelques moment d'absence... Bah, il lui était peut-être arrivé quelque chose de triste ou de grave qui faisait qu'il était ailleurs, j'en savais rien, mais bon... Certain penserait qu'il fait cela car il s'en fiche ou qu'il se croit supérieur... Mais moi, je n'ai pas la même interprétation, et pour cause, j'ai souvent des moments d'absence en pensant à notre passés à Luna et moi... D'ailleurs, j'étais en ce moment même partis dans mes pensées les plus profondes... Je leva donc la tête vers Antarès...

Le jeune homme roux répondit :

"Je m'appelle Antarès "'

Il y eut un moment de calme. Presque pesant. A vrai dire, il avait l'air beaucoup dans ses pensées ce 'Antarès'. Je vais vous avouer qu'au début, j'avais très très peu confiance en lui, je le trouvais très bizarre. Ce moment de calme commença à me peser vraiment. Je regarda Kilian, qui ne bronchait pas, il le regardait, lui aussi dans ses pensées. Je le vis ouvrir la bouche au moment où j'allais le faire mais Antarès nous devança tous les deux et dit :

"Et vous?"

Sa question m'outra en tout point. Nous avions tout deux dis nos prénoms. Il devait être vraiment dans ses pensées pour ne pas les entendre ! J'entendis alors Kilian répondre. Ah, ça devait être à mon tour. Je n'en avais vraiment pas envie. Ca devait se voir d'ailleurs, mais je n'en avais rien à faire. D'habitude plutôt franche, j'avais aujourd'hui décider de me taire, essayant de le connaître mieux avant de le juger à voix haute.

"J'm'appelle Luna, maison Beethoven aussi. Et toi, tu fais partie de quelle maison ?"

Je tenais à le connaître mieux. Je devais le connaître mieux. Le fait qu'il ressemble tant à une fille me perturbais, vraiment. J'étais un peu ... Gênée ? Je me tu et attendis sa réponse. Kilian devait certainement le voir plus qu'Antarès, cette méfiance...

[Désolée du retard encore une fois ]

Kilian et Luna, bien, comme il avait entendu. Et aussi en Beethoven, il aurait pu le deviner à l'instrument du jeune homme, mais il n'y avait pas trop réfléchi au début. Il n'était pas sûr, de toutes façons, et est-ce qu'une simple question comme celle-ci pouvait faire du mal ? Tout bien considéré, peut-être que si, enfin, en voyant l'air exaspéré de Luna. Il avait juste posé cette question pour se rattraper, alors que finalement, elle avait eu l'effet contraire. Décidément, il n'était pas vraiment fait pour la socialisation. Ou alors c'était eux qui pensaient trop à mal ? Quoique Kilian n'avait pas l'air de la prendre en compte plus que ça. Bah, quelle importance ? Maintenant on lui demandait sa maison, et il répondit sans attendre, cette fois-ci, peut-être qu'il arrangerait son cas - pour une fois.

"Je suis en Baroque. Enchanté", marque de politesse, hop là. Il aurait même pu ajouter un léger sourire, mais il hésita, après tout, peut-être qu'ils pourraient croire qu'il se moquait d'eux, alors autant ne pas trop risquer. En prenant un peu de recul et en les voyant tous les deux, en voyant leurs similitudes et leurs différences, il se rendit compte que sa famille lui manquait un peu. Depuis combien de temps ne les avait-il pas vus ? Depuis la fin des vacances ? Ca pouvait paraître peu, mais ça commençait à lui peser sur l'esprit. Et en particulier, en observant Kilian et Luna, son grand frère lui manquait, lui qu'il n'avait pas croisé depuis plus longtemps encore, eux qui n'avaient strictement rien en commun, et pourtant qui s'aimaient. Qu'est-ce qu'il était devenu, depuis qu'il était parti de la maison ? Qu'est-ce qu'il faisait, à l'instant même, et où était-il ? Est-ce qu'il avait changé, depuis le temps, où est-ce qu'il était resté le même ?

Alors que cette vague de nostalgie l'envahit, il sourit légèrement, involontairement.

Il nous répondit qu'il était de la Maison Baroque. Donc c'était un artiste... Intéressant... Il repartit dans ses pensées, encore une fois... Il devait vraiment avoir quelque chose qui ne va pas... Je ne suis pas trop social mais quand quelqu'un n'est pas bien, je le repère assez facilement. Je décelais beaucoup les sentiments des gens car comme je suis toujours seul, je n'ai rien d'autre à faire que de regarder les gens passés... Je n'avais rien d'autre à faire que de deviner les sentiments des autres... Là, donc, je devinais une sensation de profonde mélancolie, même, limite, de la tristesse... Qu'avait-il donc? Je détourna le regard d'Antarès et dirigea mes yeux sur Luna. Elle, elle était gênée... Peut-être à cause de cette particularité qu'il a, cette particularité d'androgyne... Moi, cela ne me gêne pas plus que ça... Il fait ce qu'il veut... Mais sa pensée mélancolique, c'est elle qui me gêne... Alors je me décida, je m'approcha un peu plus d'Antarès, monta sur l'estrade et lui dit:

-Est-ce que ça va Antarès? Tu n'as pas l'air dans ton assiette... Je me stoppa puis repris assez bizarrement d'ailleurs... Tu sais, tu peux nous parler... Les amis, c'est là pour ça...

"Ami"... Je n'avais pas utilisé ce mot depuis longtemps... Je m'étonna tout seul... Mais je l'avais bien dit... Il est vrai que je ne le connais ni d’Ève, ni d'Adam mais j'avais envie de lui montrer que je le considérais un peu plus que les autres... Qu'il était plus haut que les autres dans mon estime... Mais je ne savais pas du tout, pas du tout comment cette rencontre allait se finir...

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Coupable, de quoi au juste ? (Libre)

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