Lil' est une fille plutôt froide et cynique. Elle n'est pas du genre sentimentale ou encore romantique. Elle est toujours sur d'elle et se débrouille toujours seule. Mais que cache réellement ce tempérament au sang froid exemplaire ? Tout d'abord Lilieth ne connait pas grand chose à la vie. Pour elle vie et mort se confondent et aucun des deux ne lui apporte aucune émotion. Mais derrière son intelligence placide ou ce manque de mots il y a une petite fille qui s'est perdue ; qui ne comprend pas bien ce qu'il se passe. Cette petite fille se tapie dans le noir, regarde le monde exister autour d'elle. Au fond, elle se sent étrangement vide, comme si elle n'était qu'une simple poupée de chiffon ; dénué de doutes et de sentiments. Elle ne connait pas les sentiments ; que ce soir amour haine ou désespoir, elle ne connait pas. Elle est tout le temps dans son monde, s'enferme dans sa bulle. Le monde à l’extérieur ne l'intéresse pas. C'est peut-être pour cela qu'elle semble si vide et si froide. Parfois elle pense qu'elle restera ignorante toute sa vie, rêvant que sa mère revienne lui expliquer ce qu'elle ne connait pas ; revienne lui apprendre la vie et surtout, le sens de sa vie. Pourquoi est-elle là ? Cette question subsiste.

Ô diamant ! Ton éclat si brillant, pourquoi fut-il si éphémère ? Mais Tu es là. Près du cercueil translucide, regardant du haut de tes huit petites années le corps dans vie. Des milliers de lys aux pétales délicats encombrent la pièce, tu sens leur doux parfum assaillir tes narines. Tu ne sais pas grand chose Lil'. Vie ou mort, mort ou vie ; Tu n'as jamais compris. Et en ce jour tu n'es pas triste. Remarque tu ne sais point ce qu'est ce sentiment. Et quand tu poses tes iris couleur de bourrasques sur le corps baigné de lumière provenant des carreaux unicolores tu ne ressens que bien être et harmonie. Tu regardes ce qu'il reste de maman ; tel un ange sous ce linceul immaculé. Elle est au ciel dis-tu. Elle aimait la couleur blanche sais-tu ? C'est pour cela que la pièce l'est entièrement. Et toi chère Lil' tu restes là, sans rien ressentir en ton cœur, sans prononcer aucun mots, sans verser aucune larme. Petite poupée de porcelaine dans sa robe blanche, tes minuscules pieds dans des ballerines pailletées, tes cheveux longs et clairs relevés en deux petites couettes nouées d'un ruban. Et toi, tu ne bougez pas, seul véritable ange dans la tourelle. Tu regardes au dehors, t'arrachant à la vue du cadavre, tu longes de ton corps frêle les tapisseries accrochées aux épais murs de pierre. Tu t'approches du balcon et tu rêves de t'élancer dans les airs, tels les oiseaux que tu voies s'envoler haut dans le ciel opaque du matin. L'air est frais et la neige recouvre déjà les jardins. C'est vraiment blanc te dis tu. Ton visage fin regarde au loin, promenant tes yeux vers l'horizon, se demandant ce qu'il peut y avoir par delà les montagnes. Dans ta robe en tulle le froid te mord, mais tu en as l'habitude ; c'est un mois de février typique en Transylvanie. Tu remontes ta veste sut tes épaules. C'est ton anniversaire et pourtant maman est morte. Mais qu'importe, ce n'est rien pour toi. Ni la mort, ni la vie. Tu regardes le ciel d'un air las. Il est pâle, comme recouvert d'un nuage de lait. Cela te fait penser aux tasses de thés recouvertes de lait que te faisait boire maman. Le soleil continue son ascension comme s'il n'en était rien et toi, tu rentres, échappant aux chauds rayons que tu redoutes tant. Maman est toujours dans le cercueil, ne bouge pas. C'est vraiment finis. Mais tu t'en fous. Que les cadavres pourrissent six pieds sous terre.

Ce soir il revient encore. Cela fait bien cinq ans que maman est morte. Tu ne le regardes même plus, tu en as l'habitude maintenant. Et bien que tu aie à présent treize ans Lilieth, tu ne comprends toujours pas que ce qu'il fait n'est pas bien. Pour toi c'est normal, cela fait des années qu'il continu. ton regard se promène au dehors, fixant la tombe nimbée des pâles rayons de lune. Maintenant la tourelle est devenue ta chambre. Et c'est ici que se perpétue l'inceste continuelle. Tu es bien lasse Lil' pas vrai ? Tu te retournes, sans plus faire attention à la lueur d'excitation bestiale qui danse dans les prunelles de ton géniteur. Tu t'approches du lit et tu t'y installes, laissant ta fine chemise de nuit aguicher l’œil sur ta silhouette. Il s'approche. Te déshabille. Tu es nue maintenant. Mais tu en as l'habitude. Son étreinte est brutale, désespérée et bientôt ça commence. Tu te laisses faire. Tu ne trouves même pas cela désagréable. De toute façon tu ne peux t'y soustraire, autant y trouver un quelconque plaisir non ? Mais tu ne connais même pas ce mot. Ou dans un passé lointain peut-être. Tu n'éprouves ni plaisir ni répugnance. Juste un étrange ennui pour cette vie si répétitive. Tu soupires.

Tu t'assoies. Combien de temps cela fait-il que tu viens t'asseoir au bord de ce même lac Lilieth ? Une éternité sûrement. Et pourtant cela ne fait que seize an que tu es sur cette ingrate terre. Pendant une semaine ton géniteur est en voyage d'affaire. Une semaine sans le faire. Et pourtant, confinée comme tu l'es dans ta tour tu trouves cela bien ennuyant. Toutes les journées tu les passes avec tes divers mais pas variés professeurs. Et quand ils repartent tu ne sais pas vraiment quoi faire. Ta porte est verrouillée depuis que maman n'est plus là. Tu prends tes repas dans ta chambre et jour après jour les grandes tapisseries se font de plus en plus étouffantes. Depuis que maman est morte votre géniteur vous a déclaré comme suicidaire, à cause d'un prétendu ' traumatisme '. Alors tu restes séquestrée dans cette même tour, cette tour que tu n'as point quittée depuis sept ans. Et pourtant chaque soirs, après qu'il soit venue, tu te rends au balcon et tu t'échappes. Pour une nuit. Juste une. Puis une autre. Et même si tu ne quittes pas le bord du lac tu as l'agréable impression d'être un peu plus libre. Mais pour toi qui n'as connu que votre chambre et le viol, tout cela te paraît normal. Tu ne saisis toujours pas la noirceur de ces actes. Pour toi c'est normal de sentir chaque soirs les mains de ton géniteur glisser sur ta peau veloutée, cela te semble normal que nuit après nuit il abuse de vous. Alors pourquoi vois-je ces larmes aux coins de tes beaux yeux Lilieth ? Cette normalité te fait si peur ? Toi, petite poupée de chair, sans sentiment, sans connaissance, tu as si peur ? Depuis tout ce temps tu n'as pas grandis pas vrai ? Rêvant d'une utopie inaccessible, une petite fille perdue qui attends qu'on lui comte la vie. Voilà ce que tu es restée Lil'. Une pauvre enfant qui attend au loin l'espoir qu'elle ne discerne pas. Pourtant tu te caches. Et au dehors tu n'es que cette marionnette sans volonté que tout le monde voit en toi. Mais tu as bien peur de ce grand vide qui t'envahit hein ? Petit pantin désarticulé. Tes larmes creusent un sillons sur tes joues rebondies et tu fermes les yeux.

Et quand tu les rouvres, ils sont secs. Seuls tes joues humides témoignent de tes pleurs. Tu effaces cela d'un geste de la main, comme si c'eut été une illusion. Tu regardes au loin l'horizon qui rougit dans une florilège aux teintes pourpres. La lune va s'en aller ; et tu devras t'en aller également. Et pourtant sous cette lune tu te mets à la supplier. D'une supplique inaudible, un murmure incompréhensible. Une prière que tu penses plus que tu ne las dis. Ô divine lune, dis-tu, Soustrais moi encore au soleil et à ses tourments ! Je vous en prie chère astre. Retardez encore l'heure où je devrais m'en aller. Pressez moi fort contre votre cœur et consoler moi. Séchez mes larmes je vous en supplie ! Dansez encore pour moi belle lune, rappelez vos étoiles et dansez pour moi... Encore une fois. Tu l'observes qui s'en va, te laissant seule près du lac. Les conifères sont couverts de neige et tu te mets à trembler légèrement. Tu espères pouvoir venir patiner un de ces jours, comme tu le faisais autrefois avec maman. Sur l'horizon de plus en plus rouge se découpe la silhouette d'un oiseau. Il se pose lentement sur la vaste étendue que l'on nomme lac et crée sur l'eau des dizaines de cercles. Un cygne blanc. Il se pose avec grâce est élégance, son air majestueux te fait chavirer. Cela te fait penser au ballet ' Le lac des cygnes' que maman aimait te faire regarder. Tu grelottes, plus d'excitation que de froid. Le cygne vient vers toi. Tu lui tends la main. Un jour tu seras libre.

Un jour tu as dix-huit an. Un jour ça fait dix ans que maman est morte. Et un jour tu sens la lame glisser dans les chairs. Un jour il est mort. Un jour c'est fini. Un jour ta vie commence enfin. Tu t'en vas.. Mais ils te rattrapent n'est-ce pas ? Trou noir. Puis tu te réveille dans cette salle blanche. Et chaque jour ces mur immaculé, voila la première chose que tu vois. Tu es dans un hôpital n'est-ce pas ? Tu es folle après tout. Combien de temps restes-tu dans cette même chambre, à avaler médicaments après médicaments jour après jour ? Tu ne sais plus n'est-ce pas ? Non tu ne sais plus. Au début, tu ne veux pas prendre tes médicaments, à tel point qu'on te force à les avaler. Puis tu ne fais plus rien, tu restes amorphe, sans parler, sans même bouger, ouvrant la bouche, avalant encore et encore. Tu es devenu une marionnette sans volonté. Mais, a l'extérieur, on pense que tu vas mieux. Enfin, les infirmières te portent des livres, puis des feuilles, des crayons de couleurs. Tu n'as plus qu'une chose à faire : dessiner. Puis un jour cela fait un an que tu es dans cette même chambre. Tu vas mieux, beaucoup mieux. Ton état psychologique s'est stabilisé disent-ils. Mais que vas-tu faire ? Toi qui as tellement d'argent, qui ne sait rien de la vie. Vont-ils te lâcher dans la nature ? Mais non. Ils t'envoient dans une académie artistique. Là-bas, peut-être réaliseras-tu enfin ton rêve : être heureuse.

Lilieth est une fille qui parait étonnement jeune, que ce soit à cause de sa petite taille et son air enfantin, pourtant elle ne sourit jamais. Ses cheveux sont constamment relevés en deux petites couettes enfantine. Ils sont fins et longs ; presque blancs. Ses yeux sont gris foncés tirant un peu sur le bleu marine parfois, ils ressemble à s'y méprendre à un ciel tourmenté. Son visage est fin ; sa peau pâle comme de la porcelaine et sa silhouette gracieuse. Niveau style vestimentaire c'est plutôt romantique. Dentelle, froufrous... Lil' porte avant tout des robes ; des jupes et des chemisier à jabot. Sa garde robe se compose de blanc ; écru ; taupe ; beige et cetera et surtout une abondance de rose pâle. Elle ne se maquille jamais, et le seul bijou qu'elle porte est une bague en or blanc représentant un cygne. Elle porte également deux petits diamant aux oreilles. Ses lèvres sont roses et charnues, elle a un très joli grain de beauté sur sa pommette gauche.

Lil adore patiner, cela lui rappelle son enfance quand elle vivait encore en Transylvanie, où les hivers étaient tous plus froids les uns que les autres. Rêver est bien entendu son immense passe temps. Elle se montre souvent dissipée et a souvent la tête dans les nuages. Je suppose que c'est pour cela qu'elle a autant d'imagination. Elle aime s'égarer à regarder le ciel des heures entières avant de décider de se mettre à le peindre. Oui, si Lil n'aime pas le soleil, elle adore particulièrement représenter le ciel, les nuages, la pluie, la neige ainsi - bien sur - la lune et les étoiles. Elle voue un véritable culte à ces dernières à vrai dire. Mais donnez lui un pinceaux, un crayon, une gomme et des couleurs ainsi qu'une feuille et vous la comblerez de bonheur. Lil est constamment en train de dessiner et de peindre - de l'aquarelle principalement - elle aime dire que le ciel n'est qu'une vaste étendue bleu parcourus ici et là de quelques nuages de peintures égarés. La vie n'est qu'un tableau que les tableaux représentent je suppose. Lil aime beaucoup lire également. Elle lit de tout, des romans et des histoires fantastiques, des comptes de princesses malgré son âge. Mais ce qu'elle apprécie par dessus tout c'est la poésie. Elle en lit quantité immense. Elle idolâtre Shakespeare, adore également Baudelaire. Lil aime beaucoup les fleurs, la nature. Ses fleurs préférés sont les lys blanc ainsi que les pivoines. Mais elle nourrie une parfaite rancœur pour les roses - rouge surtout -. Ses animaux préférés sont les cygnes blanc et.. Et sa couleur favorite est le blanc - c'est surprenant hein ? - Elle n'aime ni les fêtes ( particulièrement son anniversaire ) ni les hôpitaux, qui lui rappelle de trop mauvais souvenirs. Elle va souvent au cimetière, elle aime écouter le silence qui y règne. La neiges, les fêtes de noël la rendent toujours nostalgique..