LA VIE N'EST QU'UNE IMAGE QUE LES IMAGES REPRESENTENT ♫

Tu marches lentement, distançant l’académie. Chacun de tes pas est aussi silencieux que celui d'un grand chat. Mais n'es-tu pas un grand félin malicieux ? Tu promènes ton regard couleurs d'un ciel agité autour de toi. Les troncs serrés ombrent de leur larges feuilles le tapis d'herbe et de fleurs qui se trouve sous tes pieds. Les branches déjà, en ce bel automne, se dénudent lentement mais sûrement de leur feuillage. Et leur grand et fier ramage, tout là haut, se dressant fièrement, effleurant du bout de leurs branches nues le ciel couleur de l'azur. Rouge, or, ocre. A chaque fois qu'une feuille virevolte devant ton nez, tu te dis qu'elle n'est jamais de la même couleur. Tu es émerveillée par ce spectacle. Tu saisis alors ton appareil photo. Clic, clic, clic. C'est dans la boîte ! Ce sont des images éparpillées, comme tes souvenirs, ce sont toutes des images qui essaye de représenter la vie sans pourtant en inclure son souffle. Ce sont seulement quelques images de feuilles, couleur d'automne, couleur du soleil qui s'en va à l'horizon, aussi loin que ton regard te le permet.

Une feuille rouge, un pas, une feuille or, deux pas, une feuille ocre, trois pas, et tu tourbillonnes. La vie est belle non ? Les feuilles valsent, suivant le rythme d'une mélodie qu'aucun être humain ne peut entendre. Et toi aussi, pauvre inconnue, tu virevoltes gracieusement entre les tourbillons de feuilles, toi aussi tu danses comme si le monde ne t'importait plus. Toi, tu n'es pourtant pas conviée au bal, toi pourtant, tu ne peut suivre la mélodie car tu ne l'entends pas. Puis tu reprends ton appareil, reprends quelques clichés. Et demain, tu reviendras peindre les feuilles. Tu réaliseras une image toi aussi. Sauf que toi, tu ne veux pas représenter la vie tel que tout le monde la voit, mais comme toi tu l'observes, comme toi, tu l’interprètes. Tu aimes regarder toutes ces couleurs chaudes, toi qui as vécu si longtemps dans un endroit clos, les murs immaculés, les draps blanc, le ciel opaque et uniforme. Sens-tu le vent qui, lentement, s'engouffre dans tes fins cheveux aussi clair que les rayons du soleil de ton pays ? Sens-tu l'odeur des châtaignes qui jour après jour tombent sur le sol ?

Tu t'assoies sous un arbre, sortant ton carnet de croquis de ton sac d'où tu extrais également un crayon et une gomme. Et tu te mets a dessiner ce que tu vois. Tu commences par les troncs des arbres, puis par leur feuillage.. Tu tournes une page, dessines d'un trait vigoureux les courbes délicieuses des feuilles craquelées. Puis tu te lèves, gambades encore dans l'immense bois. Tu t'arrêtes soudainement, observant de tes grand yeux cernés de maquillage les minuscules fleurs violettes poussant au ras du sol. Vite, tu sors ton carnet de ton sac en cuir. Tu les dessines approximativement, les modifies. Tu gommes une ou deux fois, fronçant les sourcils. Enfin, tu sembles être satisfaite. Tu ranges ton carnet. Encore un dessin que tu auras le plaisir de passer a l'aquarelle ce soir.. Une feuille rouge et une feuille ocre, une feuille dorée qui tombe d'un arbre, des arbres tendant leur ramage vers la voûte céleste, des fleurs violettes qui poussent à tes pieds. Tout cela te rend heureuse. Tellement heureuse. Tu te sens chez toi, dans ton élément. Tu repars en sautillant, passant sur ton pied gauche puis sur ton pied droit, balançant tes cheveux d'un côté, de l'autre, telle l'enfant qui découvre les joies de la saison automnale. Tu souris, de tes lèvres couleur aux nuances de pétales de pivoine.

Tu rouvres les yeux lentement comme attendant une surprise, et pourtant dans ton regard dépourvu d'émotions rein ne change. Tu souris, se trais d'eye liner te plait bien. Il fait ressortir ton regard noisette. Ah, si tu pouvais faire quelques choix des fois, faire les choses par toi même, te révolter contre cette facette de toi qui se montre invisible et trop discrète. Agacée, tu attrape violemment ton peigne et commence à coiffer tes cheveux avec force et vitalité. Puis tu te calme, tu regarde tristement ton reflet dans ce miroir, tu es belle. On te le dit si souvent, mais tu n'arrive pas a profiter pleinement de cette coquille extérieur, peu être parce qu'elle est vide ? Oh, mais bien sur que tu es déjà sortie avec un garçon, plusieurs fois même. Mais combien de râteaux as tu balancée pour que tes copines restent avec toi ? Combien de gentil garçons as tu brisé ?

Finalement, après cette séance de démoralisation tu décide de sortir réfléchir. Peindre. Oui, pour toi réfléchir c'est peindre, ou dessiner. C'est bien la seule chose que te laisse la première facette de toi. Tu pousses un peu tes rideaux couleur or et ornés de petite fleurs blanches, pour apercevoir les couleurs du Bois. Jaune, orange, rouge. En Automne, c'était sur. Tu attrape vite fait quelques tubes de gouaches dans un tiroir, un pinceau et en sortant te sers dans la réserve de toiles blanches, de toute façon elle est là pour cela.

Arrivée dans le bois, tu choisis un endroit calme, là dans un arbre, c'est bien. Tu grimpes vite fait, oui tu as toujours été à l'aise dans les arbres, agile et rapide. Tu t'installe et observe. Les feuilles tombent les unes après les autres, à la vitesse ou elle passe de l'arbre à la terre tu t’étonnes qu'il faille deux mois pour que tout les arbres perdent leurs feuilles. Tu ouvre un pots de couleur miel et fais une tache de couleur en volume dans un coin. Puis, très vite tu sors un pinceau de nul part, Ton pinceau et commence à tracer une ligne de couleur or. Puis une autre et ainsi de suite ton dessin prends forme.

Tu continues a danser entre les arbres, sautillant comme une enfant entre les feuilles, laissant tes couettes rebondirent à chacun de tes pas. Parfois tu te baisses pour ramasser quelques feuilles, les soulever, puis les jeter au dessus de toi. Les feuilles retombent alors, créant ainsi une pluie éphémère de couleurs magnifiques. Tu te mets a chantonner un air, un générique de dessin animé que tu adorais autrefois.

“ Tu sais, quand la ville sombre dans le crépuscule, quelque part dans ce monde le soleil se lève. Quand cette fleur dans tes mains se flétrira, elle fera tomber une petite graine n'est-ce pas ? Si la terre qu'on piétine est appelée route, est-ce que fermer les yeux peut être appelé amour ? Si la terre était plate, nous ne nous serions jamais rencontrés, nous courions pour nous éloigner l'un de l'autre. Sans ralentir, même si nous sommes si éloignés maintenant, parmi les miracles qui bouclent, nous nous rencontrerons à nouveau. Tu sais, quand le crépuscule quittera la ville, je lui demanderais d'emporter ces larmes avec lui. Si une histoire composée de mots est appelée roman, ces mots qui ne t'atteignent pas font-ils partie d'un rêve ? Portée par une feuille d'arbre flottant sur la rivière, elle se dirige vers la mer, devient un nuage et retombe avec la pluie pour faire pousser la graine loin d'ici, près de toi. Ce serait bien que tu puisses la remarquer là-bas. Comme la terre tourne dans jamais s'arrêter, le paysage à travers cette fenêtre entrouverte va changer pendant la saison où la fleur que j'aime apparaît. A la fin de ce miracle qui boucle, nous nous rencontrerons à nouveau, nous nous rencontrerons à nouveau... La terre tourne toujours, encore et encore, encore et encore, faisant une rotation autour de toi. „

A la fin de la chanson, tu arrives près d'un grand arbre. Étrangement, une jeune fille est assise sur une de branche basses. Tu l'observe d'un air gaie, et plutôt in différent, comme si trouver une jeune fille en train de peindre sur la branche d'un arbre est quelque chose d'absolument normal. Tu la détaille un instant. Elle n'est pas très grande, mais déjà très belle malgré son jeune âge. Quel âge peut-elle avoir ? Cinq ans de moins que toi ? Ça doit être cela à peu près. Ses cheveux blonds retombent en une cascade bouclée, en fines anglaises sur ses épaules. Ils sont magnifiques. Ses yeux noisette, souligné d'un discret maquillage sont ronds, mais inexpressifs, comme vide et terne. Elle semble concentrée sur sa peinture, elle ne doit pas t'avoir entendue. Tu t'approches, faisant valser les pans de ta jupes blanche, retroussant les manches de ton chemisier en dentelles. Tu lui lance d'un ton enjoué, souriant d'un air enfantin :

" Bonjour toi, je ne savais pas que les jeunes filles poussaient sur les arbres. Tu regardes alors son travail, Je suppose que tu es dans la Maison Baroque, moi aussi. Tu baisses les yeux sur tes mains noircies de crayon. Je peux voir ce que tu es en train de faire ?Tu lui souris gentiment. Pourtant, ses yeux restent toujours aussi inexpressifs. "

" Bonjour toi, je ne savais pas que les jeunes filles poussaient sur les arbres. Je suppose que tu es dans la Maison Baroque, moi aussi. Je peux voir ce que tu es en train de faire ? "

Une voix gaie et enfantine te parle. Tu lèves les yeux vers une jeune fille à couettes plutôt jolie, elle à l'air gentille. C'est l'une des grandes de la maison Baroque, tes copines ne les connaissent pas, un instant tu te demandes si cela ne les fâchera pas que tu parles avec elle. Tu hésites, quelle idiote, une inconnue douce et accueillante te parles et toi tu te demandes si tes abruties de copines ne vont pas t'en vouloir. Et toi, tu es têtu, tu t'accroches à ces filles qui te pourrissent la vie. En plus tu le sais, ses idiotes ne restent avec toi que pour ta beauté e pour ton charmant frère. Mais savent elles qui est la Ilda de l’interieur. Pour elles tu es Lili, une jolie fille qui se laisse trop facilement manipulée. Tu as peur de répondre à cette jeune fille, quelques instant tu penses a l'ignorer et replonger dans tes feuilles de couleurs, mais tu vas peut être perdre quelque chose de précieux. Peut être une amie, une vrai.
Contre toute attente tu lève la tête et souris tout en parlant.

" Salut, moi c'est Ilda mais tu peut m’appeler Lili, je peint les feuilles qui tombent, ne trouves tu pas que les couleurs de l'automne sont magnifiques ? De toute façon je trouve qu'a n'importe quelle saison la nature nous offre une source d'inspiration inépuisable. Mais l'automne est quand même la plus jolie. "

Tu tends ta toile non fini à la jeune fille, si elle sais lire dans ta toile, elle comprendra que tu es une fille génial, qui en sais faire ressortir sa vraie personnalité. Mais dit moi, elle qui vient de parler, ce n'est pas Lili, c'est Ilda.

La jeune fille lève ses prunelles noisette vers toi. Tu remarques qu'elle ne sourit pas. Ses yeux, toujours aussi vides, semblent cependant hésiter. Est-ce de la crainte qui émane d'elle ? Tu ne sais pas. Pourtant, tu ne fais pas vraiment peur, tu es si menue, si frêle, si enfantine. Comment quelqu'un pourrait-il avoir peur de toi ? Tu as bien tué un homme remarque, peut-être finalement que tu es dangereuse. Mais personne ne le sais non ? Non, tu ne crois pas. A vrai dire je crois que personne ne te connais vraiment ici. La jeune fille a le regard dans les vagues, elle parait réfléchir. A quoi ? Ça, tu ne le sais pas. Un éclair de panique passe dans ses yeux ternes. Elle replonge son visage dans son travail, et comme cela, quelques minutes passent. Tu penches la tête sur le côté. Est-ce possible qu'elle ne t'ait pas vue ? Elle n'est pas aveugle. Si ? Et puis, elle t'a regardé en face. Tu ne penses pas qu'elle sois sourde non plus. Tu fronces les sourcils, puis te remets à sourire. Non, elle n'a pas du t'entendre, le vent frais du matin a sûrement emporté tes paroles avant qu'elles ne parviennent a ton interlocutrice. Bizarre, il n'y a pas de vent.. Tu souris de plus belle, ouvres la bouche pour répéter ta phrase. Mais soudain elle relève la tête, laisses ses boucles glisser sur ses épaules. Elle te réponds, souriante :

" Salut, moi c'est Ilda mais tu peut m’appeler Lili, je peint les feuilles qui tombent, ne trouves tu pas que les couleurs de l'automne sont magnifiques ? De toute façon je trouve qu'a n'importe quelle saison la nature nous offre une source d'inspiration inépuisable. Mais l'automne est quand même la plus jolie. "

Elle te tends alors la toile qu'elle était en train de peindre. Tu regardes son travail. Et comme si tu en avais saisi le sens profond, tu hoches la tête de bas en haut, d'un air pensif. C'est vraiment très jolie te dis-tu. Elle est vraiment douée. Tu lui rends son travail, et tu montes sur a branches à ses côtés, sans arrêter de siffloter la même mélodie. Tu aurais du emporter ton Ipod. Tu ne regardes pas vraiment son visage, mais tu lui souris. Arrivée sur la branche, tu saisis ton sac et en sors ton appareil photo ainsi que ton carnet de croquis. Une feuille couleur du soleil qui embrase l'horizon tombe et frôle le bout de ton nez. Tu ris. D'un rire cristallin. Tu lui dis alors :

" Ce que tu as commencé est vraiment beau, j'ai hâte de voir la version finale ! Tu souris de plus belle, plissant les yeux sous les chauds rayons de soleil, Tu es vraiment douée ; j'aime l'émotion que dégage ta peinture, Ilda. La nature est souvent une source d'inspiration primaire, mais moi je préfère l'hiver. Tu ris encore, et reprenant ton sérieux, tu poursuis : Moi je m'appelle Lilieth, je ne pense pas qu'on se connais. Lui tendant ton appareil et ton carnet, tu lui dis : Tiens regardes, voila quelques clichées de feuilles colorés que je viens de prendre, j'ai aussi réalisé quelques croquis préliminaires, je peins surtout de l'aquarelle "

" Ce que tu as commencé est vraiment beau, j'ai hâte de voir la version finale ! Tu es vraiment douée ; j'aime l'émotion que dégage ta peinture, Ilda. La nature est souvent une source d'inspiration primaire, mais moi je préfère l'hiver. Moi je m'appelle Lilieth, je ne pense pas qu'on se connaît. Tiens regardes, voila quelques clichées de feuilles colorés que je viens de prendre, j'ai aussi réalisé quelques croquis préliminaires, je peins surtout de l'aquarelle "

Toi Ilda, la fille que tout le monde la regarde de haut, c’est à toi qu’elle faisait un compliment, oui à toi. Tu en sais plus quoi dire et pourtant tu ne veux pas laisser s’envoler cette occasion de discuter avec cette jeune fille. De parler d’Art et de peinture. Oui, c’est tellement rare que quelqu’un ta parle sérieusement. L’aquarelle ? Tu la regarde, ce n’est pas étonnant qu’elle aime l’aquarelle, les couleurs de l’aquarelle sont peu être moins vives que celles de la gouache mais plus sauvages. L’aquarelle, quand la couleur s’échappe elle fait son chemin seule et cela peut souvent donner un sens spécial au tableau. Tu souris doucement, en regardant la fille qui se trouve devant toi, une idée traverse ton esprit et en un éclair tu ouvres un nouveau tube et trace quelques lignes noirs au centre de ton tableau, ce dernier ne représente plus quelques feuilles colorées, ais toute une forêt d’Automne avec au centre un arbre plus foncé. Fière de ton changement d’atmosphère, tu retends ta toile vers Lilieth. Avant que cette dernière n’est pu prononcer un mot tu ris :

« - Et la feuille tombée devient forêt d’automne, et le flocon dansant devient montagne enneigée. J’ai lu cela dans un livre quand j’étais petite mais je n’ai jamais su le représenter. Dit Lilieth, depuis combien de temps es tu à AA ? »

La jeune fille aux regard terne semble surprise. Tu lui as juste dis qu'elle avait un don, pas de quoi en faire tout un drame. Elle semble perdue dans ses pensées, à quoi peut-elle songer ? Est-ce une de ces filles qui se sous-estime, penses qu'elles ne méritent rien ? Quand tu penses à Ilda, tu la vois comme une fille plutôt à intérioriser, quand tu penses à Ilda, tu vois au fond d'elle quelqu'un de fragile et de sensible à l'art, à la nature ainsi qu'a la beauté. Extérieur et intérieur. N'est-elle pas bien dans sa peau ? Ne se plait-elle pas avec ses amies ? Pourtant elle en a, oh oui, elle en a. Mais elle ne semble pas s'affirmer. Lilieth, des fois je me dis, tu aurais du faire des études de psychologie. En tout cas, te dis-tu, tu aideras Ilda, oui, tu l'aideras. Tu aimerais faire tout ton possible pour qu'elle se sente bien, elle te semble sympathique, tu es sur que vous vous entendriez très bien. Tu aimerais tant que ses yeux ternes s'illuminent enfin.

Elle lève un instant les yeux vers toi, soudain, un déclic semble se produire. Peut-être vient-elle de réaliser quelque chose. Toujours observant ton visage fin, elle te souris doucement. Tu lui souris gracieusement en retour. Oui, tu es sur que cette fille est très intéressante. Subitement, elle saisi un tube de gouache noir, elle ne te regarde plus, ne te souris plus. Son visage semble extrêmement concentré. Cette fille est un génie. Elle trace quelques lignes au centre du tableau, sous ton regard incertain. Mais que fait-elle ? Tu ne sais pas, pourtant, tu sens que ce sera superbe, tu aimes les choses hors du commun, tu ne te fis qu'aux choses concrètes et à ton instinct, jamais à ce que tu vois. Elle te tend, la toile, sous tex yeux éblouis. C'est magnifique. Elle te dit, avant que tu aie le temps de répondre, arborant un sourire malicieux :

" Et la feuille tombée devient forêt d’automne, et le flocon dansant devient montagne enneigée. J’ai lu cela dans un livre quand j’étais petite mais je n’ai jamais su le représenter. Dit Lilieth, depuis combien de temps es tu à AA ? "

Tu la regarde avec placidité, pourtant, au fond de tes yeux couleur d'orage, un éclair de malice. Elle est vraiment extraordinaire, et cette citation, aimes t-elle la littérature ? Alors là, sur que vous allez vous entendre. Son tableau est tout simplement splendide, il était déjà très beau, mais avec ces lignes noirs, il est devenue magique. Les feuilles fugaces et désordonnées sont devenues toute une forêt automnale, tout ce qui étais si désordonné à enfin trouvé sa place, c'est le juste retour des choses. Tu la regardes dans les yeux, et lui dis énigmatiquement :

" L'enfant doit mourir, comme le vieillard doit mourir, pour laisser place à ce qui doit être renouvelé. Ton tableau est devenue extraordinaire, l'oiseau a retrouvé ses ailes, il semble qu'enfin il ait pris son envol. "

Tu continues de la fixer, depuis combien de temps es-tu là Lilieth ? Ici tu te sens bien, tu crois qu'a cet endroit, enfin, tu vas pouvoir te construire un avenir meilleur. Tu avances sur ce chemin éphémère, suivant cette vie sans indications, tu cherches un rêve devenu réalité, dans ce monde sans réponses. Tu la regardes, d'un air grave. Et toi Ilda, depuis combien de temps es-tu là, depuis combien de temps avances-tu dans ce monde si dénué de sens et de saveur, depuis combien de temps tes yeux sont-ils si vides ? Tant de questions que tu aimerais lui poser.. Tant de questions sans réponses, pour un univers qui en pose tellement. Tant de choix, une seule voie à suivre. Tellement peu de chances que tu oublies.. Tu lui souris, chassant les ténèbres dansant sur ton visage :

" Je ne suis là que depuis la rentrée, avant j'étais loin, très loin, mais ici, je me sens enfin à ma place. Tu sais, la vie est un long fleuve sinueux, et pourtant, nous le suivons constamment. Toujours, pour l’éternité."

Tu la regardes, attendant qu'elle dévoile quelque chose de sa vie. Tu n'aimes pas poser les questions, tu préfère attendre que les réponses viennent à toi. Tu ne forces pas les gens a te parler, tu les écoutes quand l'heure est venue. C'est comme ça que tu fonctionnes chère Lil'. Il y a tant de choses que tu dois comprendre.. Une feuille ocre danse devant tes yeux. Oui, un jour tu connaîtras le bonheur.

Tu la regardes, émerveillée, comme si tu venais de découvrir un trésor inestimable. Dans le regard légèrement triste de cette fille, tu vois un rayon de soleil, une main tendu pour de ce monde ou personne ne te comprends. Tu te sens proche de cette jeune fille, tu la connais pourtant depuis quelques minutes, mais elle s'ouvre à toi, et tu t'ouvres à elle. 
Son sourire, son regard te donne envie de lui parler de toi, de ta vie. Mais qu'est ce qu'il y a à raconter ? Tu es une pourrie gâtée qui aime la peinture. Tu sais que tu es simple, voir idiote. D'ailleurs, tu ne sais même plus quoi dire, tu souris telle une idiote. Mais aucun des mots que tu souhaite ne sortent de ta bouche. Rien. 
De toute façon, que dire ? Que tes parents ont l'argent pour te faire rentrer dans une telle école ? Non, c'est ridicule. Tu reste donc la, en silence. 
Pourtant tu es impatiente que la conversation revienne. Tu ouvres donc la bouche, comme une idiote.

"- Je suis ici, car j'aime peindre, dessiner, je me sens moi même vivre à travers mes tableau, c'est comme si j'étais muette, et que la peindre soit une feuille ou je peux écrire ce que je pense..."